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#11 17 Feb 2019 15:57

Thomas Munier
un jeu par mois, tranquille
Inscription : 05 Feb 2008

Re : [Bois-Saule] Une dent pour chaque baiser

DIX-SEPT DE MERDIER

Le contexte :

Le lieu : Une architecture animale OK

Le moment : la nuit

Le climat : calme OK

Ce qui me tiraille : la faim OK


Inspirations :

Mes symboles : dents, beauté OK

L'élément de Millevaux : l'oubli ou la mémoire OK

L'historiette du jour :  La lumière torride qui respire par les interstices des feuilles.
À respirer cet air fétide, mon cœur pourrait presque se fendre. OK

Le détail forestier : Lianes grimpantes ou rampantes OK


Le coeur de la journée :

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Celestial Genealogy, Birth of a Mountain, par Innerborée, à la croisée entre post-rock, black art et doom metal, le mariage du chant de la belle et de la bête dans une nuit montagneuse et lunaire.

Ce qui m'attend :

J'ai couru jusqu'à que mes pieds refusent de me porter davantage, sans regarder devant moi, au hasard. Je pense que si ma fuite avait été un peu réfléchie, je ne me serais pas aventurée où je suis maintenant. De la forêt, seuls les troncs des arbres sont visibles, du jour seuls quelques rayons et le climat est tempéré par le plafond qui pèse au-dessus de ma tête [climat = calme]. En effet, il est impossible de voir le ciel car entre les arbres est tendu un véritable tapis de lianes qui forment des voûtes et des alcôves, et tout ceci est visiblement ni l'oeuvre d'un agencement naturel de la végétation, ni l'oeuvre de l'homme tant ces alcôves et ses passerelles ou sa structures ont des formes qui ne semblent pas conçus pour lui. Force m'est de constater que c'est une espèce - espérons-le, animale- qui a bâti cette cité de lianes. Mais pour l'instant, je n'ai pas identifié ses habitants. Pour l'heure, j'ai besoin de me vêtir et j'arrache des lianes pour m'en faire un pagne. J'ai terriblement faim, mais je n'ose pas laper la sève qui s'écoule de ces ramures parasites. [ce qui me tiraille = la faim]

Au fur et à mesure de la journée, la cité se réchauffe, comme si les lianes servaient d'étuve. Je transpire à grosses gouttes. L'air commence à se remplir de spores toxiques. Je commence à me demander s'il s'agit vraiment d'une ville animale et non pas d'un piège. Il fait vraiment trop chaud et je commence à perdre la tête. [historiette = La lumière torride qui respire par les interstices des feuilles. À respirer cet air fétide, mon cœur pourrait presque se fendre.] Incapable de me tenir debout, je rampe à quatre pattes pour chercher l'air frais et pur à la surface de l'humus, et pour tenter de m'extraire de ce four. Quand la nuit tombe, je n'y suis pas encore parvenue et je me retrouve dans l'obscurité sans pour autant que la chaleur ni l'aspect délétère de l'air à respirer n'ait diminué [moment = la nuit]. Des hululements contre-nature commencent à retentir.

Mon aventure :

[Introspection]

Je tombe dans les vapes. Ecrasée sur le sol, insensibles aux insectes qui montent de la terre pour courir sur moi. Je repense à l'immense besoin d'amour qui me hante, et à ma peur que plus personne ne m'aime depuis que j'ai perdu mes dents. [Mon introspection porte sur cet élément de ma feuille de personnage = Ma certitude : Plus personne ne pourra m'aimer depuis que j'ai perdu mes dents]. J'ai eu la preuve que c'était faux, mais ai-je envie d'être aimée par des monstres ? Je m'étais promis de reconnaître moi-même ma beauté intérieure. [symbole : beauté] Le problème vient de là. Si je ne m'aime pas, personne d'aimable ne s'attachera à moi.

Je suis sur l'humus. J'ouvre les yeux. Allongée à mes côtés, couverte de terre noire, il y a moi-même. C'est vrai que j'ai d'abord un mouvement de rejet en voyant mes joues creuses. Je passe ma main dans sa bouche pour sonder ces gencives. Je dois l'aimer, pourtant. Je sais tout ce qu'elle a traversé, et je sais qu'elle est forte. Je caresse son torse et ses cheveux. Je respire son odeur de transpiration et de souffrance. Elle a faim. Je glisse des larves dans sa bouche. Je les mets contre sa langue et je la regarde déglutir.

[Ne voulant pas renoncer au réconfort, je ne lance qu'une fois le dé d'émotion. J'obtiens... la haine.]

L'espace d'un instant, je sens une égrégore de haine monter en moi et je la dirige d'abord vers elle. Je lui en veux pour tous les choix merdiques qu'elle a pu faire. Je lui en veux d'avoir perdu ses dents. Je lui en veux d'être désirable pourtant et qu'elle ne s'en rend pas compte. J'appuie mon poing sur son visage, je vais pour la frapper. Elle m'embrasse le poing, comme si elle voulait que je la frappe, ou que je me retienne.

Mais ce n'est pas elle que je dois haïr. C'est la mystérieuse personne qui m'envoie depuis longtemps ses lettres érotiques et qui a voulu me façonner mentalement pour que j'arrête tout au physique. C'est cette personne que je déteste pour avoir pris une telle place dans ma tête.

Et justement voilà qu'un corbeau descend de la cité de lianes pour me porter une lettre. Toujours avec le même cachet de cire. Je tire sur les lianes pour le faire fuir, il s'envole en crayant, perdant ses plumes comme un balourd de piaf qu'il est.


Le réconfort :

Puis je décachette la lettre. Je lis les fantasmagories érotiques qui s'y étalent en pattes de mouche. Je lis cette personne qui me courtise et me fait l'amour à distance. Et je m'accouple à mon double en suivant ces instructions. Encore un des plaisirs coupables dont je suis l'élève. Mais tu ne perds rien pour attendre, mystérieuse relation. Ce sera bientôt à mon tour de te répondre.

La fin de la journée :

La lettre contient toujours une feuille vierge et une plume imbibée de sang frais. Avant de sombrer tout à fait dans l'inconscience, et à l'aveugle puisque je n'ai aucun éclairage, je commence à écrire. Le corbeau attend de pouvoir ramener ma réponse à la personne qui lui tient lieu de maître. La plume ou son encre sanguine sont des objets mémoriels et m'envoient des flashes... [l'élément de Millevaux : l'oubli ou la mémoire]

[la journée s'arrête en plein milieu de l'action ou même d'une phrase]


Auteur de Millevaux.
Outsider. Énergie créative. Univers artisanaux.
Ma page Tipee.

Hors ligne

#12 18 Feb 2019 15:26

Thomas Munier
un jeu par mois, tranquille
Inscription : 05 Feb 2008

Re : [Bois-Saule] Une dent pour chaque baiser

DIX-HUIT DE MERDIER

Le contexte :

Le lieu : Une mangrove ou autre forêt engloutie OK

Le moment : la nuit OK

Le climat : calme OK

Ce qui me tiraille : un trouble mental OK


Inspirations :

Symboles : dents, beauté OK

L'élément de Millevaux : la forêt OK

L'historiette du jour : Dans son œil torve ne ruminait que la cogitation d'un monde presque mort.
Pourtant les corbeaux croassaient de plus belle. OK

Détail forestier : Dionée / Droséra / Népenthès / Autre plante carnivore OK


Le cœur de la journée :

L'album :

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s/t, par Jarboe & Helen Money, le chant féminin de Jarboe, aussi désincarné qu'omniprésent, le violon d'Helen Money, parfois fragile parfois massif, le chant et la blessure du cygne dans une seule élégie.

Ce à quoi je m'attends :

J'ai répondu à la lettre. J'ai écrit que mon corps et mon âme m'appartenaient désormais, que je ne serai ni son jouet ni celui de personne d'autre. J'ai tendu la lettre au corbeau, et là, j'ai senti le frisson de possibles représailles, et en même temps je suis prête à les affronter, car maintenant je choisis qui j'aime et qui je combats.

Je suis partie une nouvelle fois de ce lieu qui n'avait plus rien à m'apporter et je me suis enfoncée dans une forêt qui avait tout pour être inquiétante parce que justement elle était banale et parce que le temps était des plus calmes [climat = calme]. Je suis restée en pagne, je n'ai pas ressenti le besoin de me couvrir plus car le temps des fausses pudeurs était révolu.

C'est là que l'eau s'est mise à monter. Cela a commencé à la tombée de la nuit [moment = nuit], si bien que je n'ai pu bivouaquer pour dormir. L'eau sourdait du sol, venant d'on ne sait où, et bientôt je me retrouvai à patauger. Au bout d'un moment, j'ai compris qu'il ne fallait pas espérer que ça s'arrête. Je nageais au milieu des cimes des arbres. Je tentais de plonger de temps à autres et je voyais les troncs engloutis, l'herbe onduler comme des algues, et des gros poissons à tête osseuse investir les profondeurs comme s'ils avaient toujours été là. Enfin, c'est à peu près tout ce que je voyais selon les pâles rayons de la lune

Je m'attendais à ce que quelque chose de décisif se produise.

Mon aventure :

[Péripétie : une surprise]

Je me sentais détraquée mentalement [Ce qui me tiraille : un troube mental]. A mesure que la nage accapparait mes forces, je sentais vaciller mon envie de me battre ; quand le monde entier s'en prend à vous, abdiquer semble l'option la plus douce.

J'avais l'impression que l'océan voulait engloutir le monde entier. Je plongeais encore fréquemment pour vérifier la progression du niveau. Et je voyais la cime des arbres très loin sous mes jambes. J'étais transie de froid. J'avais beaucoup de mal à accorder une réalité à ce qui se passait, je pensais que c'était le fruit de mes délires, ou un désastre magique causé par mes délires.

J'ai encore replongé la tête sous l'eau...

Et j'ai vu Sérène ! Elle m'aggrippait les pieds et voulait m'entraîner par le fond. Comme éclairé par une lune intérieure, son visage était plus beau et hermétique que jamais, et ses cheveux noirs formaient comme une sorte de méduse autour de sa tête.

C'est là que j'ai compris que cette fois-ci, c'était réel.

Je me laissai descendre à hauteur de Sérène. Elle voulut me dire quelque chose et une colonne de bulles s'échappa de sa bouche. Je compris qu'elle manquait d'air. Loin en dessous-nous, les cimes palpitaient au gré du courant. De noirs coelacanthes nous frôlaient. Sérène était dangereuse, mais je n'allais pas la laisser mourir comme ça. Je l'embrassai à pleines lèvres pour lui donner mon air. Puis je la pris par la taille pour la remonter à la surface. Elle se rejeta en arrière et ses vêtements trempés et translucides collaient à sa peau.

Nous nous laissâmes dériver. Puis elle brisa le silence.

"J'ai fait tout ce chemin pour te retrouver."

Bien sûr, je ne pouvais pas répondre.

Elle écarta mes lèvres avec ses doigts et comprit une partie de ce qui m'était arrivé. [symbole = dents]

"Je suis fière de voir que le destin t'a punie pour ce que tu m'as fait."

Alors j'ai compris qu'il y avait une possible issue positive. Puisque le destin m'avait punie, ma dette envers Sérène était payée. L'ardoise effacée. Alors on avait une chance de repartir sur de bonnes bases.
Ce que j'allais tenter de faire avait des chances de succès, mais si ça échouait, alors Sérène resterait une ennemie. Mais au moins je serais libre de mes amours. [dire ce que l'on souhaite, envisager l'échec et ses conséquences négatives comme positives]

Je nage vers elle pour l'embrasser. Alors soit elle m'aime encore, soit je la noierai et nous en finirons une bonne fois pour toute. [pour avoir un bonus de 1 au dé, j'utilise mon vice : mon amertume peut me pousser à commettre des choses désastreuses. J'obtiens un 4+1 = 5, une réussite sans contrepartie]

Elle me gifle puis me rend aussitôt mon baiser. Je cherche à enfoncer ma langue jusque dans sa gorge. Elle me malaxe tout le corps avec fureur. Je lui arrache des cheveux. Elle éclate mon pagne. Ses mains se font encore plus intrusives. J'ai aussitôt une série d'orgasmes augmentés par l'hypothermie proche.

Le réconfort :

Ce sont deux corps assouvis qui s'échouent sur le flanc de la montagne. Deux guerrières réconciliées.
Sur nos ventres vient se poser


l'enfant-bécasse.


La fin de la journée :

Une ourse des montagnes nous a ramassées à demi-mortes et nous sommes maintenant réchauffées par son pelage. Le sommeil me vient. Je sens que tout touche à sa conclusion. Maintenant, la créature à tête de corbeau fera sans doute à nouveau son apparition. J'entends déjà son cri. [L'historiette = Dans son œil torve ne ruminait que la cogitation d'un monde presque mort. Pourtant les corbeaux croassaient de plus belle.] Nous virons si vraiment elle séduira Sérène et comment je réagirai.

Je ramasse une plante que j'ai vue dans la grotte. Une dionée vipère aux crochets venimeux. Il est possible que ça me soit utile à l'avenir. [détail forestier : Dionée / Droséra / Népenthès / Autre plante carnivore.]


Auteur de Millevaux.
Outsider. Énergie créative. Univers artisanaux.
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Hors ligne

#13 19 Feb 2019 16:27

Thomas Munier
un jeu par mois, tranquille
Inscription : 05 Feb 2008

Re : [Bois-Saule] Une dent pour chaque baiser

DIX-NEUF DE MERDIER

Le contexte :

Le lieu : un rivage OK

Le moment : la nuit OK

Le climat : climat différent, magique ou étrange OK

Ce qui me tiraille : le manque causé par l’oubli OK


Inspirations :

Mes symboles : dents, beauté OK

L'élément de Millevaux : la forêt ou la nature OK

L'historiette : Il sculpte nos corps dans l'acier comme nous sculptons nos vies dans la glaise.
C'est lui ! Le grand architecte purificateur !!! OK

Le détail forestier : Cloportes / Sauterelle / Scarabée OK


Le cœur de la journée :

L'album :
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Time and Space, par Kaosmos, piano au fur et à mesure augmenté de réverb pour la traversée de la désolation.

Ce qui m'attend :

Je crois que nous avons beaucoup dormi avec l'ourse. Quand nous sommes enfin sorties de sa grotte, on se tenait par la main comme des enfants. La montagne était devenue une falaise penchée sur un océan nouvellement formé. D'autres montagnes émergeaient comme des îles, et ça et là des cimes d'arbres piquées incongrument dans l'eau, sous le léchage de la lune et des étoiles. [lieu = un rivage, moment = la nuit]

Je n'avais plus faim ni froid, je portais une partie des vêtements de Sérène, déchirés pour protéger l'essentiel. Mais je frissonnais pourtant. Le manque, l'appel du vide lié à l'oubli se faisait à nouveau sentir.
Je voulais connaître tous les détails de notre histoire passée, des plus banaux jusqu'aux plus intenses, des plus beaux jusqu'aux plus sordides. Je me sens mal, je me sens en manque, j'ai besoin de savoir... J'essaye de faire comprendre mon besoin à Sérène en improvisant un langage des signes. [ce qui me tiraille = le manque lié à l'oubli]

Notre enfant bécasse pépiait dans mes bras.

J'avais le sentiment que c'est à ce moment que la créature à tête de corbeau déciderait d'intervenir pour tout remettre en cause.


Mon aventure :

[Exploration]
Hélas, Sérène ne comprend pas ma requête. Elle m'apporte des vivres, m'offre du réconfort, je n'en veux pas. Je m'éloigne, tremblante, je vais explorer les alentours. Elle me suit avec l'enfant dans ses bras. J'ai l'intime conviction que mon ancien amant, la créature à tête de corbeau, que je suppose être le "père" de l'enfant, rôde dans les parages. Je veux prendre les devants, le confronter, pour en finir.

Où se cache-t-il ? Sûrement dans les hauteurs comme tout volatile de son espèce. J'escalade des parois périlleuses, Sérène me supplie d'arrêter. L'enfant becasse me rejoint en volant maladroitement de ses bras percés de rémiges à nu, Sérène peine à nous rattrapper, elle prend des risques.

Je pense que la créature à tête de corbeau est là parce qu'elle attendait ma réconciliation avec Sérène. Et maintenant, c'est Sérène qu'elle désire, car je crois qu'elle se nourrit de notre peine et de notre jalousie, ou qu'elle en tire une sorte de plaisir érotique ou spirituel.

Alors je me dis que pour la trouver, je dois arrêter de la chercher. J'accélère l'escalade pour semer Sérène une bonne fois pour toute. Arrivée sur une arête, je redescends par un autre chemin. Mon but est de retrouver Sérène car je pense que justement la créature à tête de corbeau veut s'assurer d'un moment en tête à tête avec elle. [je fais une spéculation pour avoir le droit de lancer le dé deux fois. J'obtiens 1 et 2, je choisis un.]

Et je ne me suis pas trompée. Je trouve Sérène allongée sur une crête rôcheuse, nue. Des scarabées épineux lui montent sur le corps et elle n'en a cure, parce qu'elle embrasse la créature, elle le laisse trouer ses joues de son bec et picorer son cuir chevelu. A notre vue, elle frémit de culpabilité, elle recherche ses vêtements, mais la créature les a jetés. [Détail forestier : Cloportes / Sauterelle / Scarabée]

Le réconfort

Alors, je fais la seule chose qui pourrait nous sauver. Je jette mes vêtements à mon tour, et j'embrasse le crâne emplumé de la créature, je teste la texture de son corps avec le mien, sous les yeux de notre enfant à nous trois.

Le temps passe. Il se met à pleuvoir des minuscules fragments de papier. Des morceaux issus de ma mystérieuse correspondance. Je les mâche et cela apaise mon manque. [Un climat différent, magique ou étrange]

Nous sommes allongés tous les quatre sur la roche. Nous voyons pousser des forêts de coraux phosphorescents sous la surface de la mer. [Détail forestier : forêt ou nature].

Personne n'a encore rien dit depuis notre union. A gestes mesures, la créature s'empare de notre enfant bécasse. Il m'ouvre la bouche avec un doigt griffu. Et il perce mes gencives avec le bec de l'enfant, une par une. Cela me fait vraiment très mal, mais curieusement j'en retire aussi une forme d'extase qui me bouleverse. Cela me fait mal parce qu'il me perce les gencives et parce que de nouvelles dents repoussent à toute vitesse. Cela me fait tellement mal que je crie. Je crie à en briser la lune ! [symbole : dents]

Je suis redevenue comme avant [transformation physique liée à l'exploration]. J'ai retrouvé ma beauté et j'ai retrouvé la parole. Mais quel terrible usage vais-je alors en faire ? [la transformation aura aussi des conséquences dramatiques]

La fin de la journée :

Alors que la créature et l'enfant dorment contre moi, je veille encore. Sérène a allumé un feu de camp pour nous réchauffer, et aussi pour faire cuire de la glaise. Elle fait de petites statuettes. [L'historiette : Il sculpte nos corps dans l'acier comme nous sculptons nos vies dans la glaise.
C'est lui ! Le grand architecte purificateur !!!]

Je nous reconnais dans ces figurines : l'enfant, la créature, Sérène, moi-même, l'ourse...

Mais j'ai aussi l'effroi de reconnaître...

Crègne

Silence

La chose-souris

Kinder

La fée

Et même une silhouette penchée sur son écritoire, un corbeau sur ses épaules.

Toutes des personnes dont Sérène n'est pas censée connaître l'existence.

[Un coup de théâtre]


Auteur de Millevaux.
Outsider. Énergie créative. Univers artisanaux.
Ma page Tipee.

Hors ligne

#14 20 Feb 2019 15:56

Thomas Munier
un jeu par mois, tranquille
Inscription : 05 Feb 2008

Re : [Bois-Saule] Une dent pour chaque baiser

VINGT DE MERDIER

Le contexte :

Le lieu : Une champignonnière hallucinogène OK

Le moment : la nuit OK

Le climat : climat différent, magique ou étrange OK

Ce qui me tiraille : le manque causé par l’oubli OK


Inspirations :

Mes symboles : dents, beauté OK

L'élément de Millevaux : la forêt ou la nature OK

L'historiette : Mes enfants... Vous êtes nés pour porter le fardeau de la corruption sur votre
visage. Et ils vous chassent ? Triste hommes. OK

Le détail forestier : Écorce / Peau / Sève / Résine OK


Le cœur de la journée :

L'album :
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Lisieux, par Lisieux, du néo-folk, une guitare entêtante, un chant féminin vaporeux, la forêt qui se referme sur elle. Bienveillante... ou non ?

Ce qui m'attend :

"Qu'est-ce que ça signifie, ces statuettes, Sérène ?
- Je ne sais pas, ce sont juste des petits personnages...
- Tu t'es jouée de moi depuis le début, c'est ça ?
- Mais non, je te jure !
- Tais-toi, je vois clair dans ton jeu ! J'en ai assez d'être manipulée ! Maintenant je choisis ! Je choisis comment je vis, je choisis avec qui je vis ! Je croyais que je t'avais blessée, mais c'est toi qui me blesses depuis le début !
- Tu as perdu la tête, viens dans mes bras !
- Non !"

Je veux la repousser, et elle tombe du haut de la crête rocheuse. Je la vois chuter, effarée, je me tiens la bouche avec la main.

Ainsi donc, c'était vrai ! Retrouver la voix était une malédiction !

Alors je suis partie. Le niveau de l'eau était en train de rebaisser et je descendis la montagne comme à sa poursuite. La créature à tête de corbeau prendrait soin de notre oeufant. Moi, je devais fuir à nouveau, puisque j'étais maudite.

Ce fut une journée de désespoir à traverser une forêt détrempée remplie de cadavres de coelacanthes que déjà suçotaient les mouches. Et à cette détresse morale s'ajoute une nouvelle crise de manque. Je tremble dans les vêtements issus de ce que Sérène avait déchiré de sa propre parure [Ce qui me tiraille : le manque causé par l’oubli]. La nuit tombe, opaque et glauque. [moment : la nuit]

Mes pas m'égarent dans une forêt encore plus étrange que ce que j'ai déjà pu visiter. Une forêt de champignons géants qui dégoulinent d'eau. Le sol est spongieux, comme s'il voulait m'avaler. Des brouillards de spores psychotropes envahissent les lieux [Le lieu : Une champignonnière hallucinogène]. Et voilà qu'il se remet à tomber des fragments de lettres d'amour [climat différent, magique ou étrange].

Je suis tentée de les lire pour pallier à mon manque... Mais je sais que ce serait une mauvaise idée.

Mon aventure :

[Péripétie : Une occasion de progresser]

Je me couvre le visage, mais il est trop tard, j'ai déjà inhalé des spores. Tout mon corps devient tout mou et c'est comme si des fluides étranges circulaient à l'intérieur. Je lis les fragments de lettre et je n'ai aucune idée de si je lis la vérité ou si j'invente le texte au fur et à mesure. La personne qui entretient avec moi cette pernicieuse correspondance me promet que je peux augmenter un pouvoir que j'ai déjà, celui d'attirer les personnes aimables.

Alors je me prends à vouloir accepter ce pacte. Car je veux attirer Kinder, mon chasseur de fées.

Je mange la lettre. Une sensation de chaleur m'envahit. Si ça ne marche pas, je me retrouverai sûrement seule, mais au moins cesserai-je de faire du mal aux autres. [Je définis ce que je veux atteindre, et les conséquences négatives et positives d'un échec]

Je continue à manger les fragments de lettre, à les lécher, à me frotter le corps avec. "Je mérite de trouver l'âme-soeur. Je le mérite. J'ai trop souffert pour rien et aujourd'hui, je veux choisir mon destin. Kinder, viens à moi. Et ensuite, j'appellerai les autres personnes que j'aime. Crègne, et peut-être même la créature à tête de corbeau, père de mon oiseaumme, et peut-être même la chose-souris. Et peut-être même toi, mystérieuse personne derrière ton écritoire."

[J'ai utilisé ma quête pour obtenir un +1 au dé, je lance et j'obtiens 3+1 = 4 > je ne peux atteindre mon but que si j'en paye le prix. Je lance pour le prix à payer et j'obtiens 16 : une mutilation]

J'aurais dû me douter que cette correspondance magique ne m'offrirait rien sans contrepartie. Je sens le papier me cisailler la langue. Ainsi soit-il

Quand Kinder émerge dans la forêt des champignons, au milieu des brumes psylocibyles, je suis par terre en train de cracher ma langue.

Il la prend dans sa main et la contemple comme un animal blessé, puis la met dans sa besace.

Le réconfort :

Il m'entraîne non loin d'ici. Il veut que je reste dans les vapeurs, car cela m'anesthésie. Je le regarde se pencher vers moi, comme si j'étais sous l'eau et qu'il me fixait depuis la surface, son visage est trouble.

"Comme tu es belle. Tu es plus belle que la reine des fées." [Symbole : beauté]

Je veux dire quelque chose mais je crache du sang.

Chtttt...

Il ouvre une cage qui contient une de ses fées. Elle est laide comme un insecte mélangé avec une pomme de terre verruqueuse. [L'historiette : L'historiette : Mes enfants... Vous êtes nés pour porter le fardeau de la corruption sur votre visage. Et ils vous chassent ? Triste hommes.] Il lui tord le cou et fabrique un emplâtre avec sa peau, dont il me garnit la bouche. [Écorce / Peau / Sève / Résine] J'aime sentir sa petite main qui me soigne.

La fin de la journée :

Je le regarde s'activer auprès de ses petites cages.

"Sais-tu pourquoi tous les lieux et leur flore que tu visites sont si étranges ?", me fait Kinder. [symbole : forêt ou nature]

Je hoche la tête par la négative.

"Parce que c'est toi qui les génère. C'est ton inconscient qui façonne ton environnement. Tout ce voyage que tu as fait, c'est ton esprit qui te l'a imposé. [Une révélation]


Auteur de Millevaux.
Outsider. Énergie créative. Univers artisanaux.
Ma page Tipee.

Hors ligne

#15 21 Feb 2019 09:55

Thomas Munier
un jeu par mois, tranquille
Inscription : 05 Feb 2008

Re : [Bois-Saule] Une dent pour chaque baiser

VINGT-ET-UN DE MERDIER

Le contexte :

Le lieu : Une usine ou une centrale à l'abandon OK

Le moment : le jour OK

Le climat : vent OK

Ce qui me tiraille aujourd'hui : la faim OK


Inspirations :

Mes symboles : dents, beauté OK

L'élément Millevaux du jour : la forêt ou la nature OK

L'historiette : Ce qui me dégoûte le plus ? Ces êtres qui s'accrochent à leur humanité comme un
clochard à ses guenilles. OK

Le détail forestier : Dionée / Droséra / Népenthès / Autre plante carnivore OK


Le cœur de la journée :

L'album :
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Dolmen Music, par Meredith Monk, chant soprano, choeurs masculins et orchestre de chambre pour une ode destructurée aux frontières de l'apaisement, de la folie et du paganisme.

Ce qui m'attend :

Une ancienne usine battue par les vents qui font claquer les bâches et les chaînes pendues aux poutrelles rouillées. Machines aux usages oubliés couvertes de lierre. Engins de chantier éventrés par des arbres aux houppiers qui se balancent furieusement. Volée de poussière et de limaille dans l'air. [lieu : Une usine ou une centrale à l'abandon + climat : vent + détail forestier : forêt ou nature]

Combien de temps s'est-il passé depuis la révélation de Kinder ? Il fait jour [moment = jour] et même étrangement jour. Il n'a jamais fait aussi clarteux. Le ciel qu'on aperçoit à travers la charpente défoncée est d'un blanc laiteux.

J'ai la désagréable impression d'avoir été déportée à travers le temps et l'espace, et des picotements dans la colonne vertébrale à l'idée que ce carnaval dure depuis des jours et des jours.

Je regarde Kinder, incrédule. Mon périple n'aurait aucun sens si ce lieu comme tous ceux qui l'ont précédé n'était qu'une chimère de mon esprit ou d'un autre ! Par ailleurs, ce que ça implique sur le reste, notamment sur les personnes que j'ai rencontrées, m'est insupportable. Je choisis d'ignorer cette information.

Vaille que vaille, je veux continuer à me battre. Et aujourd'hui, c'est Crègne que je veux attirer à moi.

Mon aventure :

[Introspection]

Assise en tailleur, j'attends. Mon estomac crie famine mais cette information aussi, je veux l'ignorer. Kinder est assis à mes côtés. Son corps réchauffe le mien, c'est un vrai fourneau. Il a lâché les plus dociles de ses fées pour nous distraire. Ballets de corps fragiles pris dans des nasses de lumière et de feuilles mordorées.

Je ferme les yeux et je tente de rassembler ce qui me reste de passé. Je réalise que mon destin funeste : "une personne en trompe une autre avec un animal de la forêt", ne s'est pas réalisé. Je pensais que Sérène me tromperait avec la créature à tête de corbeau. Mais j'ai désamorcé la situation en l'acceptant, en m'unissant à eux. Ai-je contré l'infortune qui m'attendait ? J'aimerais que le monde soit aussi clément.

Kinder s'est endormi. Un souffle étonamment fort gonfle sa cage thoracique. Je suis tentée de le caresser dans son sommeil mais une apparition me coupe dans mon élan.

Emergeant des carcasses de machines-outils, grognant Crègne. Elle monte vers nous, à quatre pattes. Ce qui reste de ses habits est presque fusionné dans sa fourrure. Son visage n'est pas tout à fait devenu une gueule de chien, mais il en prend le chemin. J'ai grand-peur en voyant que sa mâchoire est déformé par la présence dans sa bouche de crocs de chiens. Ce que la chose-souris me réservait lui est bien arrivé à elle [Symboles = dents] Ses cheveux sont hirsutes et elle sent vraiment très fort le fauve.

Elle pousse un grognement sourd et prolongé, elle me renifle. Dangereuse. Alors, c'est ainsi que mon destin funeste doit s'accomplir. C'est moi qui doit tromper une autre personne avec un animal de la forêt. Moi je suis redevenue belle, et l'esprit brillant qu'était Crègne est devenu la bête. Mais entre nous deux, l'amour reste le fil conducteur. Elle me mord le bras et les flancs, je la laisse faire, je plonge mon visage dans ces cheveux qui sentent la bête mouillée, je respire cette odeur à pleins poumons. Elle me lèche et me mord dans des endroits de plus en plus intimes. Je parcours sa fourrure et cherche en-dessous les reliquats de peau humaine. Elle prend le goût de mon sang. Elle a l'air écoeurée par ce qui reste de mes apparats d'humanité. Je retire mes vêtements pour lui faire plaisir et je la laisse les déchiquetter. Je me roule dans la poussière pour montrer mon côté animal et ma soumission, elle me grimpe dessus. [L'historiette : Ce qui me dégoûte le plus ? Ces êtres qui s'accrochent à leur humanité comme un clochard à ses guenilles.] Elle doit sentir que j'ai faim et elle déglutit des reliefs de son précédent repas, elle me les met dans la bouche et me fait mâcher. C'est répugnant et je mâche parce que ça lui fait plaisir.

[Je renonce au réconfort et lance deux fois les dés sur la table d'émotions. J'obtiens : Mépris ou Vigilance. Je choisis le mépris]

Kinder se réveille. Il tente de chasser Crègne avec son crochet à fées. Les fées esclaves cessent leur danse et rentrent dans leur cage, de peur.

"Qu'est-ce qui te prend de t'accoupler avec cette bête ? Qu'est-ce qui te prend ?"

Crègne grogne et aboie.

Je réalise que Kinder est un ange quand nous sommes seuls. Mais il ne veut pas partager. Au final, il révèle ce qu'il est : un dominant que ne conçoit les relations que comme d'exclusives liaisons de maître à esclave, et donc à ses yeux je n'appartiens qu'à lui seul. Je le regarde avec mépris.

"Je vais la tuer ! Elle t'a outragée !"

Je l’attrape dans mes bras. Il ne pèse absolument rien. Son corps est vide comme son coeur. Je lui fourre dans la bouche ce que je conserve depuis des jours : la dionée vipère [Le détail forestier : Dionée / Droséra / Népenthès / Autre plante carnivore]. Elle plante ses crochets dans sa langue et je vois son visage se noircir de façon presque instantanée. Kinder s'écroule et se momifie sous nos yeux. Crègne lèche son corps. Elle geint. Elle a plus de compassion de moi.

Je libère les fées, et tout en empêchant Crègne de les attraper, je les pousse à s'envoler. Celles qui étaient trop sous l'emprise mentale de Kinder, je les chasse. Puissent-elles survivre dans la nature.

Je garde la dépouille de Kinder, puisqu'après tout il était lui aussi mon amant et je l'aimerai toujours.

Crègne me regarde avec un air effrayé. Je sens une grande douleur dans mon dos.

Des ailes de fées, tout en papier, en peau, en dentelle et en filigrane, sortent de mon corps. [une transformation physique ou mentale]

Maintenant, Crègne me regarde avec dévotion.

La fin de la journée :

Je m'envole et même si ça me fait atrocement mal, j'ai un besoin viscéral d'expérimenter cette nouvelle capacité. Mais comme pour me punir, la seule chose notable que me montre le ciel, c'est

à l'horizon

la silhouette de la chose-souris

[un danger ou un problème s'annonce]


Auteur de Millevaux.
Outsider. Énergie créative. Univers artisanaux.
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#16 22 Feb 2019 16:04

Thomas Munier
un jeu par mois, tranquille
Inscription : 05 Feb 2008

Re : [Bois-Saule] Une dent pour chaque baiser

VINGT-DEUX DE MERDIER

Le contexte :

Le lieu : un bunker OK

Le moment : la nuit OK

Le climat : calme OK

Ce qui me tiraille aujourd'hui : la faim OK


Inspirations

Mes symboles : dents, beauté OK

L'élément de Millevaux : la ruine ou les ruines OK

L'historiette : « Moi j'ai connu un loup ma foi, moi j'ai connu un loup ! Qui ne se nourrissait
pas ! Qu'est devenu fou ! »
Chansons du patriarche OK

Détail forestier : Cloportes / Sauterelle / Scarabée OK


Le cœur de la journée :

L'album du jour :
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Within The Darkness Between The Starlight, par Nhor, entre piano à fleur de peau et black metal atmosphérique, un temple gothique de nature, d'émotions et de ténèbres.

Ce qui m'attend :

Au moins dans le bunker, tout est calme. Pas un souffle de vent, pas une goutte de pluie. [Le lieu = le bunker + climat = calme]. Rien que Crègne, moi, et les gros cloportes noires qui rampent le long des racines qui ont envahi la structure. [Détail forestier : Cloportes / Sauterelle / Scarabée]. Ce lieu doit servir de terrier à Crègne, en tout cas c'est sans hésiter qu'elle m'a entraînée là pour nous soustraire à la chose-souris.

Si je pense être ici en relative sécurité, je commence à étouffer. Je meurs de faim et j'ignore comment il est possible que nous ayons encore de l'air pour respirer. [Ce qui me tiraille = la faim] Crègne s'en va nous ramener à manger. Je reste seule, et je n'ai aucune idée de ce qui va se passer.

Mon aventure :

[Péripétie : Je découvres un passage mais il est gardé]

Crègne tarde à venir, alors j'explore les lieux à la recherche de conserves. Chacun de mes pas fais un écho épouvantable. Des néons clignotants sont le seul phare dans ces ténèbres souterraines [moment = nuit].

Je finis par trouver une porte blindée que Crègne n'a sans doute jamais pu ou tenté ouvrir. Il y a une molette à tournée, mais je n'ai aucune idée du code, et une sorte d'interphone mais j'ai perdu ma langue.

Alors je tente le tout pour le tout. Je ne voulais croire Kinder quand il me disait que ces lieux étaient le fruit de mon imagination. Mais si c'est le cas, alors je dois pouvoir ouvrir cette porte. Je m'appuie contre elle, mes paumes et mes cuisses plaquées contre le métal glacial. D'un côté, je sais que je ne devrais pas essayer d'ouvrir cette porte, car qu'est-ce qui pourrait m'attendre de bon derrière ? [J'envisage l'échec et ses conséquences positives]. Mais de l'autre, la curiosité, et disons-le, l'espoir, sont plus forts. Alors je fais un effort mental à m'en faire éclater les veines du front. Je pense que derrière, il y a quelque chose à manger, mais aussi, oui, pourquoi pas, du moins que je le souhaite, un de mes amants perdus. Sans doute la personne qui m'écrit des lettres, il ne reste plus qu'elle après tout. [J'investis ma quête de l'âme soeur pour avoir un bonus de 1, je lance le dé et j'obtiens 6+1 = 7. Je réussis et j'obtiens un avantage supplémentaire inespéré.]

Un grand clac, et la porte s'ouvre. Etait-elle vraiment verrouillée ?

Derrière, une immense salle. Des ventilateurs couverts de liane et de moisissure tombante. Des colonnes et des colonnes de calculateurs couverts de champignons. Des bobines magnétiques éparses sur les gravats du sol. [Element de Millevaux = la ruine et les ruines]

Assise sur un bureau maculé d'écailles de peinture, la personne qui m'écrit toutes ses lettres érotiques. Elle est maigre, drapée, dans une cape, et sa tête est recouverte d'un casque de fourrure à l'effigie d'un loup. Elle se tourne vers moi. Sur le pupitre, un fruit rouge et charnu, d'apparence délicieuse.

Je reconnais les pattes de mouche sur les lettres à ses côtés. C'est elle, c'est cette personne. Perché dans le ventilateur, son corbeau craille.

"Je me suis affamée pour que tu puisses manger ce fruit, car je sais que tu ne t'es pas nourrie depuis longtemps." [L'historiette : « Moi j'ai connu un loup ma foi, moi j'ai connu un loup ! Qui ne se nourrissait
pas ! Qu'est devenu fou ! »
Chansons du patriarche]

Je croque dans le fruit et je ressens une impression de puissance. Le jus rouge coule sur ma poitrine.

La personne tend les bras vers moi. Mais elle s'écroule, morte. Elle s'est sacrifiée pour que je vive. Et je ressens un profond soulagement, car je ne voulais plus d'elle dans ma vie.

Le réconfort :

Je me sens plus belle que jamais. [Symbole = beauté]. Je sais que c'est ce que voit ma correspondante quand elle rend son dernier soupir. Une oeuvre d'art qui est en partie son oeuvre. Et qui a eu raison d'elle.

Et quand Crègne fait irruption dans la salle avec sa maigre récolte, elle me découvre en train de caresser la tête de loup entre mes jambes, triomphante.

La fin de la journée :

Alors Crègne bascule le cadavre et monte sur le bureau, elle me monte dessus, elle veut faire l'amour, et je le veux aussi, et c'est plus sauvage que jamais.

Tellement sauvage.

Que quand j'atteins l'orgasme, je vois la gueule de Crègne noire de hargne, les babines retroussées. Je ne vois plus la femme, mais la bête.

Dans le silence immortel des ruines du temps d'avant, au milieu des vestiges et de la mémoire des morts, c'est Crègne la femme chienne sur moi et je ne suis plus son amante mais sa proie.

[Un danger ou un problème s'annonce]


Auteur de Millevaux.
Outsider. Énergie créative. Univers artisanaux.
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#17 23 Feb 2019 14:58

Thomas Munier
un jeu par mois, tranquille
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Re : [Bois-Saule] Une dent pour chaque baiser

VINGT-TROIS DE MERDIER

Le contexte

Le lieu : Une réminiscence de l’âge d’or OK

Le moment : le jour OK

Le climat : tempête OK

Ce qui me tiraille : le manque causé par l’oubli OK


Inspirations

Mes symboles : dents, beauté OK

L'élément de Millevaux : la forêt ou la nature OK

L'historiette : Ses voix font écho à sa multitude. Faites-le taire, par pitié, l'emprise afflue et je
sens qu'il cherche à me corrompre. OK

Le détail forestier : Mousse / Sphaigne OK


Le cœur de la journée :

L'album :
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Geisterstadt, par Omega Massif, un post-rock lourd, triste et urbain pour une soirée de fin du monde dans une ville fantôme.

Ce qui m'attend :

J'ai compris que c'était trop tard pour Crègne, elle avait passé le stade de non-retour, alors je me suis laissée tomber du bureau pour que sa gueule ne lacère pas ma gorge, et j'ai couru de toutes mes forces entre les armoires de calculateur, je l'entendais qui grognait et qui galopait à ma poursuite, et je pleurais parce que c'était peut-être la seule que j'aurais vraiment voulu sauver, et je suis tombée dans un paquet de bandes magnétiques, et ça m'a avalée comme des sables mouvants, j'ai chu... Engloutie par un lointain passé.

Vers une époque héroïque, belle et inquiétante. [lieu : une réminiscence de l'âge d'or]

Mon aventure :

[Introspection]

Je suis assise dans l'un des balcons d'une immense salle au faste d'antan. Il y a plus de personnes que je n'en ai jamais vu et tout le monde est habillé dans le plus grand apparat. Je sais que nous sommes dans le passé, dans une réminiscence, parce qu'il y a tous ces détails que je suis la seule à voir et qui indiffèrent les autres : ces ces bandes magnétiques qui s'écoulent des tympans du plafond, cette sphaigne qui colonise les gradins et l'estrade, et aussi le fait que personne ne remarque ma nudité.

Je respire à pleins poumons cette odeur de passé, faite de parfums, de sueur et de produits chimiques que je n'ai jamais sentis jusqu'à présent.

Sur la scène illuminée [moment = le jour], une personne avec un masque de plumes chante un air avec une voie hors du champ de l'humanité, ni masculine, ni féminine, une voix hors du temps et de l'espace et je suis subjuguée. [historiette = Ses voix font écho à sa multitude. Faites-le taire, par pitié, l'emprise afflue et je
sens qu'il cherche à me corrompre.]

[Mon introspection porte sur un élément de ma feuille de personnage : Je suis prise en chasse par une ancienne amante à qui j'ai brisé le coeur. / Je suis en chasse de personnes à aimer

J'écoute cette être d'avant, je sens une chaleur s'emparer de moi et je surprends déjà à l'aimer. La chasse n'aura donc jamais de fin ? Cette personne au masque de plumes et à la voix d'or est-elle ma prochaine proie ? Où la prochaine personne qui me prendra en chasse ? Est-ce vraiment ce destin que je veux ? Que vaut mon amour s'il me pousse dans les tourments et me pousse à faire du mal ?

Je vois des personnes pleurer dans l'auditoire. Tout le monde est si beau. [Symbole = beauté]. Je voudrais avoir une histoire avec chacun d'eux. Mon désir n'a pas de fin. Et c'est à mon tour de pleurer.

D'extase, d'amour, de chagrin, et aussi de manque.

Ma poitrine tressaille et j'ai du mal à respirer. Je fais une nouvelle crise. J'ai besoin d'absorber ce souvenir d'opéra, pour aller mieux.

[Ne voulant pas renoncer à mon réconfort, je ne lance qu'une fois le dé d'émotion. J'obtiens : l'ennui].

Je consomme, je consomme tout le souvenir comme quelqu'un respirerait dans un sac pour calmer ses angoisses.

Et ainsi j'en absorbe la magie. Le chant me semble soudain monotone, je ne comprends plus pourquoi tout le monde reste assis à contempler ce spectacle bouffi de prétention. Tout le caractère artificiel de la chose me saute désormais aux yeux, et surtout sa vanité, sachant la ruine qui suivra.

La tempête s'engouffre dans la salle. Le vent emporte les chapeaux, la pluie gâte les tenues. [climat = tempête]. Des arbres poussent à toute vitesse. On évacue en poussant des grands cris. La personne au masque de plumes disparaît sous les ronces et les orties. Et cette fin du monde m'indiffère. [élément de Millevaux = la forêt ou la nature]

Le réconfort :

Je m'endors, à bout de forces. Et lorsque je me réveille, dans les décombres éventrées où la forêt a repris ses droits, il n'y a plus que des squelettes qui servent de nids pour ces petits oiseaux noirs qui vivent dans l'humus. Crègne n'est pas à l'horizon, je ne sens pas son odeur. Je suis seule et j'en éprouve un immense soulagement.

La fin de la journée :

Je m'endors à nouveau, inconsciente de la présence de Crègne et de la chose-souris, maintenant tout proches. [un danger ou un problème s'annonce]


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#18 25 Feb 2019 16:08

Thomas Munier
un jeu par mois, tranquille
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Re : [Bois-Saule] Une dent pour chaque baiser

VINGT-CINQ DE MERDIER

[Comme c'est mon dernier jour pour cette session, j'applique la règle qui me permet de faire tous les jets de dés en double, et de choisir mon préféré]

Le contexte :

Le lieu : Une champignonnière hallucinogène / Un futur que j'imagine OK

Le moment : La nuit / Le jour OK

Le climat : climat différent, magique ou étrange / brouillard OK

Ce qui me tiraille : la faim / un trouble mental OK


Inspirations :

Mes symboles : dents, beauté OK

L'élément de Millevaux : l'égrégore ou la superstition (tiré deux fois) OK

L'historiette : Assister à la naissance d'un horla, c'est un peu comme jouir de sa propre mort.
C'est extrêmement déstabilisant... OK

Détail forestier :
[Sanglier / Cochon] ou [Racines / Radicelles] OK


Le cœur de la journée :

L'album :
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La imposibilidad de tu nombre, par Peregrino, la dernière ligne de piano quand tout s'arrête.

Ce qui m'attend :

Le temps semble comme arrêté. Je ne contrôle plus la perception du temps, je pense que c'est une chose que ces épreuves m'ont fait définitivement perdre. [Ce qui me tiraille = un trouble mental]. Je suis dans la forêt, nue, je vole, mes ailes de fées déployées. Le brouillard, opaque comme jamais, empêche de dicerner le décor, sinon qu'on voit d'innombrables racines et radicelles grimper le long des arbres dans un lent mouvement d'étouffement. [Moment = jour + Climat = brouillard + Détail forestier = Racines / Radicelles]

Crègne est perchée dans un arbre, elle a tout à fait une gueule de chien désormais. Elle me tient les bras, et malgré sa poigne, je comprends qu'elle cherche à m'aider. La chose-souris vole à mes côtés, avec sa tête de Silence plus blême et fixe que jamais. Et elle aussi cherche à m'aider.

Parce que je suis en train d'accoucher. [Le lieu = un futur que j'imagine + L'historiette : Assister à la naissance d'un horla, c'est un peu comme jouir de sa propre mort. C'est extrêmement déstabilisant...]

Mon aventure :

[Introspection, tiré deux fois]

Je pousse des cris si forts que tous les oiseaux de la forêt s'ébrouent. Puis la chose-souris m'aide à m'installer dans les branches, contre Sérène. Elle pose sur mon ventre l'enfant dont je suis visiblement la mère. Je ne veux pas le regarder pour l'instant.

Je pensais que j'avais ce pouvoir d'attirer à moi les personnes aimables. Et je pensais qu'elles ne pourraient pas m'aimer.

Aujourd'hui, je constate que j'ai deux amants et que je suis de nouveau mère. Peut-être que j'ai juste attiré à moi des personnes détestables et qu'elles ne pouvaient que m'aimer ? Dois-je me féliciter de cet avenir, ou dois-je me maudire ?

Je n'ose pas le regarder pour l'instant.

J'ai le sentiment que tout ce que j'ai vécu est une punition que je me suis infligée à moi-même pour avoir trompé le premier amour de ma vie, Sérène, en embrassant la créature à tête de corbeau. [l'élément de Millevaux : l'égrégore ou la superstition].

Est-ce que cet enfant est ma punition finale, ou est-il mon absolution ?

Je n'ose pas regarder.

[Je veux me garder le réconfort, mais comme nous sommes le dernier jour, j'ai quand même le droit de lancer deux fois le dé d'émotion = Acceptation ou Vigilance. Je choisis l'acceptation]

Je le regarde enfin. C'est la chose la plus contre-nature que j'ai jamais vue.

Et je l'accepte tel quel.

C'est ma punition, c'est mon enfant, c'est mon destin. C'est le fruit défendu de nos amours.

Réconfort :

Alors je le serre dans mes bras. Et Crègne, chienne apprivoisée, et la chose-souris, bienveillante à sa façon monstrueuse, m'étreignent à leur tour.

La fin de la journée :

[je tire un coup de théâtre ou une révélation. Je choisis le coup de théâtre]

Ma chose-enfant tête à ma poitrine. Crègne et la chose-souris se sont assoupies.

Et voici qu'émerge du sol, s'extrayant des racines, une vision d'horreur, d'une beauté à couper le souffle... [Symbole = beauté]

La nouvelle personne qui fera battre mon coeur.


FIN


Auteur de Millevaux.
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