Wô ! Arrête les flatteries, on dirait que tu veux revenir :°
(Ceci dit, la prochaine, faudra aller voir les vieilles rues, y'a des coins plus jolis et moins neufs à la Rochelle)
Non c'était chouette. Effectivement, c'était pas optimum pensé pour le jdr: De la rude concurrence avec les jeux de la ludothèque (hé, c'est mon taf :p), des changements de programme ("ah non le maire fera son discours de l'autre côté") qui ont éloigné le public au moins au début (en plus de me mobiliser pour tout changer dans le programme ^^), et une culture encore très ancrée "Le jeu c'est pas pour moi, adulte", renforcée par le côté officiel de l'événement et la masse de monde. En soirée-jeu, en petit comité, les adultes jouent plus facilement (pas qu'au jdr, d'ailleurs, c'est valable pour tous les jeux). Là , devant les nombreux regards, y compris d'élus, c'était plus dur.
Pis le grand soleil qui donnait pas envie d'aller à l'intérieur. Bon j'vais pas le regretter quand même :p
Mais bon, ça a quand même tourné. Perso, je trouvais chouette d'intégrer le jdr à l'événement, parmi d'autres formes de jeux, dans la grande famille ludique. Y'en a qu'on pu découvrir, d'autres tester, c'est ça l'important.
Sinon,
Oui parce que bon, aussi surprenant que cela puisse paraître, la masse des ludothécaires est loin d'être hyper aware du jdr.
Oh que non. Y'a du boulot... Des deux côtés !
Je lis régulièrement sur les forums, celui de la Fédé notamment, les grandes envolées lyriques de rôlistes qui veulent faire rentrer (de force, s'il le faut) le hobby dans les bibliothèques, rapport à la culture du livre et tout ça. Oh les gars, essayez déjà de le faire rentrer dans les ludothèques.
Je vais pas lancer de polémique ici, mais effectivement, pour moi c'est un non-sens de promouvoir le jdr comme un livre (en se basant sur l'objet) plutôt que comme un jeu (en se basant sur l'utilisation). Ce serait comme réclamer des annuaires ou des horaires de train dans une bibliothèque, sous prétexte que ce sont des livres...
Allez, comme dirait l'autre: "C'est ceux qui en parlent le plus qui en mangent le moins". Tu reviens en soirée-jeu ?
Dernière modification par El Medico (20 Oct 2014 21:14)
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Wô ! Arrête les flatteries, on dirait que tu veux revenir :°
T'as vu comment que j'ai gratté du pEx en Caresser les ludothécaires dans le sens de leur poil doux et soyeux ? Indispensable à tout auteur de jdr qui se respecte, cette compétence a de l'avenir, moi je dis.
Perso, je trouvais chouette d'intégrer le jdr à l'événement, parmi d'autres formes de jeux, dans la grande famille ludique.
Complètement. Le jdr, c'est du jeu de société !
c'est un non-sens de promouvoir le jdr comme un livre (en se basant sur l'objet) plutôt que comme un jeu (en se basant sur l'utilisation).
Ouala.
Tu reviens en soirée-jeu ?
Carrément.
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20 démos au Salon fantastique – octobre 2014 – Paris
C'était mon premier Salon fantastique, j'ai fait les trois jours et j'en reviens sur les rotules. Je n'ai plus de voix et suis total rincé. Longtemps que je n'avais été aussi crevé au retour d'une conv. Impressions vrac :
+ Un salon transmédia (littérature, illustration, fringues, jeux et plus si affinités) très sympa, accolé à un autre, où qu'on trouvait des livres anciens et des vieux journaux. De la diversité, quoi. J'aime ça, même si ce n'est pas forcément l'idéal pour trouver des joueurs. Le stand Opale n'a pas désempli, mais ce n'était pas non plus la ruée, justement parce que le public était très mélangé.
+ Le steampunk, ça change des elfes et je dois dire que ça fait du bien. Au rythme où ça va, m'est avis que je ne vais pas tarder à overdoser, mais en attendant, je trouve ça plutôt agréable. Pas super fan des goggles et autres gimmicks un peu cheap, mais j'apprécie les cosplays néo-victoriens. Ça parle à mon vieux fond de culture gothique. C'est frais, quoi. Enfin, façon de parler. Ils doivent crever de chaud là -dessous. Déjà que moi avec un simple t-shirt, je suais comme un porc. Mais bon, faut souffrir pour être beau, c'est bien connu.
+ Une joueuse hyperactive à table, c'est trop fun. Je ne pense pas que je tiendrais trois heures, mais pour quinze minutes, c'était le pied intégral. Barre de rire sur barre de rire. J'ai adoré. Je ne connais ni ton nom ni ton pseudo, gente demoiselle, mais tu as ensoleillé mon dimanche. Merci tout plein.
+ La sono sur les stands de jeu de rôle, c'est le Mal. La musique déjà , c'est pas la joie, mais les quizz de super-héros à fond les ballons dans le micro, c'est carrément de la torture. Sauvez un rôliste, tuez un speaker.
+ Dracula redux, mon nouveau scénar, est vraiment trèèès cool. Je le kiffe de chez kiffe. C'était la première fois que je le faisais tourner en intensif durant une conv et ce fut très convainquant. Huit parties, de 4 à ... 9 joueurs ! Ouais ouais, j'ai terminé le salon avec une démo qui a assis une petite dizaine de joueurs à ma table. C'te folie furieuse !
+ J'ai même risqué deux Toy Scary, ce que je fais rarement en conv. Si j'ai été amené à m'aventurer sur ce terrain ludique moins balisé, c'est parce que j'ai croisé pas mal de gens qui avaient déjà joué un ou plusieurs de mes scénars. Au final, j'ai bien fait : deux bonnes parties, dont une très intéressante niveau playtest. L'un des joueurs, particulièrement inventif, a tenté deux trucs inédits. Rien de capilotracté, hein. Des machins très logiques, mais que je n'avais pas anticipés à l'écriture. Excellent !
+ Pas un seul Deep space gore. Avec trois jours de conv devant moi et des scénars Zéro plein le slip (six, quand même), j'ai préféré m'économiser. J'adore DSG, mais il est assez exigeant. Faut être au taquet tout le temps. Quinze minutes de sprint narratif. Pas trop le genre de truc que je peux me permettre quand j'enchaîne vingt démos en trois jours.
+ Aucun Camlann non plus. Pas de gamins, juste des ados, des adultes et des jeunes adultes. Du coup, j'ai tapé dans des scénars à leur mesure.
+ Je surkiffe mes nouveaux flyers !
Mon body count
20 parties, 102 joueurs, 76 morts.
Pas mâââl. ^^
Les mercis
Merci à Opale pour l'invitation et l'orga sur place. Merci en particulier à Audrey pour l'encadrement, et aux recruteurs (Paul, Lisa, Loïc, Celdric, j'en oublie sans doute) qui m'ont rempli ma table durant ces trois jours. Ce fut comme d'hab un grand plaisir de bosser avec vous, les gens.
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Hier, en Belgique profonde, un Dracula deathmatch version S0 de 15min bcp trop court^^ Merci Johan
Y'a pas de merci qui tienne parce qu'en fait, tout le plaisir fut pour moi. Super cool de t'avoir enfin vu en vrai, monsieur Kahlong !
Cela dit j'ai quand-même une petite frustration, je n'ai pas eu ma dose de roleplay mais le "format" Zero n'est sans doutes pas adapté^^
Oui, mais non, mais si. ^^ J'explique.
Déjà , il faut bien différencier format (durée de la partie : flash, court ou long) et système (Sombre classic et ses variantes, Zéro et Max).
Partant de là :
+ Zéro (la variante donc) se prête à tous les formats. En conv, je le mène surtout en flash (15 à 20 minutes de jeu) parce que c'est le plus efficace et le plus pratique.
+ Le format flash convient mieux à des systèmes très simples, Zéro ou Max. Classic est (un petit poil) plus complexe et me paraît surdimensionné pour du flash. Je mène court avec (autour d'une heure de jeu, typiquement Ubiquité, paru dans Sombre 2), mais ça me paraît le bout du bout. Sinon, tu finis par avoir plus de temps d'explication de règles que de jeu. C'est moyen.
+ Le flash, effectivement, se prête mal au roleplay. Y'a juste pas le temps, surtout si le cast est important. À 5 ou 6 joueurs, si tout le monde cause, et bin t'as vite fait de bouffer tout ton créneau de jeu sans que l'histoire ait avancé d'un millimètre (et sans avoir quasi rien montré du système, ce qui est un peu problématique en démo). 15 minutes de RP à 5, ça file super vite.
+ (Sans compter les conditions particulières des démos en convention lorsque, comme au Festival En Jeux, tu te retrouves à mener dans un hall assez bruyant. C'est pas trop l'ambiance adéquate pour du roleplay bien chiadé.)
+ Du coup, pour moi, le flash, c'est du bourrin. Action non-stop et combat. Simple, direct, sans fioriture. Typiquement, Overlord (Sombre 2) ou Deep space gore (Sombre 3). Des scénars pile poil taillés pour les convs. Dynamiques et fun.
+ Mais on n'est pas obligé de jouer flash avec Zéro. Parce que des fois, je mène cette variante chez moi, au chaud dans ma cuisine, ou dans une convention où je dispose d'une petite pièce à part, tranquille et tout. Là pour le coup, le roleplay (au sens interprétation plus ou moins théâtrale du personnage, parce que le RP je pense qu'il y en a déjà plein dans les scénars bourrins. Juste, c'est pas le même registre) est le très bienvenu.
+ Au départ, je pensais que pousser au delà de l'heure de jeu en Zéro était un peu too much. Je trouvais que le système n'était pas assez dense et qu'au bout d'un moment, la partie tournait un peu à vide. Y'avait pas assez de matos technique pour soutenir le jeu.
+ Mais il se trouve que ces derniers temps, j'ai écrit un scénario Zéro qui se déroule en trois heures. Et qui comporte plein de roleplay, dans plein de registres différents, du mélo dark à l'overbourrin délire. C'est mon fameux scénar-qui-ne-doit-pas-être-nommé, que j'ai déjà évoqué dans certains de mes comptes rendus. Je vais le faire tourner cette saison dans les convs où j'assurerai des démos longues (à Eclipse notamment).
Ah oui niveau accessoires de jeu, ce serais pas une bonne idée de tout faire au format Magic?
Ça existe déjà et ça s'appelle Sombre max !
Les aides de jeu de Zéro sont des tuiles (6 x 6 cm) parce que 1/ je veux pouvoir mener cette variante sur un guéridon de café (oui parfaitement, c'était ma principale contrainte de design), ce qui oblige à une compacité maximum, et que 2/ la rotation des aides de jeu rectangulaires, c'est un petit peu merdique tout de même. ^^
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17 démos au Festival en Jeux ! – novembre 2014 – Belgique
photo Etienne Martin
La dernière fois que je m'étais rendu en Belgique pour une convention, c'était en, pfff, 2007. « Mon Dieu, tout ce temps déjà ... » disait Doc Brown. À l'époque, Terres Etranges s'était déplacée en masse à Trolls et Légendes pour faire la promo de son projet Extinction.
En sept ans, tout à changé : Extinction est devenu un univers pour Sombre, et Sombre lui-même un vrai jeu qui tue des arbres pour les transformer en fanzines. Mais en fait non, en sept ans, rien n'a changé : Olivier Joiris organise toujours des convs, et moi j'écris toujours du jeu de rôle. On a tous les deux un peu plus de poils blancs, mais on continue de s'agiter dans le milieu ludique.
Cette année, il m'a invité au Festival en Jeux !, qui se déroule à Court-Saint-Etienne, en plein cœur du Brabant-Walon. Le Parc à Mitrailles est un site post-industriel comme la Belgique en a le secret. Un hall immmmense, que si tu construis un avion dedans, t'as encore de la place pour ta petite maison. Et quand j'arrive, y'a des tables de jeux sur plusieurs rangées à perte de vue. Impressionnant, putain.
Le coin rôliste se trouve juste à côté de la buvette. Je kidnappe une table au bord de l'allée et me mets à bosser. C'est pas simple. Y'a du public, mais la concurrence est rude. Plein de tables avec plein de jeux connus, du matos qui vend grave du rêve (de la fig en veux-tu je t'en donne, des plateaux, pions et cartes tous plus colorés les uns que les autres) et moult tournois durant tout le week-end. Dans l'autre coin du ring, Johan, tout seul avec son bandana, six d6, des petits bouts de papier même pas en couleur, une bouteille de flotte, sa bite et son couteau.
Hardcore.
Mais hé, j'ai l'œil du tigre. Et l'habitude des convs aussi. Donc hop, au taf. Trois étapes : 1/ Recrutement. 2/ Démo. 3/ Promo. Over and over and over again. Et ça marche plutôt pas mal. Je racole devant ma table et partout où les gens stationnent plus de quinze secondes, à la buvette et jusqu'à la brocante ludique. Résultat, 8 démos samedi, 9 dimanche. Et certaines parties à 7, 8 et même 9 joueurs.
Supercool !
Impressions en vrac
+ J'ai mené tous mes scénarios Zéro sur le week-end, preuve que le public était très mélangé. J'aime ça.
+ Un Camlann avec trois gamins de 10-12 ans (ceux de la photo), pour lequel j'ai été rémunéré en bonbons.
+ Une joueuse retraitée. Pleine de bonne volonté, mais un petit poil dépassée par les événements. J'aurais voulu l'accompagner mieux, mais j'avais sept autres joueurs à table au même moment et la partie était timée. Difficile dans ces conditions d'être au four et au moulin.
+ Des auteurs rôlistes super sympas. Quentin Forestier, seul maître à bord de Vivere, et Eric Nieudan, dont on ne présente plus le White Books. Ils ont trouvé tous deux quelques minutes pour s'asseoir à ma table et ce fut bien cool.
+ Des Belges fans de Sombre ! Ouais, y'en a. Parce que j'ai vendu un certain nombre de zines en Belgique, par correspondance. Carrément bien de pouvoir causer en vrai avec des gens qui soutiennent la revue depuis ses débuts. En particulier, j'ai regretté de ne pas avoir eu plus de temps pour discuter avec Eric Dewinter, lecteur attentif, meneur passionné (überfan de Bring me sun, le garçon) et fin connaisseur de Sombre. Les convs, c'est toujours un peu la course...
+ Je m'éclate sur Les Grimmies. J'ai toujours kiffé ce scénar, mais depuis deux-trois convs, y'a eu comme un déclic. Je ne sais pas trop à quoi c'est dû parce que le texte et les aides de jeux, pile poil bien calés, n'ont pas évolué depuis longtemps. L'aisance qui vient avec l'habitude sans doute. Toujours est-il que j'ai pris un sacré pied à le mener ce week-end. Quatre parties, toutes différentes, toutes passionnantes, et la dernière avec le sieur Nieudan à table.
+ J'ai encore pas mal de taf sur Dracula redux. Ça tourne vraiment bien, mais à l'usage, y'a un souci assez criant d'équilibrage. Et ça tombe bien, après ce week-end, j'ai tout un tas d'idées pour ajuster le bousin. Ça va m'occuper pendant les deux ou trois prochains jours, je pense. La combo démo + playtest est quand même assez royale pour faire avancer les scénarios.
Mon body count
17 parties, 87 joueurs, 53 morts.
Business as usual.
Les mercis
Merci à Olivier Joiris pour l'invitation et l'orga. Super accueil et bonne gestion de crise. Tout bien carré de chez carré, pile poil comme j'aime. Merci tout plein monsieur Jolan.
Merci aux bénévoles qui se sont occupés de moi durant ce week-end, notamment Sébastien, Sandrine et Jean. Spéciale dédicace à Sandrina, qui m'a sauvé la life samedi soir.
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11 démos à FTL – novembre 2014 – Boulogne-Billancourt
photo Olivier Rousselin pour Dices
Donc samedi, c'était FTL au CNJ. Vous n'y comprenez rien ? Allez, juste pour vous, décryptage d'acronymes : Faster Than Light se déroulait ce week-end au Centre National du Jeu. Une petite conv trèèès sympa, à thème science-fiction (comme son nom l'indique).
J'avais participé à l'édition 2013, dans des conditions un poil rocambolesques, enchaînant dans la même journée une animation pour l'anniversaire d'un gamin, une conv littéraire et trois démos de Sombre. Sportif.
Cette année, ça ne l'est pas moins parce qu'il s'agit quand même ma troisième conv du mois, après le Salon fantastique et, pas plus tard que le week-end dernier, un Festival en Jeux ! bien crevant because beaucoup de démos + déplacement en Belgique.
Du coup, pour FTL, j'étais très incertain. Attendant de voir comment je me remettrais de la Belgique, je n'ai contacté les orgas que dans le courant de la semaine dernière. Heureusement, ils sont super cool et n'ont vu aucune objection à me caser à l'arrache dans un petit coin de leur conv. Merci à eux, et en particulier à Alexia, très réactive et qui m'a pris en charge durant l'événement.
Impressions en vrac
+ J'ai fait mes huit heures, tel le bon ouvrier rôliste que je suis. Arrivé à 15h, reparti à 23h. Manquait juste la pointeuse.
+ Il y a du jeu de rôle à FTL, une salle à l'ambiance feutrée lui est consacrée, mais mon format de démonstration s'accorde mal avec celui du rôliste moyen. Du coup, c'est dans la salle des jeux de plateau, où la durée des parties est souvent bien plus courte, que je me suis posé. Pour le reste, business as usual : recrutement, démo, promo. Onze parties, quand même.
+ Pour moi, SF + JdR = R.Mike. Et de fait, Renaud était là ! Trop fort, monsieur Mike, trop fort.
+ Plusieurs parties avec des gamins car il y avait un peu de public familial. Pour eux, j'ai mené de l'Overlord et surtout du Camlann, ce qui m'a donné grande satisfaction. Parce qu'à FTL 2013, je m'étais méchamment viandé avec ce scénar, encore tout jeune à l'époque. Un gadin de chez gadin. Un an plus tard, revu de fond en comble et playtesté intensivement, il est réglé comme un coucou suisse. Ça fait plaisir, nom de Dieu !
+ Putain, les adolescentes, des fois, c'est pas un public facile.
+ Dans la semaine, j'ai pris le temps d'amender Dracula redux et ai risqué un playtest durant la conv. Il est encore beaucoup trop tôt pour dire si le nouvel équilibrage est meilleur que l'ancien, mais j'ai le sentiment que mes modifications vont dans le bon sens. Très encourageant.
+ Super sympa de recroiser Philippe, qui s'était assis à ma table à FTL 2013 et en avait gardé un très bon souvenir. C'est le genre de retour qui fait chaud à mon petit cœur de game designer.
Mon body count
11 parties, 49 joueurs, 37 morts.
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5 démos au Cercle des Investigateurs – décembre 2014 – Saint-Michel-sur-Orge
photo Laurie Boissay pour LCDI
En mai dernier, à Geekopolis, j'avais eu le plaisir d'accueillir à ma table un petit groupe de joueurs d'une association de l'Essonne, Le Cercle des Investigateurs. Ce sont justement eux qu'on voit sur la photo qui illustre mon compte rendu de l'époque. Je leur avais déroulé un petit Overlord des familles. Partie super sympa.
Or voilà qu'ils m'ont recontacté pour me proposer de venir dans leurs locaux assurer quelques démos de Sombre. Évidemment, j'ai dit oui. Des gens cool, une invitation sympa, des démos pas trop loin de chez moi. Combolicious. Cerise sur le gâtal, ça se passe dans un club, l'un de ces lieux de perdition ludique que j'apprécie, mais dans lesquels j'ai assez peu l'occasion d'aller bosser.
Donc on prévoit une aprème de démos pour le 14 décembre, un dimanche. Sauf que vendredi soir, en me couchant, je suis tout nauséeux. Je passe une sale nuit et au matin, c'est la cata. Le bide en vrac, de la fièvre, des courbatures, la tête à l'ouest. Rhâââ, gastro. Je passe la journée de samedi au pieu, à boulotter des Doliprane. À un moment, faut quand même bien que je quitte le lit pour préparer mon sac pour le lendemain : 25 bonnes minutes pour me décider à me lever. Putain c'te vieille épave. Je suis grave pas frais.
La chose intelligente à faire, ce serait d'annuler. Sauf que non, je ne veux pas céder une fois encore à la malédiction des démos en club. Dès que j'en cale une, paf j'ai la crève. J'ai encore la frustration d'avoir dû annuler mon deuxième passage à Légendes d'Autres Mondes, à Limeil. Et il y a eu aussi l'épisode du Club Arcane de Champigny. Enfin là , je n'y étais pour rien. Leur orga a implosé toute seule à trois jours de la date fatidique. N'empêche que bon, le sort s'acharne.
Alors en vrai, y'a des explications structurelles. Les clubs, je les case dans mes week-ends de creux, entre les convs. Or souvent, ce sont les périodes où je décompense. Quand j'enchaîne les convs, j'ai toujours tendance à tirer un poil trop sur la corde (cet automne par exemple, j'en ai fait pas mal) et ça finit par me revenir dans la gueule. Je suis fatigué et le moindre petit microbe qui passe, boum, je me le choppe pleine face. Là en plus avec le gros taf sur Sombre 4 et la vague de froid, ça a comboté bien comme il faut. Tout malâââde, le Johan.
Mais j'ai l'œil du tigre. Nom de Dieu de putain de bordel de ta mère, même s'il faut que j'y aille en rampant, je vais l'assurer cette aprème de démos !
D'abord parce qu'Alexis et Laurie, les orgas, sont vraiment supercool. Carrés, disponibles, très réactifs et hyper arrangeants. Pile poil ce que j'aime. Ça me donne grave envie de bosser avec eux. Par-dessus tout ça, ils me proposent une séance dont je serai l'attraction. Le plan, c'est une aprème Sombre, avec d'autres jeux à côté pour s'occuper en attendant de passer à ma table, et non l'inverse comme c'est en général le cas. Ce ne sera pas moi la cinquième roue du carrosse et c'est vraiment, mais alors *vraiment* cool. Des fois, j'avoue, ça repose de ne pas avoir à convaincre les gens de s'asseoir à ma table.
Donc je serre les dents, m'envoie du Doliprane comme si c'était des Smarties et me mets à la diète. Oui parce que dès que je mange, bam!, ça me met le bide en vrac. Dimanche matin, ça va un peu mieux. C'est pas la super forme de la mort, mais je tiens debout et me sens raisonnablement fonctionnel. Alleeeez, c'est pas comme si c'était la première fois que j'allais mener avec la crève. Bon par contre, je revois mon programme à la baisse. Je m'étais dit que je tenterais bien un NASM en rotation, ce qui aurait été inédit, mais je n'ai clairement pas la forme pour ça. Je vais plutôt m'en tenir à du bien rodé, du flash en Zéro et peut-être en Max.
Et en fait, ça se passe carrément bien. Je suis loin d'être au top, mais donne tout ce que j'ai et suis payé de retour. Les joueurs ont vraiment bon esprit. Y'a un peu tous les profils, du rôliste passionné au touche-à -tout ludique en passant par le noob complet, mais y'a chez tous une sincère envie de découverte, qui fait plaisir à mon petit cœur de game designer. À côté de ça, Alexis et Laurie assurent le recrutement et motivent les gens. Résultat, ma table ne désemplit pas. Excellent.
Je risque un mini en-cas au bout de trois heures de maîtrise parce que je vois bien que si je ne mange pas, je vais tomber de ma chaise. Par bonheur, ça ne me met pas le bide à l'envers. À la fin quand même, je suis rincé. J'ai enchaîné pour éviter la baisse de rythme dont je ne me serais pas remis, mais dès que je remballe, la fatigue me tombe dessus comme la misère sur le pauvre monde. La descente d'adré est sévère. Au moment de sortir dans le froid nocturne, je suis en mode zombie. Heureusement, on me reconduit à la gare.
Au total, ce fut une excellente aprème : accueil et orga impeccables, des joueurs super sympas, cinq parties vraiment fun. Je suis bien content de m'être accroché samedi, mais la prochaine fois, je décommanderai la gastro. Trop de bonheur d'un coup, ça gâche le plaisir. ^^
En vrac
+ L'Essonne sous le brouillard, c'est trop stylé. Ambiance victorienne et tout, je kiffe.
+ Je mène ma première partie, un Grimmies, dans la salle commune, mais me délocalise dès la seconde, un Toy Scary, dans une annexe, moins bruyante. En temps normal, le brouhaha ne m'aurait pas posé trop de problèmes (business as usual, hein), mais là , avec la tête à moitié à l'ouest, je sens que je ne vais pas tenir les quatre heures que doit durer mon créneau. Me faut un poil plus de calme.
+ Un Dracula redux à onze joueurs ! Oui parfaitement, on peut les compter sur la photo en ouverture de ce post. Et dans des conditions hyper confortables : une petite pièce au calme, où qu'on s'entend causer. Ça change des convs. Pour le coup, j'ai eu la sensation de boucler une boucle. L'idée de ce scénar m'est venue au dernier Geekopolis, celui-là même où j'ai rencontré les gens de LCDI pour la première fois. J'en parlais à la fin de mon CR et ajoutais que j'anticipais un équilibrage long. De fait, j'y suis toujours, mais ça prend tournure. Mes derniers ajustements vont clairement dans le bon sens. Pas encore parfait (un dernier Avantage à bidouiller) mais hyper prometteur. La partie a eu de la gueule.
+ J'ai fini avec deux Darkly Dozen. Ouais, y'avait longtemps. Première partie, je poutre. Oh putaing, les garous sont bien velus quand même (mais bon, normal pour des loups ^^). Deuxième partie, je me fais tôler. Résultat, j'améliore mon high score. P'tit Ju, qui marque la moitié des points de son équipe, intègre en très bonne place le Hall of fame de Sombre max (mais le record d'Edge-K tient toujours !) et hisse la team LCDI dans le haut du classement par équipe. Pas maaal.
Mon body count
5 parties, 33 joueurs, 27 morts.
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Des réactions sur le forum du Cercle des Investigateurs.
Félicitations à toi, merci pour tes démos.
J'ai trouvé le jeu très dynamique et très accrocheur pour des One shot. La version Zero me plait beaucoup en fait. J'ai plus qu'à mettre mes idées sur papier.
Salut, j'ai adoré le mécanisme du jeu et le bordel général qui découle du chrono. Mention spéciale pour tes dons de maître de jeu, ta narration a été la meilleure de ma vie d'ex rôliste. Un vrai bonheur.
Merci Johan d'avoir accepté notre invitation, merci aux joueurs d'avoir été présents.
Ce dimanche fut entièrement consacré à Sombre. Nous étions 16 et avons tous pu participer à au moins deux scénar ne laissant aucun répit au meneur.
Cet événement à attiré quelques nouvelles têtes qui peut être reviendront.
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3 démos au Championnat européen de Call of Cthulhu The Card Game – janvier 2015 – Issy-les-Moulineaux
photo Blacksun pour Le Cénacle Chthonien
Je vous vois venir avec vos gros sabots. Vous vous dites que, quand même, j'abuse. Y'a pas si longtemps, je racontais mes déboires en marge d'un tournoi de figurines organisé au Musée frââânçais de la carte à jouer, et v'là -t'y pas que je retente le drop au même endroit pour à peu près la même chose. Serait-ce que, oh-oui-vas-y-plus-fort-c'est-bon, j'aime quand ça fait mal ?
Oui mais en fait non.
Bon j'avoue, animer du Sombre en side d'un tournoi de figouzes, j'ai laissé tomber l'idée. Tout naïvement, je pensais qu'il y avait des passerelles certaines entre figurines et JdR. Les univers déjà . Dans les faits, c'est carrément pas trop ça et je ne tiens pas particulièrement à rééditer l'expérience. Mais et les carteux, alors ? Réussirais-je à intéresser ces gens à de courtes démos de Sombre ? Y aurait-il plus de points communs entre cartistes et rôlistes qu'entre figurinistes et rôlistes ? Oui je sais, je me pose les vraies véritables questions cruciales de la vie et de la mort. Mon petit côté intello rôliste, on va dire. Vu qu'Issy-les-Moules n'est pas trop loin de chez moi, je me suis dit comme ça que ça ne me coûterait qu'une après-midi pour avoir la réponse. Au pire du pire, je pourrais profiter du spectacle.
Oui parce que si je n'ai jamais sérieusement tâté de la figurine (une ou deux parties, juste pour voir), j'ai pas mal joué à certains jeux de cartes à collectionner. Jamais de Magic cela dit car l'univers et la politique commerciale ne me branchaient pas des masses. Je suis venu au hobby par Kult, ce JdR dont je suis überfan ayant été décliné en JCC. Tout buggué de partout, avec d'énôôôrmes failles de game design, mais fun quand même. Par la suite, j'ai enchaîné sur Call of Cthulhu CCG, nettement meilleur.
Je me souviens avoir fait mes premières parties dans ma cuisine, avec les decks de démo que Léo (Vesperini) avait ramené de la GenCon. J'ai tout de suite accroché, au point que j'ai ensuite couvert l'actu du jeu pour Lotus Noir et Mana Rouge. Tout me plaisait, l'univers (celui de L'Appel), les visuels (zolies illus, bon sang) et la mécanique, vraiment excellente (je n'en attendais pas moins d'Eric Lang, auteur du déjà très bon Mystick).
J'ai commencé à décrocher au moment du reboot, lorsque le jeu est devenu non collectionnable. Le format de distribution me convenait bien mieux, mais la complexité des règles avait crû dans des proportions assez significatives (capas toujours plus nombreuses et compliquées, FAQ longue comme un jour sans pain). Et aussi, j'avoue qu'avec l'âge, l'arithmétique inhérente au jeu (calculer les skills, calculer les icônes, over and over again) m'apparaissait de plus en plus comme une contrainte. Bref, je prenais moins mon pied. Et puis, il y avait Sombre, tellement chronophage que j'ai fini par lui consacrer l'intégralité de mon temps de jeu.
N'empêche que, même si je n'ai plus de cartes à la maison, je garde une vraie tendresse pour Call of Cthulhu CCG/LCG. Je ne vais plus guère sur le forum officiel américain, mais traîne toujours du côté du français, Le Cénacle Chthnonien, pour mater les previews des nouvelles extensions (auxquelles je ne comprends pas grand-chose, il va de soi).
Ce sont ces deux jeux de cartes, Kult et CoC, qui m'ont donné certaines de mes meilleures leçons de game design. Mon « System matters » n'est pas le moins du monde forgien (moi la Forge, j'y entrave que dalle), il est pur cartiste. Sans les CCG auxquels j'ai joué, Sombre ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui. Je ne veux pas dire par là qu'il serait différent. Je pense très sincèrement qu'il serait beaucoup moins abouti.
Donc oualà , de mon point de vue d'auteur et de joueur, des démos de Sombre en side au Championnat d'Europe de Call of Cthulhu faisaient complètement sens. Restait à voir si j'arriverais à intéresser des gens sur place. Parce que c'est carrément pas fastoche de gratter du joueur durant un tournoi. Les rondes s'enchaînent bite à cul et pendant les temps de pause, on préfère relâcher un peu la pression (les jeux de cartes, ça demande pas mal de concentration) plutôt que de se rasseoir à la table d'un gars qui propose une démo d'un truc qu'on ne connaît ni d'Ève ni d'Adam.
J'arrive tranquille en début d'après-midi. Je n'ai pas fait le forcing sur les horaires car je savais pertinemment qu'il n'y aurait, en dehors des carteux, aucun public. Avec les attentats et l'hiver qui caille, c'est pas trop la période où les gens décident inopinément comme ça que, youpla boum, ce serait trop cool d'aller visiter le Musée de la carte à jouer ce week-end. De fait, y'a juste un pelé et deux tondus, venus pour la plupart récupérer des indices pour une sorte de jeu de piste. Évidemment, impossible de les décider à s'asseoir quinze minutes. Pour le reste, un troupeau de carteux (tournois de CoC donc, mais aussi de Netrunner) et une poignée de figurinistes (tournoi de X-Wing), mais eux je n'ai même pas essayé de les débaucher. J'ai retenu ma leçon, hein.
Les gens de Call of Cthulhu sont dans une petite pièce à part. Je déboule en plein ruling. Jef, l'orga en chef, doit trancher une question de règles soulevée par un joueur espagnol dans le cadre d'une partie contre un Français, sur la base d'un mail envoyé par un designer américain en réponse à une question posée par un Hollandais. Tout ça dans un anglais de cuisine, que Shakespeare s'en retournerait dans sa tombe. Sachant que ce genre de discussion est déjà un pur casse-tête quand tous les interlocuteurs causent dans leur langue maternelle, la version tour de Babel est assez épique. Je dis rien, mais je me marre bien. ^^ Comme tous les joueurs présents ont globalement très bon esprit, ça se règle dans le calme et en moins de vingt minutes. Cool.
Ensuite, Jef me pose à une table, dans la salle principale, à côté du tournoi de Netrunner. Ouais, cette fois-ci, j'ai demandé à être au sous-sol, là où tout se passe. Pas question de retenter un plan mezzanine. Donc je kidnappe des chaises, m'installe et commence à recruter. J'y vais tranquille (je prends le temps de causer entre les parties, ce que je n'ai pas toujours l'occasion de faire) et ça ne fonctionne pas trop mal.
Trois démos, tout en Zéro : un Overlord, un Camlann et même un Toy Scary à six joueurs, après le tournoi Netrunner. Le luxe. Honnêtement, je n'en attendais pas tant. Niveau body count, je poutre sévère : trois TPK. Net et sans bavures. Le Toy Scary en particulier est un pur massacre. Les joueurs sont désorganisés au possible et je tire trois ou quatre 3. Ça plie le truc vite fait bien fait.
Je termine en spectateur de la finale européenne de Call of Cthulhu, qui voit la victoire de Sectario, un joueur espagnol (à gauche sur la photo). Bilan, une journée très sympa. Merci à Jef et Moussine, pour l'orga cool et l'accueil chaleureux.
Mon body count
3 parties, 14 joueurs, 14 morts.
Hors ligne
4 démos au Dernier Bar avant la Fin du Monde – janvier 2015 – Paris
– Okay, okay, j'en ai une bonne.
– Vas-y.
– Ouais alors, c'est l'histoire d'un Français, d'un Chinois et d'un Belge qui mangent des carottes. Et là , y'a un lapin qui...
– Et à la fin, le canard ouvre son parapluie. Te fatigue pas, j'la connais.
– Ah bon ? Merde.
– Ouais.
– Pas grave, j'en ai une autre. Une devinette.
– Allez, balance.
– Qu'est-ce qui est tout noir avec un bandana, qui monte et qui descend ?
– Euh...
– Alors ?
– Attends, je cherche.
– Toujours pas ?
– ...
– Tu donnes ta langue au chat ?
– Ouais, d'accord. C'est quoi ?
– Johan Scipion dans les escaliers du Dernier Bar !
L'été dernier, Audrey, qui était alors la présidente d'Opale, me contacte pour me proposer des démos au Dernier Bar avant la Fin du Monde. Opale doit y organiser une après-midi d'initiation au jeu de rôle. Je lui réponds que ça ne me vend pas du rêve.
J'aime beaucoup le Dernier Bar. Le lieu est vraiment cool dans le genre geek branchouille. Je kiffe la déco et y suis toujours très bien accueilli. Les proprios sont sympas. J'y ai fait pas mal de démos dominicales courant 2014, en collaboration avec Les J3ux Sont Faits, une assoce ludique plein de gens eux aussi super cool. J'ai arrêté quand j'ai compris que ça ne débouchait pas sur grand-chose.
Donc je remercie Audrey, mais décline. L'après-midi d'init' se fait sans moi et se déroule plutôt bien, d'après les échos que j'en ai. Du coup, il est question de remettre le couvert en novembre. Mais l'orga est non-euclidienne au possible et c'est repoussé une première fois début janvier, puis fin janvier, il y a quelques jours. Je suis l'affaire d'un œil distrait sur le forum d'Opale. André, qui gère l'event, me relance pour la date de début d'année, mais je dis encore non. Le fait est que ça ne me vend pas plus de rêve en janvier qu'en août.
Mais.
Mais à côté de ça, je commence à rentrer dans la dernière ligne droite de Sombre 4 et j'ai vraiment, mais alors *vraiment* besoin d'un petit break. Ce numéro n'en finissant plus de ne plus finir, je cherche à m'aérer les neurones. Faut que je sorte un peu de mon clavier et de mon chez moi pour voir des gens sympas et faire des trucs cool. Et bon, quoi de plus cool que de mener du Sombre, hein ?
Sauf que la saison des convs n'a pas encore repris. Pas d'event en vue. Du coup, je m'occupe avec des démos au Championnat européen de Cthulhu TCG ainsi qu'aux IRL Opale, et lorgne de plus en plus du côté de l'animation au Dernier Bar. Je cogite. Deux jours avant la date fatidique, presque sur un coup de tête, je m'inscris en tant que meneur. Et la veille, comme je suis bien con, je boucle un article pour Sombre 4 à 6h30 du mat', tout déchiqueté. Ah bon sang, ces démos s'annoncent sportives !
Le lendemain, enfin le jour même, je me pointe en début d'aprème au Dernier Bar. Opale dispose de l'intégralité du second sous-sol. Même topo que quand j'y avais organisé mon Dark Day, sauf que le bar du bas n'est pas ouvert. L'autre différence, c'est que y'a vachement moins de monde. Une petite poignée de rôlistes, déjà occupés à jouer. Y'a du meneur opalien à la pelle, André, Celdric, Mist et même Éric Dubourg avec son Byzance An 800, mais deux tables seulement qui tournent. En gros, un meneur pour deux joueurs. Le luxe ultime ? Nan, la grosse dèche.
Mais bon, pas de surprise. Je m'y attendais. Been there, done that. Les gens jouant dans la salle médiévale, tout au fond du sous-sol, je m'installe à l'entrée, près du bar, pour être plus au calme, et m'en vais quérir le joueur. Ça aussi j'ai l'habitude. C'est pile poil ce que je faisais durant les aprèmes LJSF. Hop, je remonte les escaliers, mes flyers à la main, et fais le tour des tables. La première fois, y'a pas encore trop de monde et c'est un poil juste, mais ensuite les clients commencent à arriver, ce qui m'arrange. Plus y'a de fous, plus mon riz a des chances d'en intéresser quelques-uns.
Malgré tout, on ne peut pas dire que ce soit du recrutement fun. Pas que les gens soient désagréables. Je demande poliment, on me répond poliment. C'est cool. Par contre, je me mange refus sur refus. Le ratio oui/non est vachement moins bon que dans une conv, ce qui est normal. Les personnes à qui je m'adresse ne savent absolument pas qu'il y a une animation JdR au sous-sol et ne sont pour la plupart pas venues au Dernier Bar pour jouer, ou en tout cas pas à un jeu de rôle (l'établissement met une ludothèque à la dispo de ses clients, et y'a un certain nombre de petits jeux qui tournent).
Séquence-type : je monte, fais le tour des tables, me fais jeter (gentiment) une quinzaine de fois, réussis à intéresser un couple puis un deuxième, redescends avec eux au sous-sol, déroule ma démo, remonte, recrute à nouveau, me fais rejeter quinze fois, récupère quatre ou cinq autres joueurs, redescends, etc. Le cycle complet me prend une heure, et j'en enchaîne quatre dans l'aprème.
Physiquement, c'est fatiguant. Psychologiquement, ça use. Se faire jeter soixante fois en quatre heures, même si c'est gentiment et même si au final je finis toujours par trouver du monde, c'est un peu rude. Mais comme je le disais, pas de surprise. Je ne vais pas jouer les Caliméro, je savais parfaitement dans quoi je mettais les pieds avant de venir. Ce fut juste un dimanche standard de démos au Dernier Bar, comme j'en ai enquillé pas mal l'année dernière avec LJSF. Et c'est pour ça que cette idée d'anime ne me vendait à la base pas des masses de rêve.
Pour ça et aussi pour un autre truc, qui plus que la fatigue et l'effet VRP-porte-dans-ta-gueule explique que j'aie arrêté les aprèmes LJSF. À un moment, je me suis rendu compte que toute cette débauche d'énergie était assez vaine. Dimanche dernier, sans doute parce que cela faisait longtemps que je ne m'étais pas plié à l'exercice, ça m'a carrément sauté à la gorge des yeux. J'explique.
J'ai donc fait quatre parties dans l'après-midi, et ce furent vraiment quatre bonnes démos. J'étais fatigué, mais chaud (pas mal de parties ces temps derniers, au tournoi Chtulhu et à la dernière IRL Opale) et décontracté. Y'avait pas le stress inhérent aux grands rendez-vous rôlistes, ces conventions sur lesquelles je joue la réputation de mon jeu. Au Dernier Bar, j'y vais sans pression (pun intended) car je sais que si je me plante, ce sera sans grandes conséquences sur l'image de Sombre.
Mais en l'occurrence, je ne me suis pas planté. Quatre démos Zéro très cool, un Grimmies, deux Overlord et un Dracula. En sortant, j'étais épuisé mais tout enduit d'autosatisfaction. Je me faisais des petits bisous tellement j'étais content de moi. Vraiment, ce fut fun et pour le coup, ça m'a bien vidé la tête. Une excellente après-midi ! Mais sous l'euphorie couvait le spleen. Depuis, tandis que je flingue une boîte de kleenex par jour (oui parce qu'évidemment, fatigué comme j'étais, j'ai chopé une bonne grosse crève), je rumine.
La clientèle du Dernier Bar est, on s'en doute, à l'image de sa déco : assez jeune, plutôt geek et doucement branchouille. Sur le tas, y'a un bon paquet de gamers plus ou moins casual. Des gens qui tapent volontiers dans le platal, le jeu vidéo, la carte ou le petit jeu de société (c'est tendance). Quand j'arrive à asseoir ces gens à ma table, ils se révèlent un public très sympa, réceptif et tout, qui produit de bonnes parties. Encore une fois, les démos furent très cool. J'ai pris mon pied et eux aussi me semble-t-il. La plupart me l'ont d'ailleurs dit après, et ce n'était pas qu'affaire de politesse.
Le truc qui me scie les genoux, c'est que dans 99,9 % des cas, ça s'arrête là . Les gens ont pris du plaisir, mais y'en a quasi aucun qui va plus loin. Personne ne m'achète le zine et je suis prêt à parier que personne n'ira sur le site de Terres Etranges ni n'aura la curiosité de télécharger Sombre light pour y jeter ne serait-ce qu'un vague coup d'œil. Je les inonde de flyers, mais je pourrais leur refiler des images Panini que ça reviendrait au même.
Bon, la promo n'est jamais totalement perdue, hein. Le buzz indirect existe et fonctionne. Machin n'a pas accroché plus que ça, mais comme il a malgré tout aimé, il va en causer à son pote/frère/cousin/hamster, qui lui est plus intéressé par le JdR. Voire il va acheter le jeu pour le lui offrir (ça m'est arrivé quelques fois en conv). Mais au global, ça reste quand même assez ingrat : tu te défonces en recrutement, tu assures en démos et t'as l'impression de pisser dans un violon ? C'pas top fun.
C'est d'autant plus frustrant que le souci me paraît structurel. J'ai le sentiment d'atteindre les limites du média. Y'a comme un effet de plafond de verre qui me crispe. Avec Sombre zéro, je pense être aussi proche qu'il est possible du JdR d'horreur grand public. Le genre constitue une barrière bien sûr. Toutes ces jeunes femmes qui font la grimace lorsque je le leur propose d'incarner une victime dans un film d'horreur, c'en est comique. Mais passé ce barrage initial, une fois que je suis parvenu à asseoir des gens à ma table, ça marche carrément bien. Fun, rapide, simple, accessible. Tout pour plaire ? Oui mais en fait non.
Le souci de fond est que Sombre, tout atypique ou hybride puisse-t-il paraître (mes démos flash en Zéro tiennent pas mal du platal, voire du jeu d'escarmouche), reste un JdR de base. Le dispositif ludique est pur tradi, c'est celui de Donj depuis 1974, celui qui me fait kiffer (et de plus en plus à mesure que passe le temps) : un meneur, des joueurs, un PJ par joueur, un scénar, etc. Or ça, on peut le retourner dans tous les sens, ce n'est pas et ne sera jamais grand public.
On peut simplifier les systèmes autant qu'on veut, écrire des scénars intelligents, produire des univers qui excitent l'imagination, à un moment faut quand même qu'un gars ou une fille ait les cojones de se pointer face à ses potes pour leur mettre l'ambiance pendant quinze minutes, une heure, six heures. Et pour plein de gens, c'est pas si simple de franchir ce cap. Je le comprends d'autant mieux que moi-même, il m'a fallu plusieurs années pour passer de l'autre côté de l'écran.
Le JdR dans sa forme classique est et restera un loisir de niche parce que la fonction d'animateur inhérente au rôle de meneur intimide. Les gens se disent (et me le disent, c'est ce qui revient le plus souvent dans nos échanges d'après la partie) qu'ils ne parviendront pas à faire jouer le jeu. Ou variante rigolote, qu'ils ne connaissent personne qui saurait le faire, comme s'il était d'emblée exclu qu'ils puissent eux-mêmes s'y coller. Je leur réponds que je ne suis pas né meneur de Sombre, que ça s'apprend, que ce n'est pas si compliqué qu'il y paraît et que je produis du matos très didactique. Rien n'y fait. La composante animation bloque vraiment. Ça n'attire pas, ça repousse. C'est une limite structurelle du hobby, l'une de ses brides majeures me semble-t-il.
Mais il y a pire.
Je l'ai ressenti avec une acuité particulière dimanche, peut-être parce que j'étais fatigué et détendu, donc plus réceptif qu'à l'habitude. La vérité vraie est que la qualité de mes performances accroît le problème : mener paraît d'autant plus difficile et inaccessible que je le fais bien. Ouais ouais, je me jette des fleurs par quintaux. Mais ce n'est pas en jouant les faux modestes que je vais aller au fond des choses. Donc oui, dimanche dernier, j'ai assuré. Je suis expérimenté et entraîné, je connais mes règles et mes scénars sur le bout du bout de mes doigts, j'ai mené chacun d'eux plusieurs centaines de fois. Tout est réglé comme du papier à musique et ça dépote sévère.
Mais du coup, ça donne l'impression au geek lambda que mener Sombre demande des qualités particulières, un talent spécial ou que sais-je. Les rôlistes savent bien que ce n'est pas le cas. Qu'un minimum d'efforts, de concentration et de préparation suffisent. Que le meneur n'a pas besoin de produire une performance de niveau olympique pour que la partie soit réussie. Qu'on peut s'amuser comme des fous à bien moins, et qu'il peut en général compter sur l'aide et le bon esprit de sa table. Ouais mais quand on ne connaît rien au JdR (ou pas grand-chose, certains de mes joueurs de dimanche avaient quelques notions), on ne s'en rend pas bien compte. Et tout ce que je peux dire après la partie pour dissiper le malentendu n'avance à rien. Les gens campent, ce qui est normal, sur leur ressenti de jeu.
Résultat, mon petit bizness ne progresse pas d'un millimètre. Je bosse une après-midi entière au Dernier Bar, en ressors content à titre personnel, mais pour ce qui est de Sombre, j'ai le sentiment d'avoir pissé dans un violon. Et la promotion du JdR en général, me dites-vous ? Faire découvrir le hobby au grand public geek. Une noble cause à n'en pas douter, mais qui n'est pas la mienne. Y'a la Fédé pour ça, et Opale aussi. Moi, je fais mon boulot d'auteur, qui consiste à pousser ma petite boule de bouse dans mon coin. Je laisse à d'autres le soin de sauver le hobby. Chacun son taf et le mien m'occupe déjà 48 heures par jour.
Le cœur de mon public est rôliste et c'est logiquement vers lui qui j'oriente le gros de mes efforts de promo. Suis-je pour autant condamné à ne prêcher que des convertis ? Non, bien sûr. J'adore promouvoir Sombre auprès d'autres publics (les familles, les enfants, les otakus, les littéraires, les gens bourrés dans les bars, les cartistes, les platoistes, les figurinistes. Ah oui mais non, avec les figurinistes, ça ne marche pas ^^) et me retrouve donc à poser du jeu dans tous un tas d'endroits où on ne s'attend pas forcément à l'y trouver.
Ce que j'ai compris l'année dernière, et qui a motivé mon abandon des démos dominicales au Dernier Bar, c'est qu'il faut que cela reste épisodique. Une fois de temps en temps, c'est fun et cool. Trop souvent, ça me disperse, m'épuise et me casse le moral pour un retour sur investissement quasi nul. Donc maintenant, je priorise.
En vrac
+ En milieu d'après-midi, je me paie le luxe d'un Dracula à 8 joueurs. Des fois, le recrutement à l'arrache marche juste trop bien et c'est la déferlante. Partie excellente, hyper dynamique et tout. Je progresse sur l'équilibrage des Traits de mes prétirés, mais ce n'est pas encore tout à fait ça. Il reste un peu de boulot. On y arrive petit à petit, partie après partie.
+ Bon sang, y'avait une table de rôlistes au rez-de-chaussée du Dernier Bar ! Des gars et des filles en plein Shadowrun. Enfin en plein, façon de parler : ils étaient au tout début de leur longue, très longue, très très longue (hé, on cause de Shadowrun là ^^) créa collective. Bien sûr, je me suis fait jeter en beauté. Ouais mademoiselle, je vois bien que t'es lookée de partout avec tes tatouages et ton undercut, mais désolé tout plein, je t'ai juste pas imprimée. Ça fait peut-être bien trois fois que je te demande de t'asseoir à ma table pour une démo de quinze minutes, mais je dors quasi debout et c'est mon quatrième tour de recrutement. Alors bon, une tatouée de plus ou de moins... ^^
+ Au moment de commencer ma dernière partie, j'étais en mode full zombie. Bossé comme un taré la semaine et la nuit précédentes + pas dormi beaucoup + recrutement intensif + quatrième démo de la journée = Johan à l'ouest de l'ouest. Mais tant pis, je risque le coup. Et j'ai eu bien raison, la partie fut très bonne. C'était mon deuxième Overlord de suite, ce qui a sans doute pas mal joué dans mon ressenti. Ça et la fatigue, bien sûr. Parce que sur le moment, j'ai éprouvé un petit effet de dissociation. Ça m'arrive de temps à autre quand je suis bien chaud et bien crevé, cette impression d'être en pilote automatique, surtout lorsque je monologue en début de partie. Je déroule mon briefing en pensant à tout autre chose, comme si c'était un autre Johan qui causait. Bon, ce n'était pas non plus de la transe mystique façon shamans de Sibérie, faut rien exagérer. Mais quand même, un vrai petit état de conscience modifié. Le truc avec cette démo, c'est que ça me l'a fait tout au long de la partie. En général, passé le briefing, je recolle à la réalité. Mais là non, je suis resté dédoublé pendant presque vingt minutes d'affilée. Fun et rigolo tout plein.
Mon body count
4 parties, 22 joueurs, 15 morts.
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