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#111 11 Jun 2014 19:45

Thomas Munier
un jeu par mois, tranquille
Inscription : 05 Feb 2008

Re : [Inflorenza : Héros, salauds et martyrs à Millevaux] Comptes-rendus

OK, j'ai corrigé !

ça ne devrait pas t'être impossible de la rejouer : le théâtre est dans le livre, et tu peux aisément reprendre la situation de départ, par exemple en imposant que les joueurs reprennent les mêmes personnages, avec les mêmes première phrase... et recycler les PNJ Florence, Perdue, Lucie, l'Accoucheur


Auteur de Millevaux.
Outsider. Énergie créative. Univers artisanaux.
Ma page Tipee.

Hors ligne

#112 08 Jul 2014 17:52

Thomas Munier
un jeu par mois, tranquille
Inscription : 05 Feb 2008

Re : [Inflorenza : Héros, salauds et martyrs à Millevaux] Comptes-rendus

AU COEUR DE LA BATAILLE

Partie enregistrée dans le cadre d'un Podcast Outsider Magneto.

Démonstration du mode Carte Rouge avec cet épisode plein de cris et de fureur !

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Crédits Image : domaine public + British Library, mouldfish, puzzler 4879, licence CC-BY-NC, galerie sur flickr.com


Auteur de Millevaux.
Outsider. Énergie créative. Univers artisanaux.
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Hors ligne

#113 16 Sep 2014 20:09

Thomas Munier
un jeu par mois, tranquille
Inscription : 05 Feb 2008

Re : [Inflorenza : Héros, salauds et martyrs à Millevaux] Comptes-rendus

LA CITE DE LA CHAIR

Campagne Tre Città per Morire, premier volet, Mode Carte Blanche sans instance

Joué le 23/08/2014 avec Katheline (Leïla Evanovna), Antoine (Alessandro Da Braciavale), Namik (Ravaillac), Kevin (Aubépine).

Séance très importante pour moi. D’abord parce que je peux présenter Inflorenza pour la première fois à Antoine et Katheline. Ils m’ont jadis fait jouer à Vampire, Loup-Garou, Les Secrets de la Septième Mer, j’ai adoré et ça a énormément influencé Inflorenza. Il était temps de leur montrer ce que je leur devais. Ensuite, parce que, si mes parties précédentes ont toujours été fun, j’avais envie de vraiment jouer à Inflorenza pour le plaisir. Ni un playtest ni une partie en convention.

Pour appuyer l’hommage à Vampire et Les Secrets de la Septième Mer, je propose qu’on joue la campagne Tre Città per Morire, qui conduit les personnages entre Florence, Venise et Rome. J’arrive à 18h30 et les joueurs sont ultradisciplinés : on jouera non-stop jusqu’à 6h du matin. Ma plus longue session pour Inflorenza. Au final, on ne fera que Florence et Rome, mais quand même, c’est du lourd. Une bonne grosse session bien old school, exactement ce que j’espérais.

Je décide aussi de jouer en mode Carte Blanche, sans instance : je recherche vraiment le feeling old-school, et puis je dois aussi admettre que j’ai eu ma dose de Carte Rouge, je trouve plus mon plaisir en Carte Blanche actuellement. J’ai souvent peur que les gens prennent Inflorenza comme une bizarrerie indie alors que c’est vraiment un jeu dans un esprit old-school avec quelques mécaniques nouvelles qui ne sont pas là pour tirer sur l’ambulance, mais pour émuler des choses que j’aimais bien dans les JDR des années 90 mais qui pouvaient facilement se gripper à l’époque : l’expérience, le jeu centré sur le personnage, l’esthétique forte, l’héroïsme…

Je veux qu’on joue coop-compétitif : le groupe doit être soudé au départ autour d’un objectif commun, mais à partir du moment où le jeu commence, tout est permis. Après lecture du théâtre, les joueurs se mettent d’accord sur un objectif commun : assassiner Médicis qui gouverne Florence contre leur goût (Leïla lui reproche ses blasphèmes, Aubépine sa haine de la nature, Ravaillac, en bon anarchiste, lui reproche simplement de gouverner Florence… et quant à Alessandro, je le soupçonne de vouloir tuer Médicis par pure mégalomanie).

Je veux aussi qu’on joue gros bill. Du coup, on fait une création de personnage avant le jeu : tout le monde démarre avec trois phrases : une phrase avec le verbe « vouloir », un pouvoir, et une phrase en lien avec la phrase d’un autre joueur. Et on peut jouer des Néandertal ou des Corax. Je confirme que ça a été gros bill. Les joueurs ont pas mal usé de leurs pouvoirs et ont misé des grosses mains pour remporter les conflits, du coup il y a eu pas mal de sacrifices qu’ils essayaient de compenser par des gains de phrase hors-conflit. Gros bill mais pas sans enjeu puisqu’il y a eu deux éliminations !

On est allé tellement loin vers le old-school que j’ai même autorisé les apartés ! Et curieusement, ça a été très facile à gérer. Tout au plus quand un joueur faisait un truc dans le dos des autres, il se notait des phrases un peu évasives pour pouvoir utiliser les ressources glanées en aparté. On n’a pas eu besoin de jouer feuilles cachées comme c’est proposé dans le livre. En revanche, tout ce que disait un joueur autour de la table pouvait être utilisé par un autre joueur pour son personnage (grâce à l’égrégore, les personnages perçoivent ce qui est dit en méta-jeu). On avait même le droit d’utiliser ce qu’on pouvait entendre d’un aparté en tendant l’oreille !

En revanche, je ne suis pas très content de mon briefing. Katheline avait déjà entendu parler de Millevaux, mais elle n’avait jamais joué, et si j’ai lu en détail le contexte de Florence, des Confrères des Masques d’Or et des Corax, j’ai omis deux choses importantes qui auraient pu l’aider : la présentation de l’univers de Millevaux (5 lignes) et les intentions d’Inflorenza (10 lignes). Du coup, je suis bien content d’avoir écrit ces deux basiques dans le livre, car si c’est oublié, ça capote, même quand c’est moi qui maîtrise, si je les oublie. Katheline payera ma négligence en ramant pour comprendre le fonctionnement du jeu durant les premières heures de jeu…

Les joueurs n’ont pas du tout appliqué les thèmes systématiquement (et c’est juste prévu, puisque l’application des thèmes est FACULTATIVE). Il y avait souvent assez de matière narrative pour s’en passer. Il faudrait que je teste un de ces quatre une partie entièrement sans thème pour voir quel tête ça aurait.

Comme on se connaît bien IRL comme en jeu, on a joué en « je ne t’abandonnerai pas », et je dois vous prévenir que c’est la plus crue de mes séances d’Inflorenza. Déviances sexuelles et ultraviolence à tous les étages. Ce compte-rendu est tout à fait déconseillé aux âmes sensibles (surtout les parties d’Aubépine et de Ravaillac). Comprenez bien en lisant la suite qu’il ne s’agit pas de faire de l’apologie de tout ça, c’est avant tout de la couleur dans une partie débridée entre vieux amis. Je ne suis pas en train de dire qu’il faut mettre les mêmes ingrédients dans vos séance d’Inflorenza, ça dépend vraiment de chaque table. Moi-même, je ne me serais pas autant lâché avec d’autres joueurs, même d’autres amis, parce que je sais qu’ils n’auraient pas apprécié.



La fiction :

Leïla Evanovna (morte), jouée par Katheline

+Je suis un bâtisseur de vie... ou pas ! (pouvoir)

Je suis une Corax. Mon pouvoir est de générer la vie. Je m’en sers aussi bien pour soigner que pour provoquer des grossesses ou des enfantements. Je pourrais aussi m’en servir pour provoquer la mort.

+ L'athée veut consumer la foi qui le forme

En tant que Corax de la Voie de l’Extase, je me pose énormément de questions spirituelles… J’ai besoin de questionner la foi catholique à fond.

+ Je suis consoeur de Ravaillac au Bûcher des Vanités.

Mon parcours spirituel m’a amenée à rejoindre le Bûcher des Vanités, une organisation chrétienne fondamentaliste sous la coupe de l’ermite pyromane Savonarole. C’est dans cette organisation que je rencontre Ravaillac, un fidèle comme moi, et Alessandro, qui n’est pas un fidèle mais un employé du Bûcher des Vanités. Savonarole nous explique que le temps de prêcher la piété en incendiant des tableaux et des robes est révolu. Il faut maintenant passer à la vitesse supérieure : tuer Médicis pour qu’il cesse de promouvoir le blasphème dans la ville.
Savonarole nous fait réunir à minuit pour préparer cet assassinat. Nous nous retrouvons avec nos hommes de main dans les égouts de la ville jusqu’à la Chapelle Enfouie. Cette chapelle souterraine a été construite par Alessandro. L’endroit est d’une architecture malsaine : nous ne pouvons nous installer qu’au centre de la chapelle, les bords sont des rivières d’eaux aux fermentations colorées, dont les gaz servent à alimenter les torchères de feux verts et bleus. La voûte de la chapelle est composé de statues de corps torturés mêlés les uns aux autres : bras, torses, têtes, jambes… Quand Savonarole demande quels sont les talents de chacun, je touche une statue pour démontrer mon pouvoir : un buste prend vie, mais je sens qu’incomplet et soudé à cette masse de pierre, il ne pourra pas survivre. Alors je le touche à nouveau et il rend son dernier souffle.
Nous sommes installés autour d’une table, nos hommes de mains attendent dans les égouts. Parmi nous, il y a aussi Aubépine. Cette druidesse est ma compagne de promotion à l’université de théologie, nous partageons aussi le même appartement. Je suis opposée à son paganisme, mais elle est une Corax comme moi, je la considère un peu comme une sœur.

Savonarole est nerveux. Il joue sans cesse avec un zippo. Cet ermite maigre en robe de bure noire a le discours et le regard d’un fou. On ne sait pas grand-chose de lui, en fait. Il ne fait pas partie du clergé, il est venu de la forêt un jour et a commencé à prêcher et organiser des autodafés. Il se lance dans une longue tirade contre Médicis. Il lui reproche en particulier d’avoir défié en Rome en introduisant la liberté de culte totale à Florence, et en permettant toute débauche. Il a notamment permis la construction des Ecuries d’Augias, un immonde lieu de fornication. Et pour accroître encore sa position anti-chrétienne, il a interdit toute perquisition de la milice en ces lieux. Un pédophile a commis des actes contre-nature contre des dizaines d’enfants à Florence. Aujourd’hui, il se terre aux Ecuries d’Augias et Médicis refuse de l’en déloger. Il permet à de tels monstres de s’épanouir dans notre belle ville de Florence. Il doit mourir !

Nous élaborons un plan. Savonarole est pressé. Nous convenons qu’il invitera Médicis à la Cathédrale Santa Maria del Fiore, dès demain. Alessandro s’arrangera pour qu’une statue du christ se détache et l’écrase. Les autres mettront en scène des démonstrations miraculeuses. Pour que chacun comprenne le châtiment divin que Médicis a enduré pour son impiété.

Mais tout ceci va tomber à l’eau. Un homme de main ensanglanté pénètre dans la chapelle : les hommes de Médicis sont des les égouts, à notre recherche ! Tandis que nos hommes de main se battent contre eux pour les ralentir, Alessandro ouvre un passage secret (on dirait qu’il n’y avait jamais eu de passage à cet endroit… comme si les pores de la ville s’ouvraient pour le laisser passer) et nous prenons la fuite dans un escalier étroit. Les hommes de Médicis s’y engouffrent. Nous nous échappons à l’air libre, mais tous nos hommes de mains ont été tués et capturés… Et Savonarole a été capturé !

Nous nous retrouvons au pied des ruines des remparts de la ville. Où fuir ? Nous n’avons pas d’autre issue que de trouver refuge dans les Ecuries d’Augias.

Mais hors de question de rentrer dans un tel endroit à visage découvert. Alessandro et Ravaillac revêtent leurs masques d’or pour passer incognito. Aubépine et moi prenons forme d’hommes à tête de corbeau, en espérant que cela passera pour des masques.

Les écuries d’Augias sont construites dans le corps des remparts, avec une entrée côté vieille ville, une entrée côté faubourgs. Les grandes portes d’écuries sont bardées de fer et on n’entre que par des petites portes à judas. A notre judas, c’est une voix douce qui nous demande de payer. C’est très cher, mais le richissime Alessandro s’acquitte de l’écot sans douleur. On nous ouvre la porte. Derrière, c’est un jeune homme mince, habillé en femme. Il nous jette un regard de connivence, il me dit que si j’ai besoin de quoi que ce soit, il est à ma disposition. Nous demandons un box privé.
Il me prend la main et nous conduit à travers les écuries. Ce sont, comme le dit la légende, tout à fait des écuries. La première chose qu’on entend, et qui me glace le sang, ce sont les hennissements des chevaux. Ce sont des hennissements de peur. Puis la clameur sourde des plaisirs d’hommes et de femmes. Des gens en masques et capes vénitiennes, promenant des femmes et des éphèbes nus en laisse. La boue. Les corps entrechoqués. L’obscurité vaporeuse.
Les boxes privés sont… exactement des boxes. Ils ne sont pas fermés, il y a une porte, mais le mur de ciment s’arrête à un mètre trente de haut, nous ne serons pas vraiment cachés. A l’intérieur de notre box, il y a un cheval blanc, visiblement terrorisé. Il est enchaîné et couvert de cicatrices. Je résorbe ces cicatrices et arrive à le calmer un petit peu.
Nous essayons d’élaborer un plan. Savonarole a été capturé par Médicis et il ne devrait pas tarder à cracher nos noms. Si nous ne voulons pas passer le restant de nos jours aux écuries, il nous faut passer à l’action. Nous allons trouver un moyen pour sortir discrètement des écuries, puis nous allons trouver où Savonarole est incarcéré. Avec un peu de chance, nous arriverons assez tôt et nous y trouverons Médicis en train de l’interroger. Alors, nous tuerons Médicis.

+ (barré) L'histoire de tous ceux présents  m'a pénétrée et est devenue mienne

Alessandro touche les pierres de l’écurie, il a alors accès à toutes les horreurs qui se trament en ce moment dans ces lieux. Le problème, c’est que je touche Alessandro au même moment. Par le biais de l’égrégore, je ressens alors la même chose que lui. Une profonde culpabilité m’envahit, je me sens responsable de tous les blasphèmes qui se sont commis ici. Aubépine s’en va dans un autre box, puis m’appelle à l’aide à distance par le biais de l’égrégore. Elle vient de s’accoupler avec un Horla et me demande de l’aider à contrôler l’enfant qui va naître de cette union.

Plusieurs jeunes hommes et femmes courent le long de notre box en riant puis échappent à notre champ de vision. Un homme passe, qui les poursuit avec un grand sourire aux lèvres. On ne voit que son buste. On entend le cataclop d’un cheval.

Alessandro et Ravaillac s’éclipsent dans d’autres boxes et reviennent, ainsi qu’Aubépine. Ravaillac est accompagnée d’une personne qui pourrait nous aider, une femme aux cheveux cendrés, avec une robe cramoisie et de fins poignards courbes. Elle s’appelle Ysolde Y Sangre, c’est une spadassine.

Par « compassion » pour le cheval de notre boxe, Ysolde fusionne avec lui, devenant une centaure au sexe mâle. Elle veut sortir des écuries, mais cela s’avère compliqué. Des miliciens de Médicis sont campés dehors. Fidèles aux directives ducales, ils ne perquisitionnent pas les écuries mais arrêtent tous ceux qui sortent. Je m’envole en corbeau, je retrouverai plus tard mes co-conspirateurs à la Place de la Fontaine, qui ont réussi à s’échapper des écuries par leurs propres moyens.

La Fontaine est devenue très étrange par rapport à mes souvenirs. Une grotesque floraison de pierres bourgeonnant d’angelots et de bouches à eau dans tous les sens. Le pavé de la place est ondulé, les maisons autour bombées, torses ou baroques. La ville est en train de se métamorphoser.

Alessandro ausculte la ville. Il découvre que la prison officielle n’est gardée que par deux vétérans qui passent la nuit à jouer aux dés. C’est un leurre. La vraie prison, réservée aux condamnés politiques, est ailleurs. Alessandro en trouve l’emplacement. Il entre dans une maison au hasard et la ville lui construit un tunnel vers la prison. Nous pénétrons à sa suite dans ces boyaux de pierre vivante et parvenons à la prison.

Les condamnés sont laissés à eux-mêmes à crever de faim, le corps lardés de marques de torture, dans des culs de basse fosse sans lumière. Ravaillac les libère et en fait une foule en colère qui le suit.
Avec cette armée hirsute, nous arrivons dans la salle de torture, alors justement que Médicis y questionne Savonarole. Il y a aussi le bourreau, une masse de chair, de muscles et de gras, cagoulée, qui plaque son tison enflammé sur le corps de l’ermite. Et il y a Lucilde Tübingen, chef de la garde prétorienne de Médicis, une femme grêle en tunique blanche, des bracelets d’acier aux poings et aux chevilles : elle maîtrise l’école de la gravité.

Savonarole n’a pas parlé. Un combat furieux se déclenche contre Médicis et les siens. Savonarole rompt ses chaînes comme si elles étaient du carton. Une auréole brille d’un feu aveuglant au-dessus de tête. Pauvre de nous ! A cause de l’égrégore, en le torturant ils ont fait de lui un saint ! Il pointe son doigt vers le bourreau : « Repens-toi mortel ! ». Le bourreau, touché par la grâce, se frappe le dos avec son tison chauffé à blanc, à maintes reprises. Mais ça ne suffit pas à Savonarole. Il le frappe d’un rayon divin qui lui creuse un trou dans le corps de la taille d’un boulet de canon, aspergeant tous ceux derrière de sa chair fondue.

Savonarole pointe son doigt vengeur vers moi. Seule croyante de sa conspiration, je l’ai tellement déçue ! Je m’apprête à bafouiller des excuses mais je sais que les mots ne suffiront pas. Alors, je fais la seule chose qui peut m’accorder le salut de Dieu. Immaculée conception, j’accouche devant lui d’un petit d’homme. Je meurs en couche, lavée de mes péchés.


Alessandro Da Braciavale, joué par Antoine

Je suis un homme fluet et policé, je porte toujours des costumes d’apparat avec un compas en or sur la poitrine. Je suis richissime, je possède des demeures et des palais partout dans la ville.

+ La cité est le coeur des homo, les rues sont leurs appendices, la cité doit se greffer à Gaïa, telle est ma volonté.

Les homo sapiens, qu’ils soient sapiens sapiens ou Néandertal, croient à Florence, encore plus qu’ailleurs que l’art s’oppose à la nature. En tant qu’architecte, je sais que c’est faux. La cité est une forêt en soi, une forêt de pierre, d’art et d’hommes. Je sais que la fusion de la ville et de la forêt est inéluctable, et j’en serai l’artisan. 

+ Tel est mon pouvoir, ma force, je ressens le torrent de boue qui coule dans les veines de la cité, je sens son pouls battre au sein des palais, des places marchandes. Je suis le cerveau, les nerfs de la cité. Je sens l'érection turgescente poindre dans les flèches de la cité, je sens son ventre grouillant. (pouvoir)

Je suis un Néandertal, un Confrère des Masques d’Or. Mon pouvoir psychique est d’être en communion avec la cité. En symbiose.

+ (barré) Parfois il faut raser les vieilles bâtisses pour recréer.

Savonarole et le Bûcher des Vanités me payent grassement pour rénover leur bastion, la Cathédrale Santa Maria del Fiore. Je peux tout démolir pour reconstruire si je veux. Je n’ai que deux directives : que l’édifice soit le plus haut de la ville et que la forme florale y soit omniprésente. Je ne suis pas du tout croyant mais on ne refuse pas un tel défi. Savonarole me comprend bien d’ailleurs : il sait que sous Médicis, je ne pourrai pas achever mon œuvre à repenser la cité, car Médicis ordonne qu’on restaure les monuments à l’identique alors que je veux les réinventer. Il doit mourir pour que la cité opère sa mutation. Je rejoins donc la conspiration contre lui.
Quand nous sommes réunis dans la Chapelle Enfoui, je sens dans les pierres que les hommes de Médicis approchent ! J’utilise mon pouvoir pour créer une nouvelle sortie et nous prenons la fuite ! Las ! Savonarole et nos hommes de mains tomberont quand même.

+ (barré) La fange est partout, il faut purifier.

Pour échapper aux miliciens de Médicis, nous devons trouver refuge aux Ecuries d’Augias. Mais je refuse de m’y rendre à visage découvert. Nous cherchons des vendeurs de masque à proximité, mais il n’y en plus qu’un, qui a chassé tous les autres par la force, un vénitien encapuchonné et masqué, un sarcomantien. Il demande à faire un moulage de nos visages pour pouvoir faire un masque. Je ne veux rien avoir à faire avec ses architectes de la chair. Alors, Ravaillac et moi utilisons nos masques d’or pour entrer dans les Ecuries. Moins risqué que de porter un masque de chair ou je ne sais quelle abomination.
Dans les écuries, je touche les murs pour trouver une sortie, et alors j’ai accès à tout ce qui se passe dans les boxes. Ce que je vois est abominable. Des nobles encapuchonnés qui font subir toutes sortes de choses à des prostitués hommes et femmes, et d’autres exactions sexuelles impliquant des animaux et des Horlas. Je suis révulsé par ce qu’il se passe dans ma ville, et encore plus en colère contre Médicis.

+ (barré) Boire la coupe, le vin de messe

Dans un des boxes, il y a des personnes qui ne sont pas en train de forniquer. Ce sont des Néandertal de la Loge Dorée en conciliabule. Je les repères par l’égrégore et loin de se cacher, ils m’invitent à les rejoindre avec Ravaillac. Nous nous y rendons. Leur chef révèle être Amadéo, candidat à la succession de Médicis. Il sait que nous conspirons contre Médicis. Il veut garder le silence et même nous aider, à condition que nous nous engagions à mettre ce crime sur le dos de Sforza, un humain, son concurrent le plus sérieux à la succession, à moins que tu tuions Sforza également. Nous promettons, et pour nous aider, Amadéo nous confie une spadassine, Ysolde Y Sangre. Il nous donne aussi une fiole d’un poison très spécial, l’Ombre Noire. C’est en fait un organisme vivant, une sorte de ver noir qui peut prendre un état liquide, on peut s’en servir pour enduire une lame ou le verser dans une boisson. Ironiquement, je l’appelle le vin de messe.

+ Il n'y a pas de création, il n'y a que la transformation perpétuelle.

Nous voulons nous échapper des écuries, mais les miliciens cernent le bâtiment. La redoutable Ysolde aurait pu nous ouvrir la voix mais elle est déjà partie pour remplir une mission pour le compte de Ravaillac. Je sonde la ville pour trouver une solution. Je commences à être connecté, en plus des pierres, à l'égrégore du peuple. Je sens l'humeur du peuple.
Alors une entité rentre en contact avec moi : Harvranghdini-Zal, la Déité Horla de la Ville. Cette créature antédiluvienne m’explique que ce que je pressentais est vrai : la ville est une forêt comme les autres, une forêt de pierre et d’hommes, un véritable gisement de corruption et d’égrégore. Harvranghdini-Zal est l’âme de ce foisonnement. Il propose de m’aider si je me mets au service de la Cité : rien ne pourrait faire plus plaisir !

Il me souffle aussi qu’Aubépine et Ravaillac ne suivent pas les mêmes objectifs que moi. Ils pourraient bien être mes ennemis. Je me dis qu’en temps et en heure, si cela arrive, cette prison deviendra leur tombeau. [nb : ceci est le résultat d’échanges de papier avec le joueur. Alessandro n’aura pas besoin d’en arriver à ses extrémités]

La Cité entre alors dans une grande phase de transformation. Dômes, clochers et flèches gonflent, ou rapetissent. Certains bâtiments grandissent, d’autres s’effondrent. Les rues se déplacent et les maisons deviennent folles. Tout ce chaos urbain m’entraîne avec Ravaillac loin des Ecuries d’Augias.

Fort de mon nouveau pouvoir, ne faisant qu’un avec la Cité, c’est un jeu d’enfant de retrouver Leïla et Aubépine, puis de localiser la prison de Savonarole, d’y rentrer, d’y retrouver Médicis. Dans la bataille contre Médicis et son âme damnée Lucilde Tübingen, j’utilise les murs et le mobilier comme une arme, et nous n’en faisons qu’une bouchée de pain !

[Note sur le système : cette confrontation a été jouée comme un conflit de masse. Nous avons commencé par le conflit d’Alessandro, qui s’est fixé comme objectif « aider les autres avec mon pouvoir de symbiose avec la Cité ». Comme il a remporté l’objectif, il a eu le droit, exceptionnellement, de s’allier avec les autres personnages dans leurs conflits simples au cœur du conflit de masse.]


Aubépine, jouée par Kevin

Je suis une Corax. Sous forme humaine, je suis une adolescente en toge. Je suis blonde, d’une pâleur virginale et je porte une couronne de guy. Je suis une Corax de la Voie de l’Extase et une Druidesse Blanche.

+ Je suis le résultat d'une évolution inversée, l'hybridation est le Salut. (pouvoir)

C’est une erreur de penser qu’hommes, bêtes, végétaux et mêmes Horlas sont des espèces différentes ou en compétition. Nous venons tous du même souffle de vie et nous devons y retourner pour l’harmonie règne sur Millevaux. J’ai le pouvoir d’hybrider des êtres d’espèces « différentes » entre eux et je compte m’en servir pour prouver ce que j’affirme.

+ J'œuvre pour le retour à la terre, le retour à l'Ancien.

Je suis une Druidesse Blanche, avec mes fidèles, nous officions dans la forêt proche de Florence, nous sommes venus ici profiter de la liberté de culte. J’ai préparé une grande bacchanale hybridante, où officiera l’artiste sensuelle Marina « Stiletto » Graschetti. Parfois, mes fidèles trouvent que je vais trop loin, mais lors de cette bacchanale, je saurai les convaincre.

+ (barré) chacun est un ami, susceptible de devenir un allié... Et je suis l'amie de chacun, une alliée en puissance.

Je suis sans doute naïve, toujours est-il que je crois en l’amour universel entre les êtres. (amour qui trouvera sa concrétisation suprême dans l’hybridation). Voilà pourquoi je contracte facilement des alliances qui pourraient paraître contre-nature. Ainsi, j’ai une grande amitié pour ma colocataire Leïla. Certes, elle est une Corax comme moi, mais c’est une catholique fervente alors que je que je suis une druidesse. C’est elle qui m’a fait entrer dans le complot contre Médicis. Il m’est tragique d’enlever des vies, mais Médicis a ordonné qu’on défriche le plus possible à l’intérieur et autour de la ville de Florence, je ne peux laisser perpétrer ce crime contre la Nature.

+ L'enfant bénie des mémoires de ses deux parents.

Quand nous devons fuir la Chapelle Enfouie, c’est moi qui ai l’idée de nous réfugier aux Ecuries d’Augias. J’y connais un homme que j’ai permis de s’hybrider avec un cheval pour devenir un centaure, et qui m’est reconnaissant pour ça. Finalement, nous n’avons pas besoin de lui pour rentrer, les pièces d’or d’Alessandro suffisent, mais je suis rassurée d’avoir un allié dans la place.
Une fois dans notre box, une entité me contacte par l’égrégore : un Horla qui se trouve dans un autre box et qui me demande de le rejoindre. Fidèle à ma curiosité pour la Nature et à mon sens de la confiance, je me rends à son rendez-vous. Je découvre alors que c’est un Horla végétal, massif, qui s’accouple avec une vieille femme décrépite qui pousse des rire stridents. Le Horla est une masse de tiges qui mime grotesquement la forme humaine, les tiges n’arrêtent pas de s’entremêler, de réduire et de croître, si fait que ses membres grandissent ou disparaissent, tantôt il a trois jambes et un bras, tantôt quatre bras et une seule jambe. L’une de ces tiges à la croissance chaotique lui sert de pénis et il embroche la vieille et finalement il la rejette d’un geste déçu et violent. « Elle voulait un enfant de moi mais elle n’a pas assez de pouvoir pour que ça se concrétise. Je t’ai fait venir car je sais que tu as ce potentiel. Acceptes-tu que je te féconde ? ». J’accepte avec joie, c’est tout à fait ce que je recherche. Mais je contacte Leïla par le biais de l’égrégore pour qu’elle m’aide à contrôler l’enfant qui naîtra. Le Horla m’empoigne et me prend. Des tiges se connectent à mes veines et leur sève se mêle à mon sang dans un flot brutal. C’est intense mais je sais que ça a fonctionné. Je porte en mois le ferment d’une nouvelle génération. Je sais que cet enfant héritera de ma généalomnésie Corax : il portera ma mémoire mais aussi celle de son père, le Horla végétal.

+ Ennemi de l'outil, le rouage ne tourne plus en ma présence.

Après cet accouplement, je sens qu’une part du Horla végétal s’est hybridée avec moi. Les engins mécaniques défaillent en ma présence. Mon acuité, ma communion avec la Nature est sans précédent. En revenant dans notre box, la compassion que j’avais éprouvée pour le cheval qui s’y trouvait, un bel étalon blanc, couvert de cicatrices, terrorisé par les humains, cette compassion est décuplée. Il faut que je l’aide à partir d’ici, qu’il retourne à la nature. Je m’hybride avec lui. Le cheval a peur, il rue et manque de me blesser, mais au final je me fonds en lui, centaure femelle avec un corps de cheval mâle.
Je sors du box et retrouve mon ami centaure. Il sourit à ma vue. Son chibre est ensanglanté des orgies de la nuit. Je lui demande comment sortir mais il me dit qu’il ne sait pas. Lui-même ne sort plus des écuries depuis qu’il est devenu un centaure ! Les miliciens cernent le bâtiment. Ça ne s’annonce pas bien. J’appelle alors le Horla végétal à l’aide. Il se rue hors de son box, fonce vers moi et s’hybride avec nous. Il défonce le portail des écuries, arrive sur la place devant, encombrée de miliciens et de clients des écuries qu’ils arrêtent. Il est à 4 pattes, je suis greffée sur son dos sous ma forme de centaure, les tiges enchevêtrées sous la peau de mes pattes, de mes sabots et de mon ventre. Le Horla pousse un brâme à tuer de peur les plus braves, puis il saute sur les remparts qui abritent les écuries, ignorant la gravité, il arrive sur les créneaux, saute sur le toit voisin, puis quitte Florence en furie, de toit en toit, de dôme en dôme. La fusion est si violente que mon corps de femme et mon corps de cheval sont en proie à l’orgasme.

+ (barré) Il y a quelque chose sous la ville.

Alors que nous courons sur les cimes de Florence, je vois les bâtiments changer de forme et de taille, les rues se redessiner, je sens aussi une présence monstrueuse, une corruption plus massive que je n’en verrai jamais en forêt : la ville vit, la ville respire, et la ville ne nous veut pas du bien.

Le Horla Végétal me conduit jusqu’en forêt. Je me défusionne du cheval, le laissant dans une clairière, à moitié fou et corrompu. Je me défusionne du Horla, qui me dit adieu et court dans la forêt, son vrai domaine.

Je rejoins mes amis à la place de la Fontaine et ensemble nous gagnons la prison où Médicis torture Savonarole. Le combat dégénère : si Ravaillac parvient à tuer Médicis, Savonarole, devenu un saint me montre du doigt et exige que je me repente. Je fais alors comme mon âme-sœur Leïla : je meurs en couche de mon enfant d’avec l’Horla Végétal. Ainsi naquirent deux messies ce soir-là !


Ravaillac, joué par Namik

Taille moyenne, calvitie, lunettes aux verres fumés, habits classe

+ Rebellion : je suis un anonyme insoumis, nulle coercition ne peut me freiner, et ma voix est celle du chaos et de l'anarchie (pouvoir)

Est-parce que je suis un Néandertal ? J’ai toujours été contre toute forme d’autorité ou de gouvernement. Je fais partie des Confrères des Masques d’Or, mais pour marquer mon refus de tout dogme et de toute hiérarchie, je suis de la Loge Brune. Mais je ne suis pas qu’un anarchiste. Je suis un catalyseur de rebellion : je peux réveiller la révolte en chacun de nous, et je compte bien le faire.

+ (barré) Je veux que la tête de Médicis roule sur le pavé ensanglanté.
Commençons par répandre l’anarchie sur Florence. Le duc de Médicis doit mourir. Mais je m’assurerai bien que personne ne le remplace.

+ Mes mots ont été vains face à la Foi.

Je n’ai ni maître, ni dieu. Si j’ai rejoins le Bûcher des Vanités, ce n’est que pure hypocrisie pour me rapprocher de Savonarole et m’allier avec lui pour tuer Médicis. Mais quand nous nous réunissons dans la Chapelle Enfouie, je me rends compte que cet illuminé mène les débats et parviens à nous imposer chaque détail de l’exécution. Nous nous rendons complice d’un plan qui vise à faire tuer Médicis dans la Cathédrale par une statue du Christ : une mise en scène expiatoire ridicule, une récupération bigote de ce qui devait être un évènement libératoire pour le peuple de Florence.

+ Je veux fonder ma propre loge secrète, la loge mordorée, qui prône le changement perpétuel comme seule constante immuable.

Quand je me retrouve seul avec Alessandro dans le box, je lui parle de mon projet de création de la loge mordorée. Il rejoint mes vues et il devient, après moi, le deuxième membre historique de la loge mordorée.

+ (barré) Antisocial, tu perds ton sang froid.

Un homme m’appelle par l’égrégore, c’est le pédophile dont parlait Savonarole, celui qui s’est réfugié aux écuries pour échapper à la justice. Il dit qu’il a à me parler. Pas forcément rassuré, mais curieux, je me rends dans son box. C’est un homme immense, nu, gras, il porte une cagoule de cuir qui laisse juste voir ses yeux. Il est en train de sodomiser une fillette de cinq ans. Il y a aussi un garçon du même âge qui a dû subir le même sort. Je suis horrifié, mais je ne m’enfuis pas, je lui laisse l’occasion de s’expliquer. « Vois-tu, Ravaillac, je suis comme toi. En bravant toute morale, je suis le plus véritable des anarchistes. ». Il me dit qu’il veut m’aider dans mon projet. Que si j’ai besoin qu’il tue quelqu’un pour moi, il suffit que je l’appelle par l’égrégore et il le fera. Je le laisse à ses immondes activités, tremblant, mais assuré d’avoir un nouveau et terrible allié. Avant de partir, je lui demande son nom, il me répond qu’il se fait appeler… Anti. [cette scène s’est passé en aparté. Ravaillac a noté une phrase énigmatique pour faire référence à Anti sans éveiller trop rapidement les soupçons des autres joueurs sur cette collaboration]

+ (barré) Le visage n'est qu'un masque de plus (Ysolde)

Ysolde Y Sangre, le spadassin qu’Amadéo met à notre service, me fascine. Avec sa peau pâle et la blondeur vénitienne de ses cheveux, elle aurait pu vivre à la cour et elle choisit de vivre en tueuse. Son visage de porcelaine est fixe et inexpressif. Je comprends alors que c’est une sarcomantienne. Ce visage n’est pas celui que la nature lui a donné. Je me sers d’Ysolde pour faire sortir Anti des écuries où il ne me sera d’aucune utilité. Ysolde exécute quelques miliciens le temps qu’Anti se fraye un passage à l’extérieur. Le problème, c’est que quand nous voulons sortir à notre tour, elle n’est plus disponible… Alessandro devra faire appel à ses pouvoirs d’architectomancie pour nous faire quitter cet endroit.

+ (barré) Je mène le soulèvement populaire.

Quand nous arrivons dans la foule, je découvre les prisonniers politiques de Médicis, barbus, affamés, meurtris, en loques. J’utilise mon pouvoir de rebellion pour en faire mon armée. Ysolde et Anti me rejoignent, nous formons un curieux et terrible régiment.

+ (barré) L'esprit dépasse la matière.

Les prisonniers massacrent leurs anciens geôliers et nous conduisent jusqu’à la salle de torture dans une percée sanglante. Je suis impressionné. Je réalise que la matière et le corps ne forment aucune barrière pour la puissance de l’esprit.

+ (barré) "Vin de messe"

Durant la bataille contre Médicis et Tübingen, Alessandro me lance la fiole d’Ombre Noire et utilise pierres et mobilier pour m’aider. Ysolde vient à bout de Lucilde, elle lui tranche la gorge d’un coup net. Je suis enfin face à face avec Médicis. Il pérore quelques phrases de despote illuminé, nous croisons le fer, mais le plus déterminé gagne, et je lui enfonce dans le cœur ma dague enduite d’Ombre Noire.

Il reste Savonarole. Il est déjà venu à bout de Leïla et d’Aubépine avec ses miracles grotesques. Mais ils n’ont pas d’effet sur un mécréant tel que moi. Alessandro jette des pierres sous ses chevilles et le fait trébucher. Je dis à Anti : « il est à toi ! », et mon gras allié d’enculer le saint homme. Au moment de jouir, il lui écrase la tête d’un coup de masse, et son foutre de gicler par la blessure du cou pour signer sur le mur la défaite de la foi !
Vive l’anarchie !



Playlist :
Nors’klh : Origine (s) (electro-dub lyrique et éthéré)
Nors’klh : La haine primordiale (electro orchestral et mégalomane)
Paganini : Violin Concertos 1 & 2 (violon sous amphètes)
Therion : Vovin (métal symphonique)



Feuilles des personnages :

Leïla Evanovna (morte), jouée par Katheline

+Je suis un bâtisseur de vie... ou pas ! (pouvoir)
+ L'athée veut consumer la foi qui le forme
+ Je suis consoeur de Ravaillac au Bûcher des Vanités
+ (barré) L'histoire de tous ceux présents  m'a pénétrée et est devenue mienne

Alessandro Da Braciavale, joué par Antoine

+ La cité est le coeur des homo, les rues sont leurs appendices, la cité doit se griffer à Gaïa, telle est ma volonté.
+ Tel est mon pouvoir, ma force, je ressens le torrent de boue qui coule dans les veines de la cité, je sens son pouls battre au sein des palais, des places marchandes. Je suis le cerveau, les nerfs de la cité. Je sens l'érection turgescente poindre dans les flèches de la cité, je sens son ventre grouillant. (pouvoir)
+ (barré) Parfois il faut raser les vieilles bâtisses pour recréer.
+ (barré) La fange est parfout, il faut purifier.
+ (barré) Boire la coupe, le vin de messe (référence au poison de l'Ombre Noire)
+ Il n'y a pas de création, il n'y a que la transformation perpétuelle.

Aubépine (morte), jouée par Kevin

+ Je suis le résultat d'une évolution inversée, l'hybridation est le Salut. (pouvoir)
+ J'oeuvre pour le retour à la terre, le retour à l'Ancien.
+ (barré) chacun est un ami, susceptible de devenir un allié... Et je suis l'amie de chacun, une alliée en puissance.
+ L'enfant bénie des mémoires de ses deux parents.
+ Ennemi de l'outil, le rouage ne tourne plus en ma présence.
+ (barré) Il y a quelque chose sous la ville.

Ravaillac, joué par Namik

taille moyenne, calvitie, lunettes aux verres fumés, habits classe
+ Rebellion : je suis un anonyme insoumis, nulle coercition ne peut me freiner, et ma voix est celle du chaos et de l'anarchie (pouvoir)
+ (barré) Je veux que la tête de Médicis roule sur le pavé ensanglanté.
+ Mes mots ont été vains face à la Foi.
+ Je veux fonder ma propre loge secrète, la loge mordorée, qui prône le changement perpétuel comme seule constante immuable.
+ (barré) Antiscoail, tu perds ton sang froid.
+ (barré) Le visage n'est qu'un masque de plus (Ysolde)
+ (barré) Je mène le soulèvement populaire.
+ (barré) L'esprit dépasse la matière.
+ (barré) "Vin de messe"


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#114 17 Sep 2014 06:55

stellamaris
membre
Inscription : 08 Jun 2014

Re : [Inflorenza : Héros, salauds et martyrs à Millevaux] Comptes-rendus

C'est fort, très fort... Ce jeu est vraiment incroyable, j'adore !

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#115 17 Sep 2014 09:13

Thomas Munier
un jeu par mois, tranquille
Inscription : 05 Feb 2008

Re : [Inflorenza : Héros, salauds et martyrs à Millevaux] Comptes-rendus

Merci !

Cette partie était à part par sa trashitude extrême. Le théâtre y était pour quelque chose, mais pas uniquement. J'ai déjà fait jouer Florence, et il y a avait aussi eu un passage aux Ecuries d'Augias, mais sous forme d'ellipse totale. Le fait qu'on ait à ce point décrit cette fois-ci est vraiment lié à la table.

D'un point de vue technique, il y a eu des choses très intéressantes, comme le fait qu'on a joué des apartés, sans que ça grippe le moins du monde : jouer à Inflorenza en carte blanche sans instance, en permettant les apartés, permet de rapprocher le jeu d'un jeu traditionnel, pour que les joueurs les plus classiques profitent du jeu sans sortir de leur zone de confort. Les appartés sont notés comme possible dans le livre de base, mais à l'époque, j'écrivais que pour ce faire, on devait jouer phrases cachées. le fait d'écrire des phrases énigmatiques pour décrire les évènements qui ont lieu en aparté ("Antisocial, tu perds ton sang froid" pour signifier l'alliance de Ravaillac avec Anti) permet en fait de jouer phrases visibles, et c'est beaucoup plus fluide.


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#116 22 Sep 2014 19:20

Thomas Munier
un jeu par mois, tranquille
Inscription : 05 Feb 2008

Re : [Inflorenza : Héros, salauds et martyrs à Millevaux] Comptes-rendus

L’ANARCHITECTE

Suite romaine et fin de la campagne Tre Città per Morire en mode Carte Blanche sans instance

Il est déjà tard quand nous finissons Florence, la première ville de la campagne Tre Città per Morire. Nous décidons de poursuivre mais ne nous ferons que deux villes au total, pas trois. Les joueurs décident de zapper Venise et de jouer à Rome.

Alessandro & Ravaillac, les deux survivants de la première séance, reviennent dans la partie. Leurs joueurs noircissent les phrases déjà barrées et réécrivent les phrases qui restent, histoire de montrer l’évolution du personnage entre deux séances.

Leïla et Aubépine sont mortes en couches lors de la première séance. Leurs joueurs décident de jouer leurs enfants miraculeux respectifs. Ce seront tous les deux des Corax, tous les deux un peu spéciaux, tous les deux des messies en puissance. On décide de jouer un an et demi à deux ans plus tard, ce seront des adolescents. Ravaillac & Alessandro, qui se sont liés d’amitié, les ont élevés comme leurs enfants. Ce sont d’ailleurs leurs joueurs qui auront le privilège de nommer leurs persos : Ravaillac nommera le fils de Leïla : Bakounine. Et Alessandro nommera la fille d’Aubépine : Elysée. Les deux enfants auront aussi chacun un tuteur Corax. Leurs joueurs créent ces nouveaux personnages avec autant de phrases que leur personnage précédent avait de phrases barrées, avec les contraintes suivantes : une phrase devait être un pouvoir, une phrase comporter le verbe vouloir, une phrase présenter un lien avec Alessandro et une autre un lien avec Ravaillac.

Je peux aussi rassurer les âmes sensibles : cet épisode a été bien plus chaste que le précédent ! Le changement de cadre et de personnages n’y est pas étranger.



Ravaillac, joué par Namik

+ La propriété c'est le vol (pouvoir).
Mon pouvoir a évolué : maintenant je peux convaincre quiconque de se débarrasser de ses propriétés.

+ (barré) Je garde mes amis à l'oeil.
C’est vrai que j’ai beaucoup d’affection pour Alessandro, Bakounine et Elysée. Mais ce sont de fortes personnalités et je sais que je ne pourrai jamais leur faire totalement confiance.

+ Je plongerai ma dague dans le coeur de quiconque s'opposera à moi.
J’ai encore développé mes capacités martiales. Gare à celui qui me défiera.

+ Alliance avec Ysolde.
Nous avons passé du bon temps à Florence. Sous l’impulsion d’Alessandro, la ville est devenue une fourmilière en perpétuelle mutation, et l’anarchie y règne. Mais Alessandro veut passer à autre chose. A Rome, le Pape Innocent XVIII, un tyran, a lancé un appel d’offre pour rénover sa ville, sur un modèle militaire. Alessandro veut que nous nous rendions là-bas pour qu’il postule. Rangé à ma conception de l’anarchie, il a pour projet de faire de Rome une ville quadrillée en apparence, mais remplie de racoins, de ruelles secrètes et de tours à snipers pour y semer l’insurrection en douce.
Nous nous rendons d’abord dans une communauté de bûcherons où nous retrouvons Ogre, le parrain Corax d’Elysée.
Nous y sommes rejoints par Sœur Aliénor, la marraine Corax de Bakounine, une religieuse fervente.

Sur le territoire de la communauté, il y a une petite chapelle de rondins. Sous couvert de me recevoir en confessions, elle me demande de l’y retrouver. Intrigué, je me rends au rendez-vous. Une fois réunis dans la chapelle, elle tente de me poignarder, mais j’arrive à retenir son bras. Son visage se transforme alors : il s’agit d’Ysolde Y Sangre, la spadassine qui nous avait aidés à tuer Médicis. Elle m’explique qu’elle travaille pour Da Vinci, un architecte rival d’Alessandro, qui l’a engagé pour nous tuer. Puis elle m’embrasse sur la bouche et nous faisons l’amour sur l’autel.


Bakounine, joué par Katheline

+ Le tout et le rien se mélangent et font un.
[Note du Confident : je n’ai pas du tout compris cette phrase, mais il semblerait qu’elle corresponde à une doctrine commune à Bakounine et Elysée, qui ont décidé de former un duo messianique. Cette doctrine semble faire référence à la relativité et à l’interdépendance des choses, au mélange nécessaire d’ordre et de chaos.]

+ L'existant est une croyance dans lequel l'invisible ne devrait pas entrer.
[Note du Confident : j’ai encore moins compris. La doctrine commune de Bakounine et Elysée est vraiment hermétique. Est-ce une invitation à l’athéisme ?]

+ Je veux connaître l'existant (pouvoir)
Pouvoir d’omniscience, connecté à la Voie de l’Extase dont est issue ma mère.

+ (barré) Alessandro cède trop facilement à ses instincts.
+ Ravaillac est un manipulateur qui ne croit en rien, ni même en lui. Qu'on lui montre sa voie.

+ (barré) Alliée : Soeur Alienor (voix de l'humain)
Dans le camp de bûcherons, ma marraine,  SÅ“ur Aliénor nous rejoint. C’est une Corax de la Voie de l’Humain. Elle a déménagé dans un couvent près du Vatican et propose de nous y héberger, mais nous déclinons, préférant le camp d’Ogre, qui est une meilleure cachette (nous ne voulons pas habiter en plein Rome, qui grouille certainement d’espions, avec à nos côtés Ravaillac, un insurrectionnaire notoire). SÅ“ur Aliénor est un peu étrange depuis qu’elle a quitté Florence pour nous accompagner. Son visage est fixe. Elle m’invite à la rejoindre dans la chapelle de rondins. Elle m’exhorte à rejeter mon athéisme et mes amis anarchistes et à embrasser la foi catholique. Je pourrai faire des miracles et protéger ceux que j’aime. Je refuse doucement. Je prends congé et je vois qu’elle va ensuite chercher Ravaillac.

Peu après, Ravaillac revient avec Sœur Aliénor… qui a changé de visage ! Il s’agit en fait d’Ysolde Y Sangre. Elle nous confesse qu’elle travaille pour Da Vinci, l’architecte rival d’Alessandro pour l’obtention du chantier de rénovation de Rome. Elle avoue avoir tué ma chère Sœur Aliénor pour prendre sa place. Je veux la tuer, mais elle dit qu’elle est de notre côté, maintenant. Elle promet de retourner chez Da Vinci et nous permettre d’entrer chez lui. Ivre de rage, je la laisse partir

+ (barré) le clan ne se désolidarise pas.


Elysée, jouée par Kevin

+ Le tout et le rien se mélangent et font un. (pouvoir)

+ L'existant est une croyance dans lequel l'invisible ne devrait pas entrer.

+ (barré) Alessandro écoute ses instincts et semble accompli. Il est peut-être sur la bonne voie ?

+ (barré) Ravaillac a tué ma mère... Fera-t-il de même avec mon frère ou moi ?

+ Si je veux quelque chose, je mets tout en oeuvre pour l'obtenir, sans penser aux conséquences. C'est peut-être ça, être libre ?

+ Ogre (voie du cercle noir) -> allié Corax
Le soir, dans le campement, Ogre m’entraîne à part dans sa tente. C’est mon parrain, un Corax de la Voie du Cercle Noir. Il utilise la magie noire comme un outil et pense qu’elle ni bonne ni mauvaise en soi. Cet homme massif à la barbe noire tremble pour moi car je vais accompagner Alessandro et peut-être affronter le Pape, qui est une terrible créature. Il voudrait m’initier à la magie noire pour me rendre plus forte. Je comprends qu’il est transi d’amour pour moi, je comprends aussi que pour m’initier, il devra me faire l’amour, moi qui suis immaculée. Je repousse doucement sa proposition. Ogre promet de me suivre partout dans cette dangereuse aventure pour me protéger et aussi pour faire mon initiation si je réalise que la situation l’exige.

+ Messianisme


Alessandro Da Braciavale (mort), joué par Antoine

+ (barré) L'homo est le coeur de la cité, les ouvriers qui forment cet organisme, qui doit s'épanouir, vivre et mourir.
[pour rappel, homo = homo sapiens sapiens ou homo sapiens neandertalensis]

+ (barré) Je ressens le pouls de chaque homo qui foule la cité.

+ L'homo est la cité, je suis l'homo, je suis la cité. (pouvoir)
Mon pouvoir dépasse les pierres et les matériaux de la cité. Maintenant, je sens et je contrôle l’humeur des foules.

+ La cité est vivante, elle nait, croît et meurt, il n'y a pas de finalité, pas d'apogée.
J’ai compris que la cité fait partie de la nature et doit se développer comme un écosystème naturel, dans l’impermanence.

+ Disciples anarchitectes.
Mon masque d’or porte toujours un compas, mais il porte une barre en travers, comme le A de l’anarchie. A Florence, j’ai formé des disciples, les anarchitectes, qui partagent ma vision de la ville comme ferment d’insurrection et de liberté. Ensemble, nous comptons décrocher l’appel d’offre du Pape, et sous couvert de restaurer Rome, en faire un nid de rebellion contre la tyrannie catholique.

+ (barré) Da Vinci représente la loi.
Quand Ysolde nous apprend qu’elle devait nous tuer pour le compte de Da Vinci, je réalise qu’il me faut éliminer mon rival. Ysolde repart en éclaireur, et nous nous rendons tous à sa suite à la villa de Da Vinci. Comme toutes les villas romaines, elle est construite avec un mur d’enceinte carré qui protège les bâtiments à l’intérieur. De surcroît, une tour est disposée au centre de la villa, elle est surmontée d’un cône tronqué en bois d’où dépassent des bouches à feu.

Bakounine et Elysée se transforment en corbeau et survolent le mur d’enceinte. Les artilleurs de la tour les prennent pour cible. Ogre défonce la porte d’enceinte et nous pénétrons dans la villa, puis dans la tour. Elysée et Bakounine viennent à bout de la tourelle de tir et rentrent dans la tour également.
A l’intérieur, c’est un labyrinthe logique de murs, une forêt de perfection mathématique, dans laquelle nous errons pendant un moment.
Mais finalement, nous arrivons dans la salle centrale qui abrite Da Vinci, jeune homme efféminé, vêtu avec goût. Ysolde est avec lui et nous comprenons qu’il a reconfiguré son mental. Son corps est enroulé en spirale pour protéger son maître, tous poignards dehors : Da Vinci a amélioré l’art sarcomantique d’Ysolde jusqu’à la perfection.
Nous discutons avec Da Vinci, je réalise qu’il est un des plus grands génies de tous les temps. Il a déjà prévu tout ce qui allait arriver.
Bakounine veut entrer dans la tête de Ysolde, pour chercher violemment son âme en y plantant mes serres et la ramener à la surface. Elle n’y trouve plus qu’une boule dorée parfaite, un robot. Ils arrivent à lui restaurer son esprit, et alors Ysolde égorge son maître.
Je visualise l’esprit de Da Vinci alors qu’il rend son dernier souffle : une sphère dorée parfaite, constituée de cubes de chiffres parfaits. Son esprit est le Cypher Blanc, la formule d’égrégore positive parfaite. Je ne supporte pas tout cet ordre, alors je commence à corrompre les cubes de son esprit, un par un.

+ Ma famille est dans l'erreur.
Elysée et Bakounine voient que je veux corrompre l’esprit de Da Vinci puis me l’accaparer avant qu’il ne rende son dernier souffle. Pensant que j’en ferai mauvais usage, ils m’arrêtent alors que j’ai corrompu un cube sur deux. Son esprit est alors devenu le Cypher Gris, la formule parfaite d’égrégore équilibrée. Ils séparent la sphère de son esprit, et s’attribuent chacun un hémsiphère qui brille au-dessus de leur tête comme une auréole : ils sont désormais les deux messies du Cypher Gris. Je commence à me demander si mon propre esprit ne serait pas devenu le Cypher Noir, mais je suppose que nos deux enfants s’en doutent aussi et pourraient vouloir me stopper.

+ Je connais les plans de Da Vinci.
J’enrage de n’avoir pu m’accaparer l’esprit de Da Vinci. Mais je vois aussi les plans qu’il a préparé pour la Nouvelle Rome. Je comprends que s’il avait eu le chantier, il aurait bâti une Rome en soleil, d’une telle perfection, que n’importe quel homme qui aurait foulé son pavé serait instantanément tombé à genoux pour célébrer la Gloire de Dieu. Nos deux enfants détruisent les plans, mais j’ai eu le temps de les visualiser et je les connais par cœur.

+ Je suis la vrai foi.
Le lendemain, nous nous rendons voir le Pape pour que j’obtienne le poste d’architecte de la Nouvelle Rome. Le Pape est une énorme masse verte, marmoréenne, corrompue. Il demande à me parler en aparté dans la Chapelle Sixtine. Il me désigne la statue de la Mère de Toute Chair, et explique qu’elle est la vraie maîtresse de Rome, qu’il n’est qu’un instrument. Mais il explique aussi que je suis le Cypher Noir, et que son rôle s’arrête là maintenant qu’il m’a trouvé. Il me propose de me laisser absorber son essence, pour que je devienne le nouveau Pape Anarchitecte. J’accepte.
Quand mes amis peuvent revenir dans la Chapelle Sixtine, le Pape n’est plus qu’un vieillard racorni. Je me dresse devant eux, noir, splendide de corruption. Mes anarchitectes commencent à muter atrocement, la Chapelle Sixtine se métamorphose en architecture organique cataclysmique et putride. Sous mon impulsion, toute la ville de Rome commence à se transformer en enfer végétal et corrompu.

Ravaillac, Bakounine et Elysée sont obligés d’y mettre fin en m’assassinant, moi, Alessandro le visionnaire, hérault de la nouvelle Cité, leur ami, leur père.


Playlist :
Krzystof Penderecki : Te Deum (opéra néo-classique lugubrissime)
Ved Buens Ende : Written in waters (black metal clair, froid et avant-gardiste)
Theatre of Tragedy : Closure : live (metal symphonique)
Picore : Assyrian Vertigo (dark ambient assyrien mégalomaniaque)



Feuilles des personnages :

Bakounine, joué par Katheline

+ Le tout et le rien se mélangent et font un.
+ L'existant est une croyance dans lequel l'invisible ne devrait pas entrer.
+ Je veux connaître l'existant (pouvoir)
+ (barré) Alessandro cède trop facilement à ses instincts.
+ Ravaillac est un manipulateur qui ne croit en rien, ni même en lui. Qu'on lui montre sa voie.
+ (barré) Alliée : Soeur Alienor (voix de l'humain)
+ (barré) le clan ne se désolidarise pas.

Elysée, jouée par Kevin
+ Le tout et le rien se mélangent et font un. (pouvoir)
+ L'existant est une croyance dans lequel l'invisible ne devrait pas entrer.
+ (barré) Alessandro écoute ses instincts et semble accompli. Il est peut-être sur la bonne voie ?
+ (barré) Ravaillac a tué ma mère... Fera-t-il de même avec mon frère ou moi ?
+ Si je veux quelque chose, je mets tout en oeuvre pour l'obtenir, sans penser aux conséquences. C'est peut-être ça, être libre ?
+ Ogre (voie du cercle noir) -> allié Corax
+ Messianisme

Alessandro Da Braciavale, joué par Antoine
+ (barré) L'homo est le coeur de la cité, les ouvriers qui forment cet organisme, qui doit s'épanouir, vivre et mourir.
+ (barré) Je ressens le pouls de chaque homo qui foule la cité.
+ L'homo est la cité, je suis l'homo, je suis la cité. (pouvoir)
+ La cité est vivante, elle nait, croît et meurt, il n'y a pas de finalité, pas d'apogée.
+ Disciples anarchitectes
+ (barré) Da Vinci représente la loi.
+ Ma famille est dans l'erreur.
+ Je connais les plans de Da Vinci.
+ Je suis la vrai foi.

Ravaillac, joué par Namik
+ La propriété c'est le vol (pouvoir).
+ (barré) Je garde mes amis à l'oeil.
+ Je plongerai ma dague dans le coeur de quiconque s'opposera à moi.
+ Alliance avec Ysolde.


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#117 05 Nov 2014 19:11

Thomas Munier
un jeu par mois, tranquille
Inscription : 05 Feb 2008

Re : [Inflorenza : Héros, salauds et martyrs à Millevaux] Comptes-rendus

LA FORÊT QUI POUSSAIT SOUS LA MER

Nouveau théâtre, nouvelle gestion des thèmes

Joué en mode Carte Blanche / Inflorenza sei au Festival de l’œil Glauque en un quart d’heure avec Mathias (le père de famille)

Joué le 18/10/2014 au Festival de l'Oeil Glauque, à Rennes

Inflorenza se prête bien aux parties courtes, ce qui me permet d’en faire des démos flashs quand je suis en convention. Ce jour-ci au Festival de l’Oeil Glauque, j’ai testé un petit théâtre de mon invention, La Forêt qui poussait sous la Mer.

Ce théâtre a lieu entre l’Angleterre et l’Irlande, sur la mer et sur les deux littoraux. Le Mur de la Honte coupe l’Irlande en deux et se prolonge côté mer. De nombreux migrants anglais embarquent dans des boat people pour gagner l’Irlande dans l’espoir de franchir le Mur et d’atteindre l’Extérieur, qu’ils voient comme un Eden.
Mais cette traversée est semée d’embûches. Entre la brume, les passeurs malhonnêtes et les pirates, il y a aussi une nouvelle forme de danger : une forêt commence à pousser depuis les fonds marins. Elle finira par émerger à la surface de l’eau, et peut-être même recouvrir la mer toute entière.

Je fais toujours jouer mes démos courtes en Carte Blanche / Inflorenza Sei. Voici le tableau des thèmes dédié à ce théâtre :
1 Mer
2 Forêt
3 Migration
4 Egrégore
5 Folie
6 Chair

J’innove aussi dans la gestion des thèmes. Les thèmes forment une contrainte créative qui n’est pas appréciée de tout le monde. Dans le livre de base, leur application est facultative. Mais je viens d’opter pour une gestion plus intéressante. Quand on doit écrire une phrase, on CHOISIT un thème dans le tableau, ou on le tire aux dés, seulement si on n’a pas d’idée ou qu’on aime les contraintes créatives. J’ai à la fois une meilleure interaction mécanique/fiction et un meilleur respect du canon esthétique que quand l’application des thèmes était facultative. Ceux qui suivent ces comptes-rendus depuis quelques temps font peut-être partie de ceux qui suggèrent depuis longtemps qu’on puisse choisir les thèmes, mais il m’a fallu du temps pour suivre leur recommandation : elle n’a eu de sens pour moi que quand j’ai pu lui adosser la possibilité de tirer le thème au sort si on le préférait.

J’ai testé cette pratique dans cette démo courte et dans la suivante (Le don de l’alliance, compte-rendu à venir) et c’était intéressant. Je pensais que le choix des thèmes enlèverait de la surprise au dénouement d’un conflit, mais ça n’a pas été le cas. Ainsi, quand le père de famille joue un conflit pour trouver dans la forêt de quoi fabriquer un radeau, il gagne ce conflit avec une puissance et choisit une puissance en Egrégore : il trouve un radeau tout fait, comme par enchantement.

Ceci dit, ça n’était pas totalement satisfaisant, parce que les joueurs ne choisissaient pas de thème à chaque fois. Prochains tests, je demanderai à ce que le joueur écrive le thème au début de chaque phrase (comme certains le faisaient spontanément en test), comme ça il ne sera plus possible d’oublier.

Enfin, je suis satisfait de voir que les parties d’Inflorenza vont de plus en plus vite sur le terrain des émotions. En un quart d’heure de jeu, Mathias brosse le portrait fort d’un père de famille prêt à tout sacrifier pour sauver sa famille, même sa vie ou celle des autres.

Fiction :

Le père de famille, joué par Mathias

+ Je veux sauver ma famille

Avec ma femme, ma fille et mon fils, nous sommes dans un port d’Angleterre. Nous voulons fuir atteindre l’Extérieur, car là-bas, il y a de bons médecins, qui pourront sauver ma fille de la tuberculose. Hélas, notre passeur nous fait faux bond. Avec d’autres migrants, nous restons au port. Certains s’attroupent devant la maison de la sorcière qui peut faire traverser les gens par des moyens magiques, d’autres prévoient de traverser la mère à la nage.

+ Sorcière, prenez ma fille et mon fils avec vous, je traverserai à la nage.

Je joue des coudes pour traverser la foule qui attend devant la maison de la sorcière. Elle dit qu’elle n’acceptera qu’une famille et qu’il y aura un prix à payer. Je double tout le monde et je lui dit que je suis prêt à lui confier mes enfants.

+ Ma fille a une crise de toux et les gens nous ont chassés.

Quand ma fille se met à cracher du sang, les gens nous repoussent comme si nous avions la peste. Nous ne pourrons pas accéder aux services de la sorcière.

+ On a trouvé un radeau dans la forêt.

Je rassemble d’autres migrants éconduits et j’échafaude avec eux le projet de traverser la mer dans une embarcation. Nous montons une expédition dans la forêt pour trouver de quoi fabriquer un radeau et nous en trouvons un tout fait, comme par magie. [Mathias avait choisi une phrase en Egrégore].

(barré) L'ours me guide vers son ancienne maison où l'on trouve de quoi s'armer

Avec ma troupe de migrants, nous nous enfonçons encore dans la forêt pour trouver de la nourriture. Les migrants débusquent un ours féroce, qui prend des postures étranges et dont les cicatrices et les pelades évoquent de la peau humaine. Ils l’attaquent et l’ours en tue plusieurs pour se défendre. Il vient vers moi et au lieu de me tuer, me révèle qu’il était jadis un humain, un père de famille comme moi, et que cette transformation est le prix qu’il a payé à la sorcière pour que sa famille traverse. Il me demande de pouvoir m’accompagner pour retrouver sa famille en Irlande. J’accepte, et il me guide vers son ancienne maison où l'on trouve de quoi s'armer.

+ J'ai abandonné une famille pour en sauver trois.

L’ours me dit que je devrais peut-être aller prévenir la famille que la sorcière a choisie pour les mettre en garde. Mais le temps presse, les trois personnes de mon propre foyer sont prioritaires, alors nous partons aussitôt avec l’ours sur le radeau. L’ours n’est pas trop à l’aise en mer, il grogne, mais fait contre mauvaise fortune bon cœur. Il parvient même à nous pêcher quelques poissons.

Au fur et à mesure que nous naviguons sur la mer, la brume s’épaissit de plus en plus. Nous voyons des branches sortir de l’eau, et des masses boisées émerger de loin en loin à travers le brouillard. Nous entendons des cris au loin : un radeau avec plusieurs familles, pris dans les branches.

L’ours me dit que nous devons aller les sauver. Mais je crains que notre radeau s’empêtre à son tour, je refuse. L’ours dit qu’il veut y aller quand même, j’accepte qu’il y aille tout seul, mais nous ne l’attendrons pas. Je pense à lui donner des provisions, mais quand je réalise que si je voulais lui en donner assez pour secourir ces familles, je priverais la mienne de nourriture, je me ravise. L’ours saute à l’eau. Ma fille, prise de pitié pour ces familles empêtrées, fait mine de sauter sur le dos de l’ours, mais je la rattrappe juste à temps.

Alors que je maintiens ma fille en pleurs dans mes bras, je regarde mon ami l’ours s’éloigner à la nage… et disparaître.


Feuille de personnage du père de famille :

+ Je veux sauver ma famille
+ Sorcière, prenez ma fille et mon fils avec vous, je traverserai à la nage
+ Ma fille a une crise de toux et les gens nous ont chassé
+ On a trouvé un radeau dans la forêt.
+ (barré) L'ours me guide vers son ancienne maison où l'on trouve de quoi s'armer
+ J'ai abandonné une famille pour en sauver trois.


Auteur de Millevaux.
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#118 05 Nov 2014 19:25

stellamaris
membre
Inscription : 08 Jun 2014

Re : [Inflorenza : Héros, salauds et martyrs à Millevaux] Comptes-rendus

Superbe, Thomas ! Ce jeu est vraiment génial ! A l'occasion, je testerai cette manière de jouer, ça me tente...

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#119 06 Nov 2014 09:57

Thomas Munier
un jeu par mois, tranquille
Inscription : 05 Feb 2008

Re : [Inflorenza : Héros, salauds et martyrs à Millevaux] Comptes-rendus

Merci ! En tout cas, je trouve que cette nouvelle manière de jouer est plus intuitive. A l'heure actuelle, voici comment je compte la formaliser :

Quand tu dois écrire une phrase, tu peux :
+ écrire ta phrase sans thème (parce que tu es vraiment dans le feu de l'action)
+ choisir un thème pour ta phrase (parce que tu veux garder trace des directions que prend ton personnage : note le thème entre parenthèses au début de la phrase)
+ tirer un thème au dé pour ta phrase (parce que tu cherches une inspiration ou parce que tu aimes les surprises)

Pour le coup, avec ce système, on joue les conflits au d6 (1= sacrifice, 2-5 = souffrance, 6=puissance).


Auteur de Millevaux.
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#120 13 Nov 2014 19:12

Thomas Munier
un jeu par mois, tranquille
Inscription : 05 Feb 2008

Re : [Inflorenza : Héros, salauds et martyrs à Millevaux] Comptes-rendus

UNE BAGUE EN OFFRANDE

Un quart d'heure pour jouer son destin.

Joué en mode Carte Blanche / Inflorenza sei / thèmes au choix le 18/10/2014 au Festival de l’œil Glauque avec Guillaume (l’homme à l’alliance) et François (L’homme qui fait flétrir).

Deuxième démo d’Inflorenza en flash (un quart d’heure) ce jour-là, deuxième test du théâtre [i]La forêt qui poussait sous la mer[/i].

Ce théâtre a lieu entre l’Angleterre et l’Irlande, sur la mer et sur les deux littoraux. Le Mur de la Honte coupe l’Irlande en deux et se prolonge côté mer. De nombreux migrants anglais embarquent dans des boat people pour gagner l’Irlande dans l’espoir de franchir le Mur et d’atteindre l’Extérieur, qu’ils voient comme un Eden.

Mais cette traversée est semée d’embûches. Entre la brume, les passeurs malhonnêtes et les pirates, il y a aussi une nouvelle forme de danger : une forêt commence à pousser depuis les fonds marins. Elle finira par émerger à la surface de l’eau, et peut-être même recouvrir la mer toute entière.

Voici le tableau des thèmes dédié à ce théâtre :
1 Mer
2 Forêt
3 Migration
4 Egrégore
5 Folie
6 Chair

Fiction :

L'homme à l'alliance, joué par Guillaume

+ (barré) La forêt veut m'étouffer

Nous sommes des migrants à bord d’un grand radeau qui traverse la mer. Une brume nous inonde, si dense qu’on ne sait plus s’il fait jour ou nuit. Nous dormons. Lorsque je me réveille, la forêt qui pousse sous la mer a soulevé notre radeau un mètre au-dessus de l’eau. Sous le radeau, autour de nous, des branches ont poussé avec violence pendant notre sommeil, transperçant des migrants et emprisonnant les autres. Moi-même, je suis enserré par les branches. Nous étions des inconnus l’un pour l’autre avant d’embarquer, mais depuis que nous sommes sur le radeau, les épreuves nous ont rapprochés entre migrants. Un homme me sauve en utilisant un pouvoir qui lui permet de flétrir les branches.

+ La forêt a laissé sa marque sur ma chair

Mon ami est intervenu trop tard : mon corps porte des meurtrissures sanglantes là où les branches se sont enfoncées. Les autres migrants croient que cela fait de moi un individu contagieux, que la forêt va repousser de mon corps. Les migrants insistent pour que je sois mis en quarantaine dans la minuscule chaloupe associée du radeau : on me laissera dériver au bout d’une corde à une dizaine de mètres du radeau. En bon protestants, ils se méfient aussi de mon sauveur : son pouvoir de flétrissure pourrait être de la sorcellerie. Ils le mettent avec moi dans la chaloupe, puis jettent les morts à la mer, déblayent les branches et parviennent à remettre le radeau à flots.

+ J'ai donné mon alliance à un mort.

La traversée continue. La brume est si dense que depuis la chaloupe, nous ne voyons plus le radeau et nous ne savons pas comment progresse la forêt qui pousse sous la mer. Moi aussi, j’ai peur de l’homme qui fait flétrir. Je lui demande de quitter la chaloupe. Il refuse, alors je le pousse à l’eau.
Des mains font alors secouer la chaloupe, et d’autres mains s’agrippent à l’homme qui fait flétrir.
Ce sont les migrants morts qui viennent d’être jetés à la mer. Ils nous expliquent que les morts descendent au fond de l’eau, et qu’ils constituent les graines de la forêt qui pousse la mer. Quant à eux, ils ne veulent pas subir le même sort, ils veulent se maintenir en vie pour ne pas alimenter la forêt. Ils nous demandent de leur offrir notre mémoire pour qu’ils se maintiennent en vie.

Alors j’enlève l’alliance que j’ai au doigt. Je leur dit que la marque qui me restera sur le doigt me permettra de me souvenir toujours à qui je l’ai donné. Les morts acceptent ce don et laissent ma chaloupe poursuivre la traversée en paix.


L'homme qui fait flétrir, joué par François

+ Je veux le tirer de la forêt

Entre migrants, nous avons vécu des épreuves qui nous ont rapprochés. Quand à notre réveil, je vois l’un d’eux prisonnier des branches, je décide de tout faire pour le sauver.

+ Je fais dépérir les plantes

J’utilise alors un pouvoir que je ne me connaissais pas. J’ai tellement envie de le sauver que les plantes se flétrissent autour de lui et relâchent leur étreinte. J’ignore quelle portée a mon pouvoir, ni même si je pourrai le réutiliser un jour.

+ J'ai été balancé à l'eau par un ami

Les migrants craignent mon pouvoir et les blessures de mon ami : ils nous mettent à l’écart dans une chaloupe. Même mon ami se méfie de moi et me jette à l’eau pour se garder de mon pouvoir soi-disant diabolique.

+ Je promets de me souvenir de mes compagnons morts.

Alors que je me débats, des bras et des mains m’entraînent vers le fond. Ce sont mes compagnons morts qui veulent que j’honore leur mémoire pour qu’ils survivent en tant que morts-vivants. Je leur promets de me souvenir d’eux. Mais je n’ai aucune preuve concrète à leur donner. Alors ils m’entraînent avec eux, et alors que je me noie, j’aperçois un bref instant au fond de l’eau, sous mes pieds, l’immensité de la forêt qui pousse sous la mer.


Feuilles de personnages :

L'homme à l'alliance, joué par Guillaume

+ (barré) La forêt veut m'étouffer
+ La forêt a laissé sa marque sur ma chair
+ J'ai donné mon alliance à un mort

L'homme qui fait flétrir, joué par François

+ Je veux le tirer de la forêt
+ Je fais dépérir les plantes
+ J'ai été balancé à l'eau par un ami
+ Je promets de me souvenir de mes compagnons morts


Auteur de Millevaux.
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