<![CDATA[Terres Etranges / [Les forêts mentales] L'enfant aux trois vies : Aventure]]> 2018-03-26T08:24:23Z FluxBB https://www.terresetranges.net/forums/viewtopic.php?id=990 <![CDATA[Réponse à : [Les forêts mentales] L'enfant aux trois vies : Aventure]]> Morjana, horsaine présumée. Quête : trouver un foyer stable. Symboles : rejet, papillon de nuit

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Planetary Confinement, par Antimatter. Jamais album acoustique au chant clair n'aura sonné si grave et si beau à la fois. Notre âme solitaire dans un monde laissé à l'abandon.

Les poupées qui émergent ont des ailes de papillon noircies comme du papier cramé. Elles s'élèvent avec peine et prennent Morjana par la main.

Au milieu de la désolation chaotique du sarcophage, Morjana regarde Bellérophon :

"Adieu mon aimé. Regarde ce que je suis devenue. Je suis brûlée et je vais mourir. Mais je n'ai plus de peine car j'ai enfin trouvé un foyer."

Alors elle tourne le dos au liquidateur, à Vouivre, à ça, et elle rentre dans le réacteur avec ses enfants-poupées-papillons.

On entraperçoit des branches grouillantes et péristaltiques qui semblent comme l'accueillir, et puis elle referme la porte de plomb derrière elle.


C'est ce que racontera Oksana la carbonnière au dos voûté, qui est poilue comme comme un ours et qui recrache des bézoards en permanence, qui brûle du bois au fond de la forêt aux murmures.

Elle le racontera à Dasha la puisatière de Pripiat, la mère de Morjana. Cette femme de trente ans se tient les reins et souffle, cassée par le poids des seaux. Elle est belle mais son visage est grave. Dévasté.

"Je ne suis pas vraiment surprise de ce qui est arrivé à ma fille. Il y a eu un drame, et un enfant est né. Elle n'aurait pas dû avoir d'enfant à cet âge. 11 ans, c'était bien trop jeune pour avoir un enfant. Je crois qu'elle s'est inventé toutes ces histoires pour trouver une logique à tout ça, pour apprivoiser son sort. Il y a moins d'eau dans ces puits que les larmes que j'ai versées et que je verserai encore à cause de ma fille. Mais je prie Triglav pour qu'elle soit en paix maintenant. Et je prie aussi pour son enfant qui n'a rien mérité de ce qui lui est arrivé."

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<![CDATA[Réponse à : [Les forêts mentales] L'enfant aux trois vies : Aventure]]> Morjana, horsaine présumée. Quête : trouver un foyer stable. Symboles : rejet, papillon de nuit

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Des veines à l'eau creuse, par Enord, un dark-ambient drone avec des cuivres rituels, mantras caverneux et prières insectoïdes, marécageux et incantatoire.

"Je pensais que la réserve de balles de ce fusil était infinie.", s'étonne Morjana

"Ou alors... [l'égrégore des lieux la pousse à réfléchir beaucoup plus vite... ultime combustion de son cerveau avant la mort ?] Boris nous fait comprendre qu'il est temps de changer de munitions ! Liquidateur, les balles ne sont d'aucun effet dans cette antre où la réalité est différente ! Il faut écouter ce que dit la vipère ! Ici, ce sont les mots qui créent et ce sont les mots qui tuent !"

Elle ramasse un bout de papier et un morceau de charbon parmi les détritus qui jonchent le sol. Un fragment de prospectus. Un triangle dans un cercle. A l'intérieur du triangle, de son écriture hésitante de quasi-analphabète, elle écrit I OUR I

Elle s'empare de Boris, elle glisse le morceau de papier vers la culasse, tandis que l'amalgame qui avait été Iouri rampe vers eux en agitant un collier de capsules d'iode qui fut jadis son emblème.

"Iouri, c'est à cause de toi que Bellérophon a voulu rester..."

clac / clac

BLAM

Iouri éclate dans une gerbe de tripes et d'organes tous plus ou moins étranges et aberrants, des cerveaux, des cafetières, des fils de cuivre et de cet espèce de glu séminale qu'on trouve dans les oursins et qui rappellent à Morjana le jour où jadis - soudain surgissant de sa mémoire, comme plaqué sur la réalité - elle eut la surprise de voir la mer.

Morjana tend le fusil et un autre bout de papier à Bellérophon. Un triangle dans un cercle. "Maintenant, à ton tour. Ecris ALEKO."

Mais déjà de petites poupées de porcelaine fondue commencent à sourdre du sol. Engendrées par la peur de Morjana, ou par les prières de ça.

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https://www.terresetranges.net/forums/profile.php?id=819 2018-03-22T08:17:34Z https://www.terresetranges.net/forums/viewtopic.php?pid=17065#p17065
<![CDATA[Réponse à : [Les forêts mentales] L'enfant aux trois vies : Aventure]]> Ça, le Dormeur
Quête : réunir les fragments
Symboles :Triglav, poupée de porcelaine

pochette rut chez odd size records défunt label de Laurent Perrier
bande son : Nox copulator sur l'EP rut Indus tribal poisseux gorgé de semences

Sa poupée de porcelaine me regarde de l’une de ses faces. Son œil hors de proportions est teinté d’un sourire malicieux.
Elle est satisfaite.
Un clin d’œil facétieux tord un peu plus le visage chiffonné.
La seconde tête observe la pauvre enfant submergée par les émotions surgies de temps enfouis.
Elle pleure des larmes d’un amer pétrole.
Le rad irradie son corps et chasse l’ophidien qu’elle devint le temps d’un songe rassurant de certitudes forgées aux mensonges des craintes.
Toutes les peurs palpitent sur les murs, suintent, perlent au plafond.
Iouri la contemple d’un ravissement béat. L’enfant prodige est de retour dans son berceau de radioactivité.
Alors, Le Sage, La Vipère, L’enfant, tout le saint-frusquin, cette joyeuse trinité se détourne de la poupée de porcelaine, pour se saisir de l’instant et contempler une autre trinité : l’homme enfermé dans sa cage de maux, la femme-enfant et le verbe acéré de l’Homme, Boris.
Un fugace instant.
Ils sont magnifiques...non, sublimes !
La main droite de la poupée étreint une effigie de Triglav.
La ronde de désirs confrontés à l’ordure pourrissante s’emballe.
Toutefois, des éléments demeurent dissociés, épars, hors du cadre de possibles, qui dénient aux fragments la réunion attendue...
Boris, en digne représentant de l’engeance honnie décharge hâtivement sa semence.
La mort, la graine de l’Homme, fuse, mais se fracasse lamentablement sur le fronton de notre temple de vie. Nous sommes parés pour la douleur.
L’homme frénétique a toujours semé aux quatre vents son énergie, sans jamais se soucier des rejetons merveilleux que lui accordait la nature inventive.
D’autres graines germeront encore de l’oubli. Leur union doit être consacrée dans le stupre. Ils doivent s’abandonner à tous les désirs et aux plus fous des espoirs. Quitter ma nef pour semer mes mots, et disperser mes maux hors du sarcophage ou mes pères m’ont condamné.
Ma voix égraine les paroles sages comme les perles d’une rosée qui dissipent les affres d’un séjour mortuaire et mortifère:

Les fourmis de la neige mangent un enfant blanc.
Un arbre fait l’arbre, car il est le témoin unique de la mort de la mort.
Ici dans l’arbre et la mort,

Perdre de l’eau dans le sable,
Puis laver une ombre avec un vieux baiser.

Main qui recule devant les lèvres d’un mort.

Cercle suffisant,
Qui comprend le mouvement et le retire.

Main qui avance les lèvres d’un mort,
Deux yeux pour marcher dans l’air,
Deux yeux pour marcher dans le feu,
Désosser un cheval
Et bâtir la maison des spirales ;
Boire le nom d’un puits profond.

Deux yeux pour semer dans la Mort

Le cercle accroche les yeux du vide
Ou l’oreille de l’oiseau
Lapide l’air avec des fleurs.

Cercle qui dort dans la cendre de son Cercle
Puis coule un berceau de cendres
Plus grand que le cercle
Je perds un œil fermé
Je pers un œil ouvert

La corde qui pend de l’arbre
est la prière de l’oiseau qui réunit les arbres

Couchons-nous dans les phalènes mortes
Et buvons la Mère du Cercle.

Mon souffle porte.
L’énergie dormante des éons passés dans ce cénacle putride s’insinuent dans mes mots et leur insufflent force et puissance.

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https://www.terresetranges.net/forums/profile.php?id=823 2018-03-21T22:06:09Z https://www.terresetranges.net/forums/viewtopic.php?pid=17062#p17062
<![CDATA[Réponse à : [Les forêts mentales] L'enfant aux trois vies : Aventure]]> Bellérophon, chaman radioactif.
Quête : achever la décontamination des lieux.
Symboles : radioactivité, totems et colifichets.

***

Oui Morjana, je tuerai la poupée comme tu me le demandes. En souvenir de notre complicité, de nos instants d'insouciance, s'ils ont jamais été, ils existeront au moins comme ça.

J'ai l'impression de profaner un lieu saint - ou le ventre d'une mère ignoble - lorsque j'entre à la suite de Morjana dans le fond de la Terre-rad. Je sens Boris entre mes mains, son poids rassurant, son mécontentement certain de n'avoir pas pu cracher la mort à mon intention. Je vais te donner de la mort Boris, des raisons de te réjouir.

J'épaule mon vieux brave fusil et avance en joue, cherchant des yeux la petite poupée au visage de porcelaine. Dont je voudrais éparpiller le teint aux quatre coins de la pièce. Je cherche ça dans les ténèbres palpables, qui se renferment sur moi comme meurt mon espoir de ressortir d'ici vivant : peu à peu.

Je dépasse Vouivre prostrée, en train de chialer ?, dans un coin. Elle parle de je ne sais quoi, n'essaie pas de comprendre, je n'ai jamais rien pigé à ce que raconte cette folle. "Pose un nom ! Pose un nom !" Ne pas chercher à comprendre.

... -..- --  - .  . . .... .  . BAA*MMH !* !**  . !! . ; .- !

Le coup part comme toujours : un peu trop tôt pour être vraiment dû à mon doigt sur la gâchette. Foutue arme désobéissante, je rate le jouet d'un poil, soulevant une volée de grenaille dans le béton derrière.

/clac...
sainte merde

.plus de balle.

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https://www.terresetranges.net/forums/profile.php?id=815 2018-03-21T17:15:01Z https://www.terresetranges.net/forums/viewtopic.php?pid=17061#p17061
<![CDATA[Réponse à : [Les forêts mentales] L'enfant aux trois vies : Aventure]]> Vouivre, chasseuse de horlas. Quête : retrouver l’Indicible et l’emprisonner dans une cage de mots. Symboles : serpents, émotions.

Dans un coin de la tête de Vouivre, le sage qu’elle a fait taire rumine en silence.

Le langage est une prison.

Il l’a appris très tôt.

Le spectre du réel est jalonné de barreaux.

En sortir, c’est mourir. Retourner au grand tout, au sauvage, à ce qui ne pense pas. Mais certains êtres ont trouvé la sortie. Le vide de l’a-symbolique. Certains supportent le vertige et survivent au grand saut.
Iouri est de ceux-là.

Il a transcendé l’égrégore. Il a surpassé l’univers du définissable. Il n’y a plus de mots pour lui.

Ils furent amis, il y a longtemps. Lorsque Pripiat appartenait encore au domaine du sens.

Il faut l’enfermer, désormais. Le ramener dans la prison. Les hommes ne sont pas faits pour sortir de cette cage.

Le sage savait qu’il n’aurait pas la force de le piéger lui-même. Trop d’affect. Iouri a toujours été sa faiblesse. Il savait que la petite et la vipère reprendraient le contrôle dès la porte du sarcophage passée.  Qu’il se recroquevillerait au fond de l’esprit partagé.

Voilà pourquoi il a attiré Morjana et Bellérophon dans ce piège.

C’est ici que tout prend fin.

Ils mettront des mots sur l’Indicible. Et l'Indicible rejoindra le monde.

Vouivre s’assied par terre, tournant le dos à l’abomination, et se met à bercer doucement la poupée de porcelaine. Un liquide noir suinte entre les écailles de sa peau squameuse et se répand peu à peu sur le sol, soulevant des volutes de poussière qui viennent la nimber d’une aura lumineuse. Les rads chassent le poison qui habite son corps, et cela lui va très bien. Au fond de son ventre, la vipère se tord de douleur. Elle la fait taire.

Lorsque Morjana fait son entrée, elle lève la tête vers elle, radieuse. Sa voix est celle d’une petite fille ravie de trouver une amie ; elle n'entend pas son injonction guerrière.

Elle tend le bras et pointe Iouri du doigt sans le regarder.

« Il veut que tu poses un mot sur la chose, Morjana ! Fais-le vite, qu’on puisse jouer. »

Puis elle sent la pulsion de mort impérieuse de Boris, et fronce les sourcils en voyant le double canon la toiser.

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https://www.terresetranges.net/forums/profile.php?id=816 2018-03-21T15:10:16Z https://www.terresetranges.net/forums/viewtopic.php?pid=17057#p17057
<![CDATA[Réponse à : [Les forêts mentales] L'enfant aux trois vies : Aventure]]> Morjana, horsaine présumée. Quête : trouver un foyer stable. Symboles : rejet, papillon de nuit

Playlist : Murmure du charnier, par Bête Lumineuse, noise post-nuk

"Et si je plantais une balle dans le ventre de mon maître ?", s'interroge Boris. "Ce serait délicieux..."

Mais Morjana abaisse la garde et cède le fusil à Bellérophon.

"Tu n'es qu'un salaud. Tes hommes sont morts depuis longtemps. Mais puisqu'il en est ainsi, on va faire une descente dans ce foutu sarcophage et toutes tes illusions tomberont en éclats et nous pourrons partir de cet enfer. Si nous survivons."

Elle revient vers Vouivre, abandonnant son projet de faire passer Bellérophon pour mort. Cette mascarade n'a plus grand intérêt.

Sans se retourner, elle rentre dans le sarcophage.

Et ce qu'il contient dépasse tout ce qu'elle aurait pu imaginer. Les minces bribes télépathiques émises par çà et Vouivre n'étaient qu'un aperçu.

Et dire que le sarcophage n'est que l'enveloppe qui entoure le réacteur ! Personne ne pourrait imaginer ce qu'il y a dans le réacteur.

D'abord, c'est toute la puissance des vibrations du nuk qui transpercent Morjana et la condamnent à mort à brève échéance.

Ensuite, c'est le son, ondulation d'égrégore à vibrer les timpans. Les murmures de la forêt viennent de là, le sarcophage en est le creuset, fusion des soupirs et des plaintes des morts, des disparus, des souvenirs qui nous hantent.

"Idiote - Naïve - Meurtrière - Perdue"

Puis c'est l'odeur, le remugle du fond des âges, le natron des tombes trop longtemps inviolées, la fumure de siècles d'emprise accumulés.

Puis, c'est la température, ce ni chaud ni froid qui vous transporte sur une autre planète.

Puis, c'est le sixième sens qui nous fait dire aux tréfonds de notre moelle qu'on n'aurait jamais dû venir ici et que c'est pourtant notre destin qui nous y a donné rendez-vous, cet enfoiré.

Enfin, c'est la vue, c'est le pandémonium végétal qui s'est développé ici, ces mangroves d'obscurité d'où s'échappent des oiseaux, ces racines - ce sont les arbres qui ont percé le sarcophage - blanches et charnues aux bourgeons en polypes, c'est la vérole vivante qui court sur les parois, et ce sont enfin les habitants du sarcophage. Monstres parmi les monstres, abominations - terminus radieux de l'humanité. A leur tête, Iouri, l'ancien fidèle de Bellérophon, amas de chairs distendues et de mains tendues, visage en fusion, grappes de cheveux et de dents, avec son ostie d'iode en sautoir, symbole des liquidateurs et de leur folie.

Et ça, c'est juste une putain de poupée abandonnée par terre à qui Vouivre a donné une quelconque importance, parce que si on ne trouve pas de l'importance aux choses, on devient fou de comprendre sa propre folie.

Et par dessus-tout, il y a cette distorsion de la réalité que provoque l'effet nuk.

L'intérieur du sarcophage est construit sur notre mémoire.

Folie.

Folie que d'avoir voulu garder ces souvenirs.

Morjana sait qu'elle va crever. Peut-être pas dans une minute, pas dans un jour, mais si peu davantage.

Elle porte sa main sur celle de Bellérophon.

"Flingue cette poupée !"

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https://www.terresetranges.net/forums/profile.php?id=819 2018-03-21T07:57:25Z https://www.terresetranges.net/forums/viewtopic.php?pid=17052#p17052
<![CDATA[Réponse à : [Les forêts mentales] L'enfant aux trois vies : Aventure]]> Ça, le Dormeur
Quête : réunir les fragments
Symboles :Triglav, poupée de porcelaine

nox album acte I
bande son : Nox badi

L’ongle de son index effleure, avec un soupçon d’hésitation le toupet de cheveux qui poudroient de poussière dans la pénombre. Elle refrène son désir d’étreindre l’objet de sa convoitise.
Ma poupée se tient droite sur ses jambes d’étoupes.
La toile de son pantalon est tachée de sanies.
Le vernis du bois de ses sabots est recouvert d’un fin duvet de moisissures. Elles dispensaient leur bienfaisante lueur avant qu’elle ne se déplace.
Lorsque la porte a joué sur ses vérins, comme au jour ou mon tombeau fut scellé dans l’attente de ma renaissance, elle s’est figée, comme interdite.
Elle a cessé de se mouvoir, sinon pour parfaire sa posture de jouet abandonné par un enfant inconséquent.
L’enfant est face à elle. La main recouverte de la confiture qu’elle a dérobé dans le pot de l’oubli.
Ses pupilles singulières sont dilatées. La sueur coule sur son front.
De même, une enfant, la mère qui m’a engendré, se tient au dehors hésitante, les mains encore serrées, non sur son cœur qui palpite, attentive à l’émergence des sentiments évanouis qui, là resurgissent, mais anxieuse, sa main telle une langue sinuant imperceptiblement vers l’oreille consumée de désir de Boris.
Le bâton de paroles des hommes déchus, les petits qui ont engendrés notre tombeau, la sépare de celui qui lui offre, par sa seule obstination, la lueur d’un faible espoir.
Elle, la femme prisonnière des mots érigés en cage autour de son corps d’enfant contrefaite, pourtant comblée d’un amour inconditionnel, délaisse ses pairs, renie son appartenance au présent. Elle renie les maletraits, elle rejette la famille que lui a donnée la forêt aux murmures.
Elle hésite encore, à se laisser submerger par l’espoir. Elle serait soulagée si le choix lui était ravi.
Si le liquidateur, qui tête nue la regarde éperdu.
Ils sont tous les trois dans l’instant. La femme, le père et la colombe voilée d’esprits.
Toutefois, le moment n’est pas encore venu.
Je savoure le moment ou la main de la fille se détend telle la vipère et saisie sa poupée de porcelaine par la taille, avant que quiconque ne lui dérobe.
Elle siffle de contentement.
La sagesse des hommes qui ont libéré le feu et asservi la Terre, la déserte.
Les émotions la submergent. Les émotions que l’oubli lui a dérobé, elle les recouvre.
Je ressens sa joie vive, il inonde mon enveloppe, la réchauffe.
Je sens la chaleur de rad cuire le peau de Bellérophon, et toute l’intensité de son indécision.
Il voudrait se détacher du regard qui n’est pas celui de son aimée. Il voit l’avenir, il est l’homme passé, qui toujours dominé les éléments, pour dompter jusque la radioactivité. Il porte son regard au loin, toujours passé, pour ne succomber à ses émotions et ses désirs.
Mon jardin fleurit. Son silence se peuple de pépiement d’oiseaux charmants.
La force de la haine grandit et submerge l’homme-fer. Lui imprime sa résolution. Je suis le pus qu’il doit faire jaillir. C’est son désir.
Elle doit être, ma mère une vrai mère, pour se réunissent les fragments et que rien ne s’oppose à l’avènement d’un homme nouveau.
L’homme passé est désormais révolu.
Sa poupée tourne ses têtes vers moi. Elles me scrutent.
***
Je ne peux plus dire
pourquoi un oiseau ferme ou sépare
une boîte ou un cheminent

Il est des jours où l’oiseau laisse
toute ouvert la pierre la porte
sa cage fermée

D’autres jours ou l’oiseau ferme les yeux
la chemise la bouteille de neige
et  sa cage ouverte.

D’autres encore
où l’oiseau fait parler
ensemble ce qui est fermé et ouvert
Le tombeau neuf et le vieux berceau

L’oiseau visse le couvercle du sel
l’oiseau éteint la lumière

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https://www.terresetranges.net/forums/profile.php?id=823 2018-03-20T22:55:04Z https://www.terresetranges.net/forums/viewtopic.php?pid=17051#p17051
<![CDATA[Réponse à : [Les forêts mentales] L'enfant aux trois vies : Aventure]]> Bellérophon, chaman radioactif.
Quête : achever la décontamination des lieux.
Symboles : radioactivité, totems et colifichets.

***

D'abord interdit par les propos de Morjana, je titube et m'assied, retire mon masque pour enfin respirer l'air libre et vicié. Mon œil aperçoit la petite et mon cœur bat à tout rompre dans sa cage thoracique de métal mêlé d'os. Elle me paraît presque comme au premier jour, de ça au moins j'arrive à me souvenir. Seigneur camarade, que sommes-nous devenus ?

"— Boris, s'il te plait, c'est une discussion privée."
Le vieux fusil à levier ne bronche pas. Je suis fatigué.

"— Morjana, tu parles de bon sens. Je ne rêve comme toi que de quitter cette forêt maudite. Comprends malgré tout que ma réponse n'a pas changé depuis la dernière fois." (Ça remonte, au moins à jamais...  ! non ?) "Je ne peux pas laisser les camarades liquidateurs sans chef, je ne peux pas abandonner la mission que le politburo m'a personnellement confié. Pas maintenant, si près du but.

Morjana, n'entends-tu pas que la fin est proche ? A l'heure où nous parlons, à quelques pas à peine, Vouivre est en train d'ouvrir le Lieu. Nous en avons presque fini n'est-ce-pas, une l'endroit nettoyé nous pourrons repartir pour Nijvnik et vivre là bas une existence de joie et de satiété. Je serai nommé komsomol ou à un autre poste prestigieux et tu élèveras nos enfants."

Mon regard se voile une seconde. Morjana le remarque et fait, instinctivement, un pas en arrière.

"— Je connais un passeur, il nous protégera. J'ai de l'argent caché sous le matelas, je ne le dis qu'à toi Morjana, c'est un gage de confiance.

Finissons en avec Ça."

Lentement mais fermement, mes mains remontent le canon luisant de Boris et s'acheminent vers les mains tremblantes et agrippées de la petite. Mon ventre collé à l'embout du canon, je murmure. "— Donne-moi le fusil petite. Je reviens tout de suite."

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https://www.terresetranges.net/forums/profile.php?id=815 2018-03-20T13:05:40Z https://www.terresetranges.net/forums/viewtopic.php?pid=17049#p17049
<![CDATA[Réponse à : [Les forêts mentales] L'enfant aux trois vies : Aventure]]> Vouivre, chasseuse de horlas. Quête : retrouver l’Indicible et l’emprisonner dans une cage de mots. Symboles : serpents, émotions.

Vouivre pose une main cuivrée sur le sarcophage, sans voir Morjana et Bellérophon s'éloigner, perdue dans le flot des émotions contraires qui saturent l'air d'une fine brume noire et poisseuse. Elle se souvient, bien malgré elle. Les souvenirs sont dangereux.

Ils étaient trois, dans le béton, non loin ; dans le laboratoire. Trois têtes et trois esprits. Le professeur aux cheveux blancs, la petite fille et la vipère derrière la vitre. Et puis Pripiat avait basculé ; et puis ils étaient devenus Vouivre. C'est l'explication qu'a trouvé le sage en elle. Elle n'est pas sûre d'y croire. Au fond d'elle-même, elle est convaincue d'avoir toujours été.

Mais lorsque le sarcophage s'ouvre, la vue de Ça lui arrache un cri d'enfant, et elle sent cette altérité intérieure la tirailler durement. Elle sent les larmes noires couler le long de son visage ; les sanglots lui secouent le corps. Le sage en elle la gronde, furieux. Elle sent sa voix grave la tancer.

Suis-moi, et écoute patiemment, en m'épargnant ces larmes impuissantes ; je ne tolérerai plus d'insolence pareille.

Mais elle lutte. Parce qu'Elle est là. Devant elle. Sa poupée de porcelaine.

Elle sent son sage intérieur hurler, vainement, alors qu'elle s'approche de la poupée sans voir le Dormeur. Elle la veut. Plus que tout.

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https://www.terresetranges.net/forums/profile.php?id=816 2018-03-20T09:08:49Z https://www.terresetranges.net/forums/viewtopic.php?pid=17048#p17048
<![CDATA[Réponse à : [Les forêts mentales] L'enfant aux trois vies : Aventure]]> Morjana, horsaine présumée. Quête : trouver un foyer stable. Symboles : rejet, papillon de nuit

"Vouivre, puisqu'il ne nous est plus d'aucune utilité, laisse-moi entraîner Bellérophon vers ce bosquet. Je vais lui régler son sort."

La végétation aux abords du sarcophage est subtilement la même qu'ailleurs, et subtilement différente.

Ce bosquet est très ordinaire si l'on fait abstraction des arbres à feuilles de chauve-souris et des pissenlits géants qui éclatent en pluie de graines blanches et touffues sous les derniers murmures de la forêt : "Traîtresse - Folle - Inconstante - Passionnée"

Elle braque Boris sur Bellérophon :
"Bon, j'ai donné le change à Vouivre. Bellérophon, il n'y a aucun avenir ici, ni pour toi ni pour moi. Et partir ailleurs ? J'ai entendu parler de Tératopolis, la cité des maletraits ? Pourrait-on y vivre heureux ? Ai-je envie de vivre parmi les maudits de la terre ? Mais si toutes les terres étaient comme ça ? J'ignore s'il y a de l'espoir au-delà de Pripiat, ces maletraits de la forêt aux murmures ils pourraient devenir une famille mais ai-je envie d'une telle famille ? De l'espoir, ici il n'y en a plus. J'ai senti la présence à l'intérieur du sarcophage. L'enfant-ziom est devenu une déité horla. Toi-même tu redoutes l'idée de pénétrer cette forteresse de nuk et te faire submerger par le flot d'emprise qu'elle charrie. On voit des oiseaux s'échapper des fissures. Mais ce sont des oiseaux de malheur !

Je t'en supplie, Bellérophon, redonnons-nous une chance ! Renonce à ta folle quête de liquidateur, partons d'ici et recommençons une nouvelle vie de zéro !

Réponds-moi vite, Vouivre va s'étonner que le coup ne soit pas encore parti."

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https://www.terresetranges.net/forums/profile.php?id=819 2018-03-20T07:28:44Z https://www.terresetranges.net/forums/viewtopic.php?pid=17046#p17046
<![CDATA[Réponse à : [Les forêts mentales] L'enfant aux trois vies : Aventure]]> Ça, le Dormeur
Quête : réunir les fragments
Symboles :Triglav, poupée de porcelaine

bande son : Seele Brent d'Einstürzende Neubauten Indus torturée

ça

Mon repos était en ce moite habitacle de béton cerclé de fer. Un fer inerte et glacé que la rouille et le rad innervent désormais.
L’âpre vent des rancœurs qui noircit la tourbière a soufflé mon cocon de phalènes mortes.
Mon linceul de temps s’est déchiré.
Seul, un voile de conscience subsiste.
Les cendres presque froides maintenant attisent les haines.
Les colifichets du temps jadis ne préservent pas des balles chemisées de plomb, encore moins lorsqu’elles sont gorgées de rad. Belléphoron, le besogneux vit son calvaire. Point n’est besoin de noix, pour plonger au cœur du cauchemar. Je ressens l’exultation anticipée de Boris. L’esprit sinueux de Vouivre s’égare. Son désir la pousse. Sa confiance... Et bientôt, son indifférence feinte, si longuement apprise, se lézardera. Oui, bientôt…
Les mots dont se rengorgent les hommes roulent vains sous la langue.
Leur pouvoir est érodé par les Cinq.
La force m’est encore comptée.
Ma chrysalide rompue, les souvenirs évanescents des mots doux, des mots de Gaîus s’étiolent dans ma nuit  lumineuse.
Mes fragments consumés dans la Forêts Aux Murmures brûlent ma rétine. Sous la gaze qui protège encore mes yeux, trop vieux pour contempler déjà le triste monde, je discerne seulement les flammes qui m’aveuglèrent, les flammes qui me consumèrent. Au creux du poing de temps, mon œil intérieur s’ouvre et s’émerveille de tous les murmures que lui porte le vent.
J’écoute les fragments des temps.
J’attends
Ma main repose sur ma poupée, qui contemple et illumine la cellule ou j’ai vécu reclus.
C’est elle qui m’a tout appris. Déjà, elle bavarde. Déjà, elle jacasse et me souffle des idées aussi insensées que celles que poursuit inlassablement Vouivre.
Emprisonner l’Indicible dans une cage des mots ? As-tu seulement trouvé les premiers maux qu’il te faudra souffrir pour que ta langue perfide puisse poursuivre ?

ma poupée

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https://www.terresetranges.net/forums/profile.php?id=823 2018-03-19T21:47:32Z https://www.terresetranges.net/forums/viewtopic.php?pid=17044#p17044
<![CDATA[Réponse à : [Les forêts mentales] L'enfant aux trois vies : Aventure]]> Bellérophon, chaman radioactif.
Quête : achever la décontamination des lieux.
Symboles : radioactivité, totems et colifichets.

***

La marche est longue dans la forêt aveugle, je guide mes tortionnaires menés par Vouivre vers le centre de l'ancienne usine, l'ancienne mâne d'où exsudent mille fantômes nauséabonds. Je suis suivi par Morjana, Vouivre bien sûr, Boris et une flopée de Maletraits hideux dont j'ignore les noms.

Je les guide au cœur du maelstrom.
Je cherche Aleko d'un regard furtif mais j'ignore où le gnome a pu passer.

Lorsque nous dépassons la troisième structure de béton brut où le visage de Triglav est peint depuis des temps anciens, et descendons vers le canal asséché qui permet l'accès au sarcophage par le souterrain, s'entendent les glapissement des habitants du lieu. Pas de l'exultation non, de la peur. Je l'avais pressentie malgré la cécité de mes yeux, à travers le masque, mon œil valide ne perçoit rien mais j'ai au cœur une ombre grandissante, de ces présences auxquelles nul ne réchappe. J'aggripe d'une main hésitante mon vieux pendentif de dents et arrête ma marche là.

Il est ici je Le sens.

"— Je ne vais pas plus loin, tu voulais que je te montre la porte : la voici. Vouivre, je m'arrête ici".

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https://www.terresetranges.net/forums/profile.php?id=815 2018-03-19T13:08:40Z https://www.terresetranges.net/forums/viewtopic.php?pid=17041#p17041
<![CDATA[Réponse à : [Les forêts mentales] L'enfant aux trois vies : Aventure]]> Morjana, horsaine présumée. Quête : trouver un foyer stable. Symboles : rejet, papillon de nuit

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Circular Time, par Ramleh, du post-rock / noise / americana / psyché-drone / power electronics chamanique et intense et circulaire et lourd et ensorcelé.

La terre tourne sous les pieds de Morjana.

Des papillons tombent inanimés comme des feuilles mortes.

On dirait que cette fieffée couleuvre de Vouivre fait des scénarios, comme des ronds dans l'eau, elle se faufile entre l'espace et le temps jusqu'à arriver à ses fins. Comment Bellérophon a-t-il pu être transporté de la statue de Triglav jusqu'à l'enclave des maletraits.

Elle voit bien le couteau de Bellérophon. Mais il en aura besoin, pour frapper le dos de Vouivre quand Morjana visera son torse. De son côté, elle a bien mieux. Elle a Boris.

Elle se saisit de lui. Il se saisit d'elle.
clac / clac

Elle le pointe sur Bellérophon : "Maintenant, tu vas faire ce que ma maîtresse te dit : tu vas nous conduire au sarcophage, et nous verrons bien ce qu'il y a à l'intérieur."

Elle se tourne vers Yaroslaw, Oksana et Danil : "Je suis comme vous maintenant, et je l'ai toujours été. Nous sommes du peuple maletrait. Le vrai peuple. Le peuple du rad. Accompagnez-nous et vous régnerez sur le sarcophage."

Elle a la désagréable impression que Vouivre n'est guère dupe de son subterfuge, et que dans la foulée elle est en train de sacrifier à la fois les maletraits et Bellérophon sur l'autel du rad...

Boris, quant à lui, exulte.

Bientôt, des coups vont être tirés.

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https://www.terresetranges.net/forums/profile.php?id=819 2018-03-19T07:48:58Z https://www.terresetranges.net/forums/viewtopic.php?pid=17039#p17039
<![CDATA[Réponse à : [Les forêts mentales] L'enfant aux trois vies : Aventure]]> Vouivre, chasseuse de horlas. Quête : retrouver l’Indicible et l’emprisonner dans une cage de mots. Symboles : serpents, émotions.

Vouivre sent un léger spasme parcourir son oeil gauche ; le spasme de la honte et du plaisir mêlés. Elle le connait bien. La mue est proche. Bientôt, elle ne pourra plus supporter cette peau entachée du mal nécessaire qu'elle vient de commettre.

Toute honte bue, elle s'approche de Morjana avec un sourire sage, puis s'arrête devant Bellérophon, qui rampe sur le sol tel un nouveau né monstrueux, à ses pieds - un rejeton bulbeux déformé par les rads. Elle a un dernier regard pour la horsaine :

"Aleko est parti, l'homme-masque m'est revenu. Telle est la loi du monde, petite. Tu la comprendras, et la manipuleras à loisir si tu ouvres un peu tes oreilles. Suis-moi, et écoute patiemment, en m'épargnant ces larmes impuissantes ; je ne tolérerai plus d'insolence pareille."

Vouivre se tourne soudain vers le chaman et l'agrippe par ses colifichets, le tirant derrière elle sans ménagement aucun, mue par une force surhumaine, ivre de victoire : l'homme sera la clé de l'enfer de béton. ll sera son guide. Sa clé. Elle tourne le dos à la horsaine, et sent l'adoration que lui vouait Morjana se muer en haine, en révulsion sans fond. Vouivre peine à cacher son trouble ; la hantise du rejet de la petite n'est plus une boule noire au creux de son plexus solaire : c'est désormais une déflagration qui atteint la serpentine par vagues.

Le regard de Morjana se pose sur le poignard de Bellérophon, abandonné au coeur des feuilles et des papillons morts.

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https://www.terresetranges.net/forums/profile.php?id=816 2018-03-18T22:31:30Z https://www.terresetranges.net/forums/viewtopic.php?pid=17037#p17037
<![CDATA[Réponse à : [Les forêts mentales] L'enfant aux trois vies : Aventure]]> Bellérophon, chaman radioactif.
Quête : achever la décontamination des lieux.
Symboles : radioactivité, totems et colifichets.

***

où suis-je ?

un millier de mains parasites m'attrapent et me soulèvent au rythme délirant d'une percussion satanique - les pieds d'abord, vient le corps ensuite. arraché de terre je vois venir l'ange de la mort environné d'un long pansement de gaze et coiffé d'un masque chirurgical comme on en portait au temps dont je n'ai jamais eu la moindre connaissance. la foule me porte et m'emmène en scandant des rires affreux, j'ai depuis longtemps perdu Aleko des yeux, petit petit petit, comment bougeait-il encore un pruneau entre les orbites ?

— ahum ! ahum ! ahum ! hurle la foule dégénérée. serais-je là même, au seul endroit de cette forêt de malheur où j'aurai tout donné, Boris et Morjana compris, pour ne plus jamais me trouver ? Maître des tréfonds, chuchoteur des abîmes dévastés, celui dont les yeux ne voient plus, bruleur de forêt, hurle-tempête et grand dévoreur ! ahum ahum !

Je suis jeté à bas d'un lourd véhicule rouillé, sorte de wagon émergeant d'une structure de béton fondu empestant la rad. tout autour se presse un peuple fongique à l'allure scabreuse, roulant vers moi des yeux crevés qui pourtant voient comme à travers les chairs. je suis pétrifié, ne bouge pas, tâtonne à la recherche de mon poignard sans le trouver. et soudain c'est elle qui me trouve, Vouivre, dont la présence néfaste vient titiller les frontières de mon esprit liquidifié par la rad. comme des ronds sur l'eau, je la sens là, qui me parle... ?

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https://www.terresetranges.net/forums/profile.php?id=815 2018-03-18T14:41:25Z https://www.terresetranges.net/forums/viewtopic.php?pid=17034#p17034