<![CDATA[Terres Etranges / [Bois-Saule] Une dent pour chaque baiser]]> 2019-02-25T15:08:02Z FluxBB https://www.terresetranges.net/forums/viewtopic.php?id=1122 <![CDATA[Réponse à : [Bois-Saule] Une dent pour chaque baiser]]> VINGT-CINQ DE MERDIER

[Comme c'est mon dernier jour pour cette session, j'applique la règle qui me permet de faire tous les jets de dés en double, et de choisir mon préféré]

Le contexte :

Le lieu : Une champignonnière hallucinogène / Un futur que j'imagine OK

Le moment : La nuit / Le jour OK

Le climat : climat différent, magique ou étrange / brouillard OK

Ce qui me tiraille : la faim / un trouble mental OK


Inspirations :

Mes symboles : dents, beauté OK

L'élément de Millevaux : l'égrégore ou la superstition (tiré deux fois) OK

L'historiette : Assister à la naissance d'un horla, c'est un peu comme jouir de sa propre mort.
C'est extrêmement déstabilisant... OK

Détail forestier :
[Sanglier / Cochon] ou [Racines / Radicelles] OK


Le cœur de la journée :

L'album :
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La imposibilidad de tu nombre, par Peregrino, la dernière ligne de piano quand tout s'arrête.

Ce qui m'attend :

Le temps semble comme arrêté. Je ne contrôle plus la perception du temps, je pense que c'est une chose que ces épreuves m'ont fait définitivement perdre. [Ce qui me tiraille = un trouble mental]. Je suis dans la forêt, nue, je vole, mes ailes de fées déployées. Le brouillard, opaque comme jamais, empêche de dicerner le décor, sinon qu'on voit d'innombrables racines et radicelles grimper le long des arbres dans un lent mouvement d'étouffement. [Moment = jour + Climat = brouillard + Détail forestier = Racines / Radicelles]

Crègne est perchée dans un arbre, elle a tout à fait une gueule de chien désormais. Elle me tient les bras, et malgré sa poigne, je comprends qu'elle cherche à m'aider. La chose-souris vole à mes côtés, avec sa tête de Silence plus blême et fixe que jamais. Et elle aussi cherche à m'aider.

Parce que je suis en train d'accoucher. [Le lieu = un futur que j'imagine + L'historiette : Assister à la naissance d'un horla, c'est un peu comme jouir de sa propre mort. C'est extrêmement déstabilisant...]

Mon aventure :

[Introspection, tiré deux fois]

Je pousse des cris si forts que tous les oiseaux de la forêt s'ébrouent. Puis la chose-souris m'aide à m'installer dans les branches, contre Sérène. Elle pose sur mon ventre l'enfant dont je suis visiblement la mère. Je ne veux pas le regarder pour l'instant.

Je pensais que j'avais ce pouvoir d'attirer à moi les personnes aimables. Et je pensais qu'elles ne pourraient pas m'aimer.

Aujourd'hui, je constate que j'ai deux amants et que je suis de nouveau mère. Peut-être que j'ai juste attiré à moi des personnes détestables et qu'elles ne pouvaient que m'aimer ? Dois-je me féliciter de cet avenir, ou dois-je me maudire ?

Je n'ose pas le regarder pour l'instant.

J'ai le sentiment que tout ce que j'ai vécu est une punition que je me suis infligée à moi-même pour avoir trompé le premier amour de ma vie, Sérène, en embrassant la créature à tête de corbeau. [l'élément de Millevaux : l'égrégore ou la superstition].

Est-ce que cet enfant est ma punition finale, ou est-il mon absolution ?

Je n'ose pas regarder.

[Je veux me garder le réconfort, mais comme nous sommes le dernier jour, j'ai quand même le droit de lancer deux fois le dé d'émotion = Acceptation ou Vigilance. Je choisis l'acceptation]

Je le regarde enfin. C'est la chose la plus contre-nature que j'ai jamais vue.

Et je l'accepte tel quel.

C'est ma punition, c'est mon enfant, c'est mon destin. C'est le fruit défendu de nos amours.

Réconfort :

Alors je le serre dans mes bras. Et Crègne, chienne apprivoisée, et la chose-souris, bienveillante à sa façon monstrueuse, m'étreignent à leur tour.

La fin de la journée :

[je tire un coup de théâtre ou une révélation. Je choisis le coup de théâtre]

Ma chose-enfant tête à ma poitrine. Crègne et la chose-souris se sont assoupies.

Et voici qu'émerge du sol, s'extrayant des racines, une vision d'horreur, d'une beauté à couper le souffle... [Symbole = beauté]

La nouvelle personne qui fera battre mon coeur.


FIN

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<![CDATA[Réponse à : [Bois-Saule] Une dent pour chaque baiser]]> VINGT-TROIS DE MERDIER

Le contexte

Le lieu : Une réminiscence de l’âge d’or OK

Le moment : le jour OK

Le climat : tempête OK

Ce qui me tiraille : le manque causé par l’oubli OK


Inspirations

Mes symboles : dents, beauté OK

L'élément de Millevaux : la forêt ou la nature OK

L'historiette : Ses voix font écho à sa multitude. Faites-le taire, par pitié, l'emprise afflue et je
sens qu'il cherche à me corrompre. OK

Le détail forestier : Mousse / Sphaigne OK


Le cœur de la journée :

L'album :
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Geisterstadt, par Omega Massif, un post-rock lourd, triste et urbain pour une soirée de fin du monde dans une ville fantôme.

Ce qui m'attend :

J'ai compris que c'était trop tard pour Crègne, elle avait passé le stade de non-retour, alors je me suis laissée tomber du bureau pour que sa gueule ne lacère pas ma gorge, et j'ai couru de toutes mes forces entre les armoires de calculateur, je l'entendais qui grognait et qui galopait à ma poursuite, et je pleurais parce que c'était peut-être la seule que j'aurais vraiment voulu sauver, et je suis tombée dans un paquet de bandes magnétiques, et ça m'a avalée comme des sables mouvants, j'ai chu... Engloutie par un lointain passé.

Vers une époque héroïque, belle et inquiétante. [lieu : une réminiscence de l'âge d'or]

Mon aventure :

[Introspection]

Je suis assise dans l'un des balcons d'une immense salle au faste d'antan. Il y a plus de personnes que je n'en ai jamais vu et tout le monde est habillé dans le plus grand apparat. Je sais que nous sommes dans le passé, dans une réminiscence, parce qu'il y a tous ces détails que je suis la seule à voir et qui indiffèrent les autres : ces ces bandes magnétiques qui s'écoulent des tympans du plafond, cette sphaigne qui colonise les gradins et l'estrade, et aussi le fait que personne ne remarque ma nudité.

Je respire à pleins poumons cette odeur de passé, faite de parfums, de sueur et de produits chimiques que je n'ai jamais sentis jusqu'à présent.

Sur la scène illuminée [moment = le jour], une personne avec un masque de plumes chante un air avec une voie hors du champ de l'humanité, ni masculine, ni féminine, une voix hors du temps et de l'espace et je suis subjuguée. [historiette = Ses voix font écho à sa multitude. Faites-le taire, par pitié, l'emprise afflue et je
sens qu'il cherche à me corrompre.]

[Mon introspection porte sur un élément de ma feuille de personnage : Je suis prise en chasse par une ancienne amante à qui j'ai brisé le coeur. / Je suis en chasse de personnes à aimer

J'écoute cette être d'avant, je sens une chaleur s'emparer de moi et je surprends déjà à l'aimer. La chasse n'aura donc jamais de fin ? Cette personne au masque de plumes et à la voix d'or est-elle ma prochaine proie ? Où la prochaine personne qui me prendra en chasse ? Est-ce vraiment ce destin que je veux ? Que vaut mon amour s'il me pousse dans les tourments et me pousse à faire du mal ?

Je vois des personnes pleurer dans l'auditoire. Tout le monde est si beau. [Symbole = beauté]. Je voudrais avoir une histoire avec chacun d'eux. Mon désir n'a pas de fin. Et c'est à mon tour de pleurer.

D'extase, d'amour, de chagrin, et aussi de manque.

Ma poitrine tressaille et j'ai du mal à respirer. Je fais une nouvelle crise. J'ai besoin d'absorber ce souvenir d'opéra, pour aller mieux.

[Ne voulant pas renoncer à mon réconfort, je ne lance qu'une fois le dé d'émotion. J'obtiens : l'ennui].

Je consomme, je consomme tout le souvenir comme quelqu'un respirerait dans un sac pour calmer ses angoisses.

Et ainsi j'en absorbe la magie. Le chant me semble soudain monotone, je ne comprends plus pourquoi tout le monde reste assis à contempler ce spectacle bouffi de prétention. Tout le caractère artificiel de la chose me saute désormais aux yeux, et surtout sa vanité, sachant la ruine qui suivra.

La tempête s'engouffre dans la salle. Le vent emporte les chapeaux, la pluie gâte les tenues. [climat = tempête]. Des arbres poussent à toute vitesse. On évacue en poussant des grands cris. La personne au masque de plumes disparaît sous les ronces et les orties. Et cette fin du monde m'indiffère. [élément de Millevaux = la forêt ou la nature]

Le réconfort :

Je m'endors, à bout de forces. Et lorsque je me réveille, dans les décombres éventrées où la forêt a repris ses droits, il n'y a plus que des squelettes qui servent de nids pour ces petits oiseaux noirs qui vivent dans l'humus. Crègne n'est pas à l'horizon, je ne sens pas son odeur. Je suis seule et j'en éprouve un immense soulagement.

La fin de la journée :

Je m'endors à nouveau, inconsciente de la présence de Crègne et de la chose-souris, maintenant tout proches. [un danger ou un problème s'annonce]

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<![CDATA[Réponse à : [Bois-Saule] Une dent pour chaque baiser]]> VINGT-DEUX DE MERDIER

Le contexte :

Le lieu : un bunker OK

Le moment : la nuit OK

Le climat : calme OK

Ce qui me tiraille aujourd'hui : la faim OK


Inspirations

Mes symboles : dents, beauté OK

L'élément de Millevaux : la ruine ou les ruines OK

L'historiette : « Moi j'ai connu un loup ma foi, moi j'ai connu un loup ! Qui ne se nourrissait
pas ! Qu'est devenu fou ! »
Chansons du patriarche OK

Détail forestier : Cloportes / Sauterelle / Scarabée OK


Le cœur de la journée :

L'album du jour :
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Within The Darkness Between The Starlight, par Nhor, entre piano à fleur de peau et black metal atmosphérique, un temple gothique de nature, d'émotions et de ténèbres.

Ce qui m'attend :

Au moins dans le bunker, tout est calme. Pas un souffle de vent, pas une goutte de pluie. [Le lieu = le bunker + climat = calme]. Rien que Crègne, moi, et les gros cloportes noires qui rampent le long des racines qui ont envahi la structure. [Détail forestier : Cloportes / Sauterelle / Scarabée]. Ce lieu doit servir de terrier à Crègne, en tout cas c'est sans hésiter qu'elle m'a entraînée là pour nous soustraire à la chose-souris.

Si je pense être ici en relative sécurité, je commence à étouffer. Je meurs de faim et j'ignore comment il est possible que nous ayons encore de l'air pour respirer. [Ce qui me tiraille = la faim] Crègne s'en va nous ramener à manger. Je reste seule, et je n'ai aucune idée de ce qui va se passer.

Mon aventure :

[Péripétie : Je découvres un passage mais il est gardé]

Crègne tarde à venir, alors j'explore les lieux à la recherche de conserves. Chacun de mes pas fais un écho épouvantable. Des néons clignotants sont le seul phare dans ces ténèbres souterraines [moment = nuit].

Je finis par trouver une porte blindée que Crègne n'a sans doute jamais pu ou tenté ouvrir. Il y a une molette à tournée, mais je n'ai aucune idée du code, et une sorte d'interphone mais j'ai perdu ma langue.

Alors je tente le tout pour le tout. Je ne voulais croire Kinder quand il me disait que ces lieux étaient le fruit de mon imagination. Mais si c'est le cas, alors je dois pouvoir ouvrir cette porte. Je m'appuie contre elle, mes paumes et mes cuisses plaquées contre le métal glacial. D'un côté, je sais que je ne devrais pas essayer d'ouvrir cette porte, car qu'est-ce qui pourrait m'attendre de bon derrière ? [J'envisage l'échec et ses conséquences positives]. Mais de l'autre, la curiosité, et disons-le, l'espoir, sont plus forts. Alors je fais un effort mental à m'en faire éclater les veines du front. Je pense que derrière, il y a quelque chose à manger, mais aussi, oui, pourquoi pas, du moins que je le souhaite, un de mes amants perdus. Sans doute la personne qui m'écrit des lettres, il ne reste plus qu'elle après tout. [J'investis ma quête de l'âme soeur pour avoir un bonus de 1, je lance le dé et j'obtiens 6+1 = 7. Je réussis et j'obtiens un avantage supplémentaire inespéré.]

Un grand clac, et la porte s'ouvre. Etait-elle vraiment verrouillée ?

Derrière, une immense salle. Des ventilateurs couverts de liane et de moisissure tombante. Des colonnes et des colonnes de calculateurs couverts de champignons. Des bobines magnétiques éparses sur les gravats du sol. [Element de Millevaux = la ruine et les ruines]

Assise sur un bureau maculé d'écailles de peinture, la personne qui m'écrit toutes ses lettres érotiques. Elle est maigre, drapée, dans une cape, et sa tête est recouverte d'un casque de fourrure à l'effigie d'un loup. Elle se tourne vers moi. Sur le pupitre, un fruit rouge et charnu, d'apparence délicieuse.

Je reconnais les pattes de mouche sur les lettres à ses côtés. C'est elle, c'est cette personne. Perché dans le ventilateur, son corbeau craille.

"Je me suis affamée pour que tu puisses manger ce fruit, car je sais que tu ne t'es pas nourrie depuis longtemps." [L'historiette : « Moi j'ai connu un loup ma foi, moi j'ai connu un loup ! Qui ne se nourrissait
pas ! Qu'est devenu fou ! »
Chansons du patriarche]

Je croque dans le fruit et je ressens une impression de puissance. Le jus rouge coule sur ma poitrine.

La personne tend les bras vers moi. Mais elle s'écroule, morte. Elle s'est sacrifiée pour que je vive. Et je ressens un profond soulagement, car je ne voulais plus d'elle dans ma vie.

Le réconfort :

Je me sens plus belle que jamais. [Symbole = beauté]. Je sais que c'est ce que voit ma correspondante quand elle rend son dernier soupir. Une oeuvre d'art qui est en partie son oeuvre. Et qui a eu raison d'elle.

Et quand Crègne fait irruption dans la salle avec sa maigre récolte, elle me découvre en train de caresser la tête de loup entre mes jambes, triomphante.

La fin de la journée :

Alors Crègne bascule le cadavre et monte sur le bureau, elle me monte dessus, elle veut faire l'amour, et je le veux aussi, et c'est plus sauvage que jamais.

Tellement sauvage.

Que quand j'atteins l'orgasme, je vois la gueule de Crègne noire de hargne, les babines retroussées. Je ne vois plus la femme, mais la bête.

Dans le silence immortel des ruines du temps d'avant, au milieu des vestiges et de la mémoire des morts, c'est Crègne la femme chienne sur moi et je ne suis plus son amante mais sa proie.

[Un danger ou un problème s'annonce]

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<![CDATA[Réponse à : [Bois-Saule] Une dent pour chaque baiser]]> VINGT-ET-UN DE MERDIER

Le contexte :

Le lieu : Une usine ou une centrale à l'abandon OK

Le moment : le jour OK

Le climat : vent OK

Ce qui me tiraille aujourd'hui : la faim OK


Inspirations :

Mes symboles : dents, beauté OK

L'élément Millevaux du jour : la forêt ou la nature OK

L'historiette : Ce qui me dégoûte le plus ? Ces êtres qui s'accrochent à leur humanité comme un
clochard à ses guenilles. OK

Le détail forestier : Dionée / Droséra / Népenthès / Autre plante carnivore OK


Le cœur de la journée :

L'album :
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Dolmen Music, par Meredith Monk, chant soprano, choeurs masculins et orchestre de chambre pour une ode destructurée aux frontières de l'apaisement, de la folie et du paganisme.

Ce qui m'attend :

Une ancienne usine battue par les vents qui font claquer les bâches et les chaînes pendues aux poutrelles rouillées. Machines aux usages oubliés couvertes de lierre. Engins de chantier éventrés par des arbres aux houppiers qui se balancent furieusement. Volée de poussière et de limaille dans l'air. [lieu : Une usine ou une centrale à l'abandon + climat : vent + détail forestier : forêt ou nature]

Combien de temps s'est-il passé depuis la révélation de Kinder ? Il fait jour [moment = jour] et même étrangement jour. Il n'a jamais fait aussi clarteux. Le ciel qu'on aperçoit à travers la charpente défoncée est d'un blanc laiteux.

J'ai la désagréable impression d'avoir été déportée à travers le temps et l'espace, et des picotements dans la colonne vertébrale à l'idée que ce carnaval dure depuis des jours et des jours.

Je regarde Kinder, incrédule. Mon périple n'aurait aucun sens si ce lieu comme tous ceux qui l'ont précédé n'était qu'une chimère de mon esprit ou d'un autre ! Par ailleurs, ce que ça implique sur le reste, notamment sur les personnes que j'ai rencontrées, m'est insupportable. Je choisis d'ignorer cette information.

Vaille que vaille, je veux continuer à me battre. Et aujourd'hui, c'est Crègne que je veux attirer à moi.

Mon aventure :

[Introspection]

Assise en tailleur, j'attends. Mon estomac crie famine mais cette information aussi, je veux l'ignorer. Kinder est assis à mes côtés. Son corps réchauffe le mien, c'est un vrai fourneau. Il a lâché les plus dociles de ses fées pour nous distraire. Ballets de corps fragiles pris dans des nasses de lumière et de feuilles mordorées.

Je ferme les yeux et je tente de rassembler ce qui me reste de passé. Je réalise que mon destin funeste : "une personne en trompe une autre avec un animal de la forêt", ne s'est pas réalisé. Je pensais que Sérène me tromperait avec la créature à tête de corbeau. Mais j'ai désamorcé la situation en l'acceptant, en m'unissant à eux. Ai-je contré l'infortune qui m'attendait ? J'aimerais que le monde soit aussi clément.

Kinder s'est endormi. Un souffle étonamment fort gonfle sa cage thoracique. Je suis tentée de le caresser dans son sommeil mais une apparition me coupe dans mon élan.

Emergeant des carcasses de machines-outils, grognant Crègne. Elle monte vers nous, à quatre pattes. Ce qui reste de ses habits est presque fusionné dans sa fourrure. Son visage n'est pas tout à fait devenu une gueule de chien, mais il en prend le chemin. J'ai grand-peur en voyant que sa mâchoire est déformé par la présence dans sa bouche de crocs de chiens. Ce que la chose-souris me réservait lui est bien arrivé à elle [Symboles = dents] Ses cheveux sont hirsutes et elle sent vraiment très fort le fauve.

Elle pousse un grognement sourd et prolongé, elle me renifle. Dangereuse. Alors, c'est ainsi que mon destin funeste doit s'accomplir. C'est moi qui doit tromper une autre personne avec un animal de la forêt. Moi je suis redevenue belle, et l'esprit brillant qu'était Crègne est devenu la bête. Mais entre nous deux, l'amour reste le fil conducteur. Elle me mord le bras et les flancs, je la laisse faire, je plonge mon visage dans ces cheveux qui sentent la bête mouillée, je respire cette odeur à pleins poumons. Elle me lèche et me mord dans des endroits de plus en plus intimes. Je parcours sa fourrure et cherche en-dessous les reliquats de peau humaine. Elle prend le goût de mon sang. Elle a l'air écoeurée par ce qui reste de mes apparats d'humanité. Je retire mes vêtements pour lui faire plaisir et je la laisse les déchiquetter. Je me roule dans la poussière pour montrer mon côté animal et ma soumission, elle me grimpe dessus. [L'historiette : Ce qui me dégoûte le plus ? Ces êtres qui s'accrochent à leur humanité comme un clochard à ses guenilles.] Elle doit sentir que j'ai faim et elle déglutit des reliefs de son précédent repas, elle me les met dans la bouche et me fait mâcher. C'est répugnant et je mâche parce que ça lui fait plaisir.

[Je renonce au réconfort et lance deux fois les dés sur la table d'émotions. J'obtiens : Mépris ou Vigilance. Je choisis le mépris]

Kinder se réveille. Il tente de chasser Crègne avec son crochet à fées. Les fées esclaves cessent leur danse et rentrent dans leur cage, de peur.

"Qu'est-ce qui te prend de t'accoupler avec cette bête ? Qu'est-ce qui te prend ?"

Crègne grogne et aboie.

Je réalise que Kinder est un ange quand nous sommes seuls. Mais il ne veut pas partager. Au final, il révèle ce qu'il est : un dominant que ne conçoit les relations que comme d'exclusives liaisons de maître à esclave, et donc à ses yeux je n'appartiens qu'à lui seul. Je le regarde avec mépris.

"Je vais la tuer ! Elle t'a outragée !"

Je l’attrape dans mes bras. Il ne pèse absolument rien. Son corps est vide comme son coeur. Je lui fourre dans la bouche ce que je conserve depuis des jours : la dionée vipère [Le détail forestier : Dionée / Droséra / Népenthès / Autre plante carnivore]. Elle plante ses crochets dans sa langue et je vois son visage se noircir de façon presque instantanée. Kinder s'écroule et se momifie sous nos yeux. Crègne lèche son corps. Elle geint. Elle a plus de compassion de moi.

Je libère les fées, et tout en empêchant Crègne de les attraper, je les pousse à s'envoler. Celles qui étaient trop sous l'emprise mentale de Kinder, je les chasse. Puissent-elles survivre dans la nature.

Je garde la dépouille de Kinder, puisqu'après tout il était lui aussi mon amant et je l'aimerai toujours.

Crègne me regarde avec un air effrayé. Je sens une grande douleur dans mon dos.

Des ailes de fées, tout en papier, en peau, en dentelle et en filigrane, sortent de mon corps. [une transformation physique ou mentale]

Maintenant, Crègne me regarde avec dévotion.

La fin de la journée :

Je m'envole et même si ça me fait atrocement mal, j'ai un besoin viscéral d'expérimenter cette nouvelle capacité. Mais comme pour me punir, la seule chose notable que me montre le ciel, c'est

à l'horizon

la silhouette de la chose-souris

[un danger ou un problème s'annonce]

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<![CDATA[Réponse à : [Bois-Saule] Une dent pour chaque baiser]]> VINGT DE MERDIER

Le contexte :

Le lieu : Une champignonnière hallucinogène OK

Le moment : la nuit OK

Le climat : climat différent, magique ou étrange OK

Ce qui me tiraille : le manque causé par l’oubli OK


Inspirations :

Mes symboles : dents, beauté OK

L'élément de Millevaux : la forêt ou la nature OK

L'historiette : Mes enfants... Vous êtes nés pour porter le fardeau de la corruption sur votre
visage. Et ils vous chassent ? Triste hommes. OK

Le détail forestier : Écorce / Peau / Sève / Résine OK


Le cœur de la journée :

L'album :
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Lisieux, par Lisieux, du néo-folk, une guitare entêtante, un chant féminin vaporeux, la forêt qui se referme sur elle. Bienveillante... ou non ?

Ce qui m'attend :

"Qu'est-ce que ça signifie, ces statuettes, Sérène ?
- Je ne sais pas, ce sont juste des petits personnages...
- Tu t'es jouée de moi depuis le début, c'est ça ?
- Mais non, je te jure !
- Tais-toi, je vois clair dans ton jeu ! J'en ai assez d'être manipulée ! Maintenant je choisis ! Je choisis comment je vis, je choisis avec qui je vis ! Je croyais que je t'avais blessée, mais c'est toi qui me blesses depuis le début !
- Tu as perdu la tête, viens dans mes bras !
- Non !"

Je veux la repousser, et elle tombe du haut de la crête rocheuse. Je la vois chuter, effarée, je me tiens la bouche avec la main.

Ainsi donc, c'était vrai ! Retrouver la voix était une malédiction !

Alors je suis partie. Le niveau de l'eau était en train de rebaisser et je descendis la montagne comme à sa poursuite. La créature à tête de corbeau prendrait soin de notre oeufant. Moi, je devais fuir à nouveau, puisque j'étais maudite.

Ce fut une journée de désespoir à traverser une forêt détrempée remplie de cadavres de coelacanthes que déjà suçotaient les mouches. Et à cette détresse morale s'ajoute une nouvelle crise de manque. Je tremble dans les vêtements issus de ce que Sérène avait déchiré de sa propre parure [Ce qui me tiraille : le manque causé par l’oubli]. La nuit tombe, opaque et glauque. [moment : la nuit]

Mes pas m'égarent dans une forêt encore plus étrange que ce que j'ai déjà pu visiter. Une forêt de champignons géants qui dégoulinent d'eau. Le sol est spongieux, comme s'il voulait m'avaler. Des brouillards de spores psychotropes envahissent les lieux [Le lieu : Une champignonnière hallucinogène]. Et voilà qu'il se remet à tomber des fragments de lettres d'amour [climat différent, magique ou étrange].

Je suis tentée de les lire pour pallier à mon manque... Mais je sais que ce serait une mauvaise idée.

Mon aventure :

[Péripétie : Une occasion de progresser]

Je me couvre le visage, mais il est trop tard, j'ai déjà inhalé des spores. Tout mon corps devient tout mou et c'est comme si des fluides étranges circulaient à l'intérieur. Je lis les fragments de lettre et je n'ai aucune idée de si je lis la vérité ou si j'invente le texte au fur et à mesure. La personne qui entretient avec moi cette pernicieuse correspondance me promet que je peux augmenter un pouvoir que j'ai déjà, celui d'attirer les personnes aimables.

Alors je me prends à vouloir accepter ce pacte. Car je veux attirer Kinder, mon chasseur de fées.

Je mange la lettre. Une sensation de chaleur m'envahit. Si ça ne marche pas, je me retrouverai sûrement seule, mais au moins cesserai-je de faire du mal aux autres. [Je définis ce que je veux atteindre, et les conséquences négatives et positives d'un échec]

Je continue à manger les fragments de lettre, à les lécher, à me frotter le corps avec. "Je mérite de trouver l'âme-soeur. Je le mérite. J'ai trop souffert pour rien et aujourd'hui, je veux choisir mon destin. Kinder, viens à moi. Et ensuite, j'appellerai les autres personnes que j'aime. Crègne, et peut-être même la créature à tête de corbeau, père de mon oiseaumme, et peut-être même la chose-souris. Et peut-être même toi, mystérieuse personne derrière ton écritoire."

[J'ai utilisé ma quête pour obtenir un +1 au dé, je lance et j'obtiens 3+1 = 4 > je ne peux atteindre mon but que si j'en paye le prix. Je lance pour le prix à payer et j'obtiens 16 : une mutilation]

J'aurais dû me douter que cette correspondance magique ne m'offrirait rien sans contrepartie. Je sens le papier me cisailler la langue. Ainsi soit-il

Quand Kinder émerge dans la forêt des champignons, au milieu des brumes psylocibyles, je suis par terre en train de cracher ma langue.

Il la prend dans sa main et la contemple comme un animal blessé, puis la met dans sa besace.

Le réconfort :

Il m'entraîne non loin d'ici. Il veut que je reste dans les vapeurs, car cela m'anesthésie. Je le regarde se pencher vers moi, comme si j'étais sous l'eau et qu'il me fixait depuis la surface, son visage est trouble.

"Comme tu es belle. Tu es plus belle que la reine des fées." [Symbole : beauté]

Je veux dire quelque chose mais je crache du sang.

Chtttt...

Il ouvre une cage qui contient une de ses fées. Elle est laide comme un insecte mélangé avec une pomme de terre verruqueuse. [L'historiette : L'historiette : Mes enfants... Vous êtes nés pour porter le fardeau de la corruption sur votre visage. Et ils vous chassent ? Triste hommes.] Il lui tord le cou et fabrique un emplâtre avec sa peau, dont il me garnit la bouche. [Écorce / Peau / Sève / Résine] J'aime sentir sa petite main qui me soigne.

La fin de la journée :

Je le regarde s'activer auprès de ses petites cages.

"Sais-tu pourquoi tous les lieux et leur flore que tu visites sont si étranges ?", me fait Kinder. [symbole : forêt ou nature]

Je hoche la tête par la négative.

"Parce que c'est toi qui les génère. C'est ton inconscient qui façonne ton environnement. Tout ce voyage que tu as fait, c'est ton esprit qui te l'a imposé. [Une révélation]

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<![CDATA[Réponse à : [Bois-Saule] Une dent pour chaque baiser]]> DIX-NEUF DE MERDIER

Le contexte :

Le lieu : un rivage OK

Le moment : la nuit OK

Le climat : climat différent, magique ou étrange OK

Ce qui me tiraille : le manque causé par l’oubli OK


Inspirations :

Mes symboles : dents, beauté OK

L'élément de Millevaux : la forêt ou la nature OK

L'historiette : Il sculpte nos corps dans l'acier comme nous sculptons nos vies dans la glaise.
C'est lui ! Le grand architecte purificateur !!! OK

Le détail forestier : Cloportes / Sauterelle / Scarabée OK


Le cœur de la journée :

L'album :
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Time and Space, par Kaosmos, piano au fur et à mesure augmenté de réverb pour la traversée de la désolation.

Ce qui m'attend :

Je crois que nous avons beaucoup dormi avec l'ourse. Quand nous sommes enfin sorties de sa grotte, on se tenait par la main comme des enfants. La montagne était devenue une falaise penchée sur un océan nouvellement formé. D'autres montagnes émergeaient comme des îles, et ça et là des cimes d'arbres piquées incongrument dans l'eau, sous le léchage de la lune et des étoiles. [lieu = un rivage, moment = la nuit]

Je n'avais plus faim ni froid, je portais une partie des vêtements de Sérène, déchirés pour protéger l'essentiel. Mais je frissonnais pourtant. Le manque, l'appel du vide lié à l'oubli se faisait à nouveau sentir.
Je voulais connaître tous les détails de notre histoire passée, des plus banaux jusqu'aux plus intenses, des plus beaux jusqu'aux plus sordides. Je me sens mal, je me sens en manque, j'ai besoin de savoir... J'essaye de faire comprendre mon besoin à Sérène en improvisant un langage des signes. [ce qui me tiraille = le manque lié à l'oubli]

Notre enfant bécasse pépiait dans mes bras.

J'avais le sentiment que c'est à ce moment que la créature à tête de corbeau déciderait d'intervenir pour tout remettre en cause.


Mon aventure :

[Exploration]
Hélas, Sérène ne comprend pas ma requête. Elle m'apporte des vivres, m'offre du réconfort, je n'en veux pas. Je m'éloigne, tremblante, je vais explorer les alentours. Elle me suit avec l'enfant dans ses bras. J'ai l'intime conviction que mon ancien amant, la créature à tête de corbeau, que je suppose être le "père" de l'enfant, rôde dans les parages. Je veux prendre les devants, le confronter, pour en finir.

Où se cache-t-il ? Sûrement dans les hauteurs comme tout volatile de son espèce. J'escalade des parois périlleuses, Sérène me supplie d'arrêter. L'enfant becasse me rejoint en volant maladroitement de ses bras percés de rémiges à nu, Sérène peine à nous rattrapper, elle prend des risques.

Je pense que la créature à tête de corbeau est là parce qu'elle attendait ma réconciliation avec Sérène. Et maintenant, c'est Sérène qu'elle désire, car je crois qu'elle se nourrit de notre peine et de notre jalousie, ou qu'elle en tire une sorte de plaisir érotique ou spirituel.

Alors je me dis que pour la trouver, je dois arrêter de la chercher. J'accélère l'escalade pour semer Sérène une bonne fois pour toute. Arrivée sur une arête, je redescends par un autre chemin. Mon but est de retrouver Sérène car je pense que justement la créature à tête de corbeau veut s'assurer d'un moment en tête à tête avec elle. [je fais une spéculation pour avoir le droit de lancer le dé deux fois. J'obtiens 1 et 2, je choisis un.]

Et je ne me suis pas trompée. Je trouve Sérène allongée sur une crête rôcheuse, nue. Des scarabées épineux lui montent sur le corps et elle n'en a cure, parce qu'elle embrasse la créature, elle le laisse trouer ses joues de son bec et picorer son cuir chevelu. A notre vue, elle frémit de culpabilité, elle recherche ses vêtements, mais la créature les a jetés. [Détail forestier : Cloportes / Sauterelle / Scarabée]

Le réconfort

Alors, je fais la seule chose qui pourrait nous sauver. Je jette mes vêtements à mon tour, et j'embrasse le crâne emplumé de la créature, je teste la texture de son corps avec le mien, sous les yeux de notre enfant à nous trois.

Le temps passe. Il se met à pleuvoir des minuscules fragments de papier. Des morceaux issus de ma mystérieuse correspondance. Je les mâche et cela apaise mon manque. [Un climat différent, magique ou étrange]

Nous sommes allongés tous les quatre sur la roche. Nous voyons pousser des forêts de coraux phosphorescents sous la surface de la mer. [Détail forestier : forêt ou nature].

Personne n'a encore rien dit depuis notre union. A gestes mesures, la créature s'empare de notre enfant bécasse. Il m'ouvre la bouche avec un doigt griffu. Et il perce mes gencives avec le bec de l'enfant, une par une. Cela me fait vraiment très mal, mais curieusement j'en retire aussi une forme d'extase qui me bouleverse. Cela me fait mal parce qu'il me perce les gencives et parce que de nouvelles dents repoussent à toute vitesse. Cela me fait tellement mal que je crie. Je crie à en briser la lune ! [symbole : dents]

Je suis redevenue comme avant [transformation physique liée à l'exploration]. J'ai retrouvé ma beauté et j'ai retrouvé la parole. Mais quel terrible usage vais-je alors en faire ? [la transformation aura aussi des conséquences dramatiques]

La fin de la journée :

Alors que la créature et l'enfant dorment contre moi, je veille encore. Sérène a allumé un feu de camp pour nous réchauffer, et aussi pour faire cuire de la glaise. Elle fait de petites statuettes. [L'historiette : Il sculpte nos corps dans l'acier comme nous sculptons nos vies dans la glaise.
C'est lui ! Le grand architecte purificateur !!!]

Je nous reconnais dans ces figurines : l'enfant, la créature, Sérène, moi-même, l'ourse...

Mais j'ai aussi l'effroi de reconnaître...

Crègne

Silence

La chose-souris

Kinder

La fée

Et même une silhouette penchée sur son écritoire, un corbeau sur ses épaules.

Toutes des personnes dont Sérène n'est pas censée connaître l'existence.

[Un coup de théâtre]

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<![CDATA[Réponse à : [Bois-Saule] Une dent pour chaque baiser]]> DIX-HUIT DE MERDIER

Le contexte :

Le lieu : Une mangrove ou autre forêt engloutie OK

Le moment : la nuit OK

Le climat : calme OK

Ce qui me tiraille : un trouble mental OK


Inspirations :

Symboles : dents, beauté OK

L'élément de Millevaux : la forêt OK

L'historiette du jour : Dans son œil torve ne ruminait que la cogitation d'un monde presque mort.
Pourtant les corbeaux croassaient de plus belle. OK

Détail forestier : Dionée / Droséra / Népenthès / Autre plante carnivore OK


Le cœur de la journée :

L'album :

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s/t, par Jarboe & Helen Money, le chant féminin de Jarboe, aussi désincarné qu'omniprésent, le violon d'Helen Money, parfois fragile parfois massif, le chant et la blessure du cygne dans une seule élégie.

Ce à quoi je m'attends :

J'ai répondu à la lettre. J'ai écrit que mon corps et mon âme m'appartenaient désormais, que je ne serai ni son jouet ni celui de personne d'autre. J'ai tendu la lettre au corbeau, et là, j'ai senti le frisson de possibles représailles, et en même temps je suis prête à les affronter, car maintenant je choisis qui j'aime et qui je combats.

Je suis partie une nouvelle fois de ce lieu qui n'avait plus rien à m'apporter et je me suis enfoncée dans une forêt qui avait tout pour être inquiétante parce que justement elle était banale et parce que le temps était des plus calmes [climat = calme]. Je suis restée en pagne, je n'ai pas ressenti le besoin de me couvrir plus car le temps des fausses pudeurs était révolu.

C'est là que l'eau s'est mise à monter. Cela a commencé à la tombée de la nuit [moment = nuit], si bien que je n'ai pu bivouaquer pour dormir. L'eau sourdait du sol, venant d'on ne sait où, et bientôt je me retrouvai à patauger. Au bout d'un moment, j'ai compris qu'il ne fallait pas espérer que ça s'arrête. Je nageais au milieu des cimes des arbres. Je tentais de plonger de temps à autres et je voyais les troncs engloutis, l'herbe onduler comme des algues, et des gros poissons à tête osseuse investir les profondeurs comme s'ils avaient toujours été là. Enfin, c'est à peu près tout ce que je voyais selon les pâles rayons de la lune

Je m'attendais à ce que quelque chose de décisif se produise.

Mon aventure :

[Péripétie : une surprise]

Je me sentais détraquée mentalement [Ce qui me tiraille : un troube mental]. A mesure que la nage accapparait mes forces, je sentais vaciller mon envie de me battre ; quand le monde entier s'en prend à vous, abdiquer semble l'option la plus douce.

J'avais l'impression que l'océan voulait engloutir le monde entier. Je plongeais encore fréquemment pour vérifier la progression du niveau. Et je voyais la cime des arbres très loin sous mes jambes. J'étais transie de froid. J'avais beaucoup de mal à accorder une réalité à ce qui se passait, je pensais que c'était le fruit de mes délires, ou un désastre magique causé par mes délires.

J'ai encore replongé la tête sous l'eau...

Et j'ai vu Sérène ! Elle m'aggrippait les pieds et voulait m'entraîner par le fond. Comme éclairé par une lune intérieure, son visage était plus beau et hermétique que jamais, et ses cheveux noirs formaient comme une sorte de méduse autour de sa tête.

C'est là que j'ai compris que cette fois-ci, c'était réel.

Je me laissai descendre à hauteur de Sérène. Elle voulut me dire quelque chose et une colonne de bulles s'échappa de sa bouche. Je compris qu'elle manquait d'air. Loin en dessous-nous, les cimes palpitaient au gré du courant. De noirs coelacanthes nous frôlaient. Sérène était dangereuse, mais je n'allais pas la laisser mourir comme ça. Je l'embrassai à pleines lèvres pour lui donner mon air. Puis je la pris par la taille pour la remonter à la surface. Elle se rejeta en arrière et ses vêtements trempés et translucides collaient à sa peau.

Nous nous laissâmes dériver. Puis elle brisa le silence.

"J'ai fait tout ce chemin pour te retrouver."

Bien sûr, je ne pouvais pas répondre.

Elle écarta mes lèvres avec ses doigts et comprit une partie de ce qui m'était arrivé. [symbole = dents]

"Je suis fière de voir que le destin t'a punie pour ce que tu m'as fait."

Alors j'ai compris qu'il y avait une possible issue positive. Puisque le destin m'avait punie, ma dette envers Sérène était payée. L'ardoise effacée. Alors on avait une chance de repartir sur de bonnes bases.
Ce que j'allais tenter de faire avait des chances de succès, mais si ça échouait, alors Sérène resterait une ennemie. Mais au moins je serais libre de mes amours. [dire ce que l'on souhaite, envisager l'échec et ses conséquences négatives comme positives]

Je nage vers elle pour l'embrasser. Alors soit elle m'aime encore, soit je la noierai et nous en finirons une bonne fois pour toute. [pour avoir un bonus de 1 au dé, j'utilise mon vice : mon amertume peut me pousser à commettre des choses désastreuses. J'obtiens un 4+1 = 5, une réussite sans contrepartie]

Elle me gifle puis me rend aussitôt mon baiser. Je cherche à enfoncer ma langue jusque dans sa gorge. Elle me malaxe tout le corps avec fureur. Je lui arrache des cheveux. Elle éclate mon pagne. Ses mains se font encore plus intrusives. J'ai aussitôt une série d'orgasmes augmentés par l'hypothermie proche.

Le réconfort :

Ce sont deux corps assouvis qui s'échouent sur le flanc de la montagne. Deux guerrières réconciliées.
Sur nos ventres vient se poser


l'enfant-bécasse.


La fin de la journée :

Une ourse des montagnes nous a ramassées à demi-mortes et nous sommes maintenant réchauffées par son pelage. Le sommeil me vient. Je sens que tout touche à sa conclusion. Maintenant, la créature à tête de corbeau fera sans doute à nouveau son apparition. J'entends déjà son cri. [L'historiette = Dans son œil torve ne ruminait que la cogitation d'un monde presque mort. Pourtant les corbeaux croassaient de plus belle.] Nous virons si vraiment elle séduira Sérène et comment je réagirai.

Je ramasse une plante que j'ai vue dans la grotte. Une dionée vipère aux crochets venimeux. Il est possible que ça me soit utile à l'avenir. [détail forestier : Dionée / Droséra / Népenthès / Autre plante carnivore.]

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<![CDATA[Réponse à : [Bois-Saule] Une dent pour chaque baiser]]> DIX-SEPT DE MERDIER

Le contexte :

Le lieu : Une architecture animale OK

Le moment : la nuit

Le climat : calme OK

Ce qui me tiraille : la faim OK


Inspirations :

Mes symboles : dents, beauté OK

L'élément de Millevaux : l'oubli ou la mémoire OK

L'historiette du jour :  La lumière torride qui respire par les interstices des feuilles.
À respirer cet air fétide, mon cœur pourrait presque se fendre. OK

Le détail forestier : Lianes grimpantes ou rampantes OK


Le coeur de la journée :

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Celestial Genealogy, Birth of a Mountain, par Innerborée, à la croisée entre post-rock, black art et doom metal, le mariage du chant de la belle et de la bête dans une nuit montagneuse et lunaire.

Ce qui m'attend :

J'ai couru jusqu'à que mes pieds refusent de me porter davantage, sans regarder devant moi, au hasard. Je pense que si ma fuite avait été un peu réfléchie, je ne me serais pas aventurée où je suis maintenant. De la forêt, seuls les troncs des arbres sont visibles, du jour seuls quelques rayons et le climat est tempéré par le plafond qui pèse au-dessus de ma tête [climat = calme]. En effet, il est impossible de voir le ciel car entre les arbres est tendu un véritable tapis de lianes qui forment des voûtes et des alcôves, et tout ceci est visiblement ni l'oeuvre d'un agencement naturel de la végétation, ni l'oeuvre de l'homme tant ces alcôves et ses passerelles ou sa structures ont des formes qui ne semblent pas conçus pour lui. Force m'est de constater que c'est une espèce - espérons-le, animale- qui a bâti cette cité de lianes. Mais pour l'instant, je n'ai pas identifié ses habitants. Pour l'heure, j'ai besoin de me vêtir et j'arrache des lianes pour m'en faire un pagne. J'ai terriblement faim, mais je n'ose pas laper la sève qui s'écoule de ces ramures parasites. [ce qui me tiraille = la faim]

Au fur et à mesure de la journée, la cité se réchauffe, comme si les lianes servaient d'étuve. Je transpire à grosses gouttes. L'air commence à se remplir de spores toxiques. Je commence à me demander s'il s'agit vraiment d'une ville animale et non pas d'un piège. Il fait vraiment trop chaud et je commence à perdre la tête. [historiette = La lumière torride qui respire par les interstices des feuilles. À respirer cet air fétide, mon cœur pourrait presque se fendre.] Incapable de me tenir debout, je rampe à quatre pattes pour chercher l'air frais et pur à la surface de l'humus, et pour tenter de m'extraire de ce four. Quand la nuit tombe, je n'y suis pas encore parvenue et je me retrouve dans l'obscurité sans pour autant que la chaleur ni l'aspect délétère de l'air à respirer n'ait diminué [moment = la nuit]. Des hululements contre-nature commencent à retentir.

Mon aventure :

[Introspection]

Je tombe dans les vapes. Ecrasée sur le sol, insensibles aux insectes qui montent de la terre pour courir sur moi. Je repense à l'immense besoin d'amour qui me hante, et à ma peur que plus personne ne m'aime depuis que j'ai perdu mes dents. [Mon introspection porte sur cet élément de ma feuille de personnage = Ma certitude : Plus personne ne pourra m'aimer depuis que j'ai perdu mes dents]. J'ai eu la preuve que c'était faux, mais ai-je envie d'être aimée par des monstres ? Je m'étais promis de reconnaître moi-même ma beauté intérieure. [symbole : beauté] Le problème vient de là. Si je ne m'aime pas, personne d'aimable ne s'attachera à moi.

Je suis sur l'humus. J'ouvre les yeux. Allongée à mes côtés, couverte de terre noire, il y a moi-même. C'est vrai que j'ai d'abord un mouvement de rejet en voyant mes joues creuses. Je passe ma main dans sa bouche pour sonder ces gencives. Je dois l'aimer, pourtant. Je sais tout ce qu'elle a traversé, et je sais qu'elle est forte. Je caresse son torse et ses cheveux. Je respire son odeur de transpiration et de souffrance. Elle a faim. Je glisse des larves dans sa bouche. Je les mets contre sa langue et je la regarde déglutir.

[Ne voulant pas renoncer au réconfort, je ne lance qu'une fois le dé d'émotion. J'obtiens... la haine.]

L'espace d'un instant, je sens une égrégore de haine monter en moi et je la dirige d'abord vers elle. Je lui en veux pour tous les choix merdiques qu'elle a pu faire. Je lui en veux d'avoir perdu ses dents. Je lui en veux d'être désirable pourtant et qu'elle ne s'en rend pas compte. J'appuie mon poing sur son visage, je vais pour la frapper. Elle m'embrasse le poing, comme si elle voulait que je la frappe, ou que je me retienne.

Mais ce n'est pas elle que je dois haïr. C'est la mystérieuse personne qui m'envoie depuis longtemps ses lettres érotiques et qui a voulu me façonner mentalement pour que j'arrête tout au physique. C'est cette personne que je déteste pour avoir pris une telle place dans ma tête.

Et justement voilà qu'un corbeau descend de la cité de lianes pour me porter une lettre. Toujours avec le même cachet de cire. Je tire sur les lianes pour le faire fuir, il s'envole en crayant, perdant ses plumes comme un balourd de piaf qu'il est.


Le réconfort :

Puis je décachette la lettre. Je lis les fantasmagories érotiques qui s'y étalent en pattes de mouche. Je lis cette personne qui me courtise et me fait l'amour à distance. Et je m'accouple à mon double en suivant ces instructions. Encore un des plaisirs coupables dont je suis l'élève. Mais tu ne perds rien pour attendre, mystérieuse relation. Ce sera bientôt à mon tour de te répondre.

La fin de la journée :

La lettre contient toujours une feuille vierge et une plume imbibée de sang frais. Avant de sombrer tout à fait dans l'inconscience, et à l'aveugle puisque je n'ai aucun éclairage, je commence à écrire. Le corbeau attend de pouvoir ramener ma réponse à la personne qui lui tient lieu de maître. La plume ou son encre sanguine sont des objets mémoriels et m'envoient des flashes... [l'élément de Millevaux : l'oubli ou la mémoire]

[la journée s'arrête en plein milieu de l'action ou même d'une phrase]

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<![CDATA[Réponse à : [Bois-Saule] Une dent pour chaque baiser]]> SEIZE DE MERDIER

Le contexte :

Le lieu : un sous-sol OK

Le moment : la nuit OK

Le climat : le vent OK

Ce qui me tiraille aujourd'hui : l'insécurité OK


Inspirations

Mes symboles : dents, beauté OK

L'élément de Millevaux du jour : les horlas ou les créatures OK

L'historiette du jour : La jeunesse éternelle ? Qu'est-ce que j'en foutrais ? Pour avoir l'opportunité de
souffrir éternellement j'ai déjà c'qui faut. OK

Le détail forestier : Mousse / Sphaigne OK


Le cœur de la journée :

L'album :
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S/T, par HKY, un post-hardcore lourd, noir, spatial, à fleur de peau : tristesse, abysse et goudron.

Ce qui m'attend :

J'ai confié à la chose-souris ma peur que Sérène me retrouve [ce qui me tiraille : l'insécurité]. J'ai toujours peur de la chose bien sûr, d'autant plus qu'elle vient maintenant de tuer la fée alors que je ne lui avais pas demandé, mais je crois qu'elle est incapable de me faire du mal, alors que Sérène si. Alors nous avons marché et volé et maintenant nous sommes dans une cache des horlas, un réseau de galeries souterraines garnies de mousses et de sphaignes [lieu : sous-sol + détail forestier : mousse et sphaignes]. De grandes cheminées naturelles laissent passer la lumière du jour dans ce que j'ai appelé des clairières souterraines [moment = le jour]. Mais cette lumière permet de voir les habitants, et ce n'est pas pour me rassurer. Choses aveugles, vitreuses ou molles. [élément du jour = créatures ou horlas]. Mais heureusement, mon amant.e semble leur inspirer une sorte de respect, donc je pense qu'elles ne s'en prendront pas à nous.

Jusqu'à quand ?

J'ai des flashes du futur et ça ne me rassure pas. Je me vois étreindre la chose-souris, conquise à mon tour. Ja la vois tenter des choses folles pour me satisfaire : me greffer des dents de monstres en pensant restaurer la beauté qui me manque [symbole : dents, beauté] ou procéder à des sacrifices ignobles pour m'offrir une immortalité dont je ne veux pas. [L'historiette du jour : La jeunesse éternelle ? Qu'est-ce que j'en foutrais ? Pour avoir l'opportunité de souffrir éternellement j'ai déjà c'qui faut.]

Mon aventure :

[Péripétie : Je découvre un passage mais il est gardé]

Durant mon séjour dans les grottes, j'ai en effet succombé aux charmes de la chose. Le vent s'engouffrait dans les cheminées et faisait flotter mes vêtements [élément : le vent]. La chose les a déchirés de ses ailes membraneuses. J'ai embrassé le visage de Silence. Une liane lui tenait lieu de langue, au début j'ai eu très peur et je me suis laissée aller. Les griffes de la chose savaient lacérer ma chair dans les endroits les plus sensibles. Je l'ai laissée me prendre devant les choses aveugles, vitreuses et molles, et je sentais mon corps heurter la pierre, et je léchais le cuir de ses ailes, je les mordais quand les sensations étaient trop fortes. Je me souviens avoir léché les sutures de racines qui reliaient son corps à sa tête, je me souviens avoir vacillé dans ses odeurs de kérozène, je me souviens avoir enfui mes mains dans des cavités improbables. Et pendant notre union, j'avais de plus en plus de flashes des choses stupides et abominables qu'il me ferait par amour, comme me greffer des dents de chien ou me faire manger le coeur de Sérène pour me rendre immortelle.

Et la chose s'est endormie. Alors, je me suis levée, nue, et j'ai tenté de fuir.

Je me suis aventurée dans les grottes, et puis j'avançais plus j'étais convainque que je me perdais pour toujours dans ses profondeurs, et le vent était de plus en plus froid sur mon corps, mais tant qu'il y avait cette brise, c'est que la surface était proche. J'ai passé plusieurs clairières souterraines où les cheminées n'offraient aucune prise pour l'escalade, je me suis surprise à vouloir crier à l'aide, mais bien sûr je ne pouvais plus crier et de toute façon ça aurait permis à la chose de me retrouver.

Et puis par miracle, j'ai trouvé une cheminée pourvue d'un rustique escalier tournant. Mais il y avait un gardien.

Un être aux dizaines de pattes agrippées aux parois. Sur son ventre large pulsait une grande bouche garnie de palpes.

Je devais passer mais je n'osai pas écarter de force ses pattes chitineuses, craignant une réaction des plus agressives. Je ne pouvais pas non plus communiquer avec lui car la créature semblait aussi muette que moi. Autour de moi, les choses aveugles, vitreuses et molles commençait à s'agglutiner.

Alors j'ai tenté le tout pour le tout. Peut-être allais-je mourir, mais j'étais prête à cette éventualité, le jeu en valait la chandelle par rapport aux risques encourus à rester dans le giron de la chose-souris.

Je mis ma tête dans sa bouche en espérant que ça me ferait entrer en communication sans finir dévorée. Les palpes commencèrent à rentrer dans mes oreilles, dans mes narines. Mon crâne était enduit de fluide salivaire et je ne voyais plus rien. Des arcs électriques ont commencé à pulser dans mon cerveau.

Les choses s'approchent.

Je suis nue et sans défense. Si j'échoue à négocier le passage, je crains le pire. La mort ou un plaisir coupable qui me fera définitivement me détester moi-même ou me fera quitter l'humanité pour une condition nouvelle et plus forte, sans limite morale ou physique. [Mon but : négocier le passage. J'ai aussi défini les conséquences négatives et positives de l'échec]

Les choses m'effleurent.

C'est ainsi, je suis en plein de commettre un acte désastreux simplement parce que je suis amère, que je ne sais plus faire confiance, que je ne veux plus transiger, que je ne veux plus me livrer, je me livre encore pourtant d'une pire façon. [pour obtenir un +1, je mets en jeu mon vice : mon amertume peut me pousser à commettre des choses désastreuses. J'obtiens 2+1 = 3 ; un prix à payer = perdre la vertu qui est sur ma feuille de personnage, en l'occurence : "je suis prête à me donner corps et âme."]

Le gardien entre dans mon esprit. C'est une intrusion aussi languide et glissante qu'insupportable. Il est prêt à me laisser passer, mais je dois lui ouvrir mon âme. Il veut tout savoir de moi. Alors pour qu'il m'ouvre sa porte, je lui ouvre la mienne. Ses palpes s'aventurent dans toute ma psyché, dans ce qu'il reste de mémoire, et même s'insinue dans le cimetière de mes souvenirs perdues, dans la forêt de mes pensées, de mes rêves et de mes espoirs, alors que les choses vitreuses, aveugles et molles glissent le long de mon corps, avides de ma chaleur. C'est une connexion absolument totale, un abandon de moi-même que je n'ai jamais connu, et il faut que ça soit avec cet immonde décipède !

Enfin son étreinte se resserre, et j'en ressors vidée, fatiguée, transie. Il rampe le long de la paroi, me laisse enfin passer. Je monte les marches bancales aussi vite que me le permettent mes jambes ramollies, les choses veulent me suivre mais elles sont encore moins rapides que moi. Plus jamais, plus jamais, je ne me livrerai à qui que ce soit. Plus jamais je n'offrirai de la sorte ni mon âme ni mon corps.

Le réconfort :

Enfin j'arrive à la surface. Le vent qui coule entre les arbres sur ma peau me fait me sentir vivante. Je m'allonge un moment. Je respire, je sens ma respiration. C'est fini. J'acceuille ce qui m'a toujours guérie : l'oubli. Je l'appelle de mes voeux, lui qui apaise mon esprit.

La fin de la journée :

Maintenant je suis libre. Ou alors ? Et si la chose-souris n'avait pas prémédité tout cela ? Si tout cette épreuve n'entrait pas dans un de ces fantasmes tordus ? Si elle m'avait laissée m'enfuir à dessein, pour le simple bonheur de me donner la chasse ?

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<![CDATA[Réponse à : [Bois-Saule] Une dent pour chaque baiser]]> QUINZE DE MERDIER

Le contexte :

Le lieu : Un ossuaire OK

Le moment : le jour OK

Le climat : vent OK

Ce qui me tiraille aujourd'hui : la maladie physique OK


Inspirations

Mes symboles : dents, beauté OK

L'élément de Millevaux : L'emprise ou la transformation OK

L’historiette du jour : Ma plume saigne de te voir mourir mon amour. Alors cesse de crier et ferme moi
ces yeux. OK

Le détail forestier du jour : Buisson / Aubépine / Bruyère OK


Le cœur de la journée

L'album du jour :
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Fallow Fields, par Harrow, au croisement entre Ennio Morriconne, le post-rock et le folk black metal, une épopée mélodique et lointaine.

Ce qui m'attend :

La chose-souris m'a emporté dans son vol de cuir. Cela a duré longtemps, j'ignore si nous sommes passées par des forêts normales ou par des perturbations limbiques. Elle ne m'a jamais lâchée, quelle que soit la force avec laquelle je me suis débattue. Quand nous sommes arrivées, il faisait de nouveau jour [moment = jour] et la chose-souris m'a déposé dans un ossuaire. Il y avait tellement de fossiles qu'on ne voyait plus le sol ni les racines des arbres [lieu = ossuaire]. Le vent charriait ce qui de prime abord semblait de la neige mais s'avéra être de la poussière d'os, qui blanchissait le tronc des arbres. Des crânes et d'autres vestiges étaient accrochées aux branches avec des ficelles qui m'évoquaient celles du temple de bâches plastiques.

Il n'y avait pas un seul de ses ossements qui paraissait animal ou humain. La chose-souris m'avait entraînée dans ce que je suis obligée de qualifier de cimetière des horlas, un endroit où ces aberrations viennent mourir quand leur temps est venu. Des assemblages de chitine et d'exosquelette formaient des mausolées où s'aggrippaient parfois encore quelques touffes de fourrure. Des colonnes vertébrales et des crânes démesurés formaient comme des stèles.

Quelques buissons d'aubépine émergeaient des amoncellement d'os. Ici aussi l'invasion commençait. [Le détail forestier du jour : Buisson / Aubépine / Bruyère]

Je sens que la chose-souris n'a pas choisi ce lieu par hasard, elle a sûrement quelque chose à me faire comprendre avant de tenter de me faire du mal.

Mon aventure :

[Introspection]

Curieusement, la chose-souris me pose avec beaucoup de précautions. Je me mets à cracher à du sang. On dirait bien que j'ai avalé une aubépine. Cette chose est en train de pousser dans mon corps.

Je ne veux pas crever ici. Je ne veux pas crever aux pieds de la chose qui a volé la tête de mon amour.

Elle me fixe, et son visage - le visage de Silence - m'offre un sourire d'une grande fixité. Ses yeux ne clignent pas.

"Je t'aime, dis-moi pourquoi tu me rejettes."

Je ne peux pas répondre. C'est très déstabilisant de voir le visage de Silence en train de parler.

"Je suis prêt.e à bien des sacrifices pour que tu m'aimes. Regardes, j'ai sacrifié mon identité pour devenir celui que tu aimes. Regardes, je te fais découvrir notre cimetière sacré qui est un sacré gardé par les horlas depuis des générations, un secret qui serait terriblement convoité par les sorciers humains."

Frrrr.... Frrrrr.... La fée m'a suivi jusque là. Encore une fois, elle a renoncé à sa liberté.

"Je ne comprends pas. Moi, je n'ai fait aucun cas de ton apparence. Je n'ai fait aucun cas que ta confiance était brisée. Je t'ai embrassée et tu m'as rendu ce baiser. Alors pourquoi aujourd'hui me rejettes-tu ?"

La chose-souris a l'air de vouloir que je prenne un temps pour réfléchir.

Mais j'ai peur et je lui en veux terriblement. Je voulais trouver l'âme soeur et j'ai aujourd'hui l'impression qu'on verse plus de larmes sur les prières exaucées que sur les prières non exaucées.

[Je renonce à mon réconfort et lance deux dés : j'obtiens les émotions "confiance" et "Contrariété"]

Je lui lance un regard interrogateur.

Ce pourrait-il que cette chose m'aime ? Ce pourrait-il qu'elle fasse tout ça par amour ?

C'est un monstre. Je ne dois avoir aucun doute là-dessus. Elle a tué Silence, ça aussi j'en suis certaine. Mais j'ai besoin de quelqu'un qui soit prêt aux dernières extrémités pour me protéger, maintenant que je suis à l'agonie, maintenant que Sérène me donne la chasse depuis le passé et Kinder depuis le futur.

Suis-je prête à l'aimer ? Après tout n'a-t-il pas le plus adorable des visages ? Vais-je surmonter mon dégoût et mon désir de vengeance pour m'abandonner à ce que cette relation peut me promettre ? Si lui ne me juge pas, pourquoi devrais-je le juger ? [symbole = beauté]

Je commence à sentir que je peux en réalité me fier totalement à cette chose, car elle m'est absolument dévouée, elle a lu en moi le meilleur, elle a lu en moi ce que je suis moi même incapable de voir.

Je montre le sang qui s'écoule de ma bouche, pour demander de l'aide.
Je fais le signe d'écarter Fée de la main, pour demander de l'aide.

Alors d'un geste trop rapide pour être perçu, la griffe de la chose-souris se saisit de la fée.
Puis son autre griffe me plaque au sol, et essore le corps de la fée pour que je boive sa pulpe. Je m'attends à quelque chose d'écoeurant comme du sang, mais c'est comme boire à une rivière psychotrope, à de la chaleur maternelle, à de l'or liquide.

Et je sens déjà que l'aubépine se résorbe. [Transformation physique]

La fin de la journée :

Je m'allonge contre les ossements. J'ai besoin de ne plus agir pour guérir. Et alors que je sombre dans une semi-inconscience, j'ai une vision du futur.

Un corbeau m'apporte les lettres d'un mystérieux correspondants. Des lettres romantiques et érotiques écrites avec du sang. J'ouvre la lettre, et je ressens un mélange de crainte et d'excitation... [L’historiette du jour : Ma plume saigne de te voir mourir mon amour. Alors cesse de crier et ferme moi
ces yeux.]
Et je me demande si à ce moment, je serai encore sous l'emprise de la chose-souris, ou si je serai tout à fait passée sous l'emprise de cette nouvelle relation épistolaire... [ élément Millevaux du jour : emprise ou transformation]

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<![CDATA[Réponse à : [Bois-Saule] Une dent pour chaque baiser]]> QUATORZE DE MERDIER

Le contexte :

Le lieu : un rêve OK

Le moment : le jour OK

Le climat : l'orage OK

Ce qui me tiraille aujourd'hui : le manque causé par l'oubli OK


Inspirations :

Symbole : dents, beauté OK

L'élément de Millevaux : L'égrégore ou la superstition OK

L'historiette du jour : Sa vue soulève de honte mon cœur, son odeur broie mon regard.
Je me tourne alors vers celui par lequel les ténèbres arrivent. OK

Le détail forestier : Hérisson / Mulot / Taupe / Écureuil / Souris / Rat OK


Le cœur de la journée :

L'album du jour :
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Pentagon Black, par Goliath Bird Eater, du psyché-drone ritualiste assez facile d'écoute, une forêt de boucles en l'honneur de déités sourdes, aveugles et arachnoïdes.

Ce qui m'attend :

J'ai enfin pu quitter les dunes avant que les aubépines ne dévorent la zone tout à fait. J'étais maintenant dans la forêt-hérisson [Détail forestier = hérisson]. Des arbres et des buissons aux houppiers garnis d'épines, palpitant comme le corps de hérissons géants. Cela a été dur de trouver un abri là-dedans, alors que l'orage était plus furieux que jamais. Des éclairs frappaient les houppiers et il en résultait une terrible odeur de chair carbonisée. Il faisait jour mais hormis quand les éclairs venaient tout recouvrir d'un flash blanc, on n'y voyait rien. Je me suis blessée aux épines des buissons-hérissons, et j'ai enfin pu trouver une grotte, fort heureusement désertée par l'ours qui avait dû y vivre à une époque.

Je me suis allongée contre la pierre, et j'ai roulé sur moi-même, en proie à la fièvre, au manque lié à l'oubli.

Frrr... Frrr....

La fée me harcelait de ses battements d'ailes de journal intime. Je l'avais libérée mais elle n'a pas voulu me quitter. Elle m'a suivie, même quand je lui jettais des pierres.

Des frissons me parcouraient en entier. J'avais très froid et je suais à grosses gouttes. Une crise de manque. Mes souvenirs me manquent. Je voudrais tellement me rappeler des détails de ma vie amoureuse avec Silence, avec Crègne... même avec Sérène...

J'ai dû délirer un moment. Puis je me suis assoupie.

J'ai senti la fée butiner mon corps, mais je n'avais pas la force de la chasser.

C'est là que j'ai dû rêver.

Mon aventure :

[Exploration]

Je suis dans une forêt. Des milliers de rubans sont accrochés aux branches. Sous mes pieds craquent les coques de fruits exotiques et colorés, certains encore durs, d'autres mûrs à point, d'autres pourris, et ensemble ils dégagent des arômes qui m'enivrent, littéralement. Je touche l'écorce des arbres et je la sens respirer. Un instant, la beauté des lieux me happe. [Symbole : beauté]

Je ne sais pas où est la fée, et son absence me fait du bien. Je titube dans la forêt, me laissant de temps à autres tomber dans les branches qui me rattrappent sans me blesser. Je veux retrouver Silence. Je suis sûre que je peux trouver ici une réminiscence de lui. J'ai le manque de lui.

[je n'émets pas de spéculation, aussi je ne lance qu'une seule fois le dé pour le résultat de mon exploration]

Je descend des talus jusqu'à une vallée où l'humus est recouvert de draps, par centaines. Des calebasses suspendues aux branches dégagent des fumées psychotropes comme des encensoirs. De la cire chaude dégouline des arbres et me marque la peau. Silence est étendu, vivant et nu.

Je vais sur lui et je veux lui dire quelque chose. Il met son doigt devant ma bouche. Ma main parcourt son visage et son sourire. J'ignore ce que nous sommes en train de faire, mais nous nous retrouvons en proie à l'extase. Son sexe est comme une grappe.

Mais toute chamboulée que je puisse être par l'émotion et le désir, je réalise que tout ceci n'est qu'un leurre. Que ça ne m'éclaire pas sur les circonstances de notre rencontre, ni même sur la vérité de ce moment. [Quelque chose d'important reste non-dit]

Le réconfort :

Silence pousse un long gémissement, c'est le seul son qu'il puisse produire. Et la fée sort de mon corps, elle s'en extrait avec langueur, comme d'une chrysalide, ainsi donc elle était là tout ce temps, et je réalise avec dégoût que mon plaisir venait aussi d'elle. Je mets la fée dans la bouche de Silence et il la malaxe de ses lèvres.

La fin de la journée :

Alors que tous mes sens vacillent, je sens les odeurs de la forêt onirique se flétrir jusqu'à devenir celles du mazout et du camphre, je sens les étreintes de Silence et de la fée devenir des griffures, et comme l'haleine sur mon visage est trop forte, je me réveille en sursaut.

Je suis dans la grotte, suspendue la tête en bas, enserrée dans des ailes membraneuses.

Je suis à la merci de la chose-souris et je sens ce qui lui tient lieu de corps faire pression sur moi.

J'ai très mal à la tête alors que tout le sang afflue dans mon crâne.

Et la tête de la chose-souris est juste devant mes yeux, à un centimètre de moi.

Je ferme les yeux car je ne veux surtout pas la voir. Mais ses griffes décollent mes paupières et je suis obligée de contempler son visage.

Celui de Silence.

[tirage de fin de journée = une révélation + L'historiette du jour : Sa vue soulève de honte mon cœur, son odeur broie mon regard.
Je me tourne alors vers celui par lequel les ténèbres arrivent.]

Car maudite suis-je qui prévois toujours le pire, car c'est alors ce qui advient [l'élément de Millevaux = l'égrégore ou la superstition].

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<![CDATA[Réponse à : [Bois-Saule] Une dent pour chaque baiser]]> TREIZE DE MERDIER

Le contexte :

Le lieu : Ma forêt de mémoire, ou je peux retrouver mes derniers souvenirs OK

Le moment : Le jour OK

Le climat : climat différent, magique ou étrange OK

Ce qui me tiraille aujourd'hui : un trouble mental OK


Inspirations :

Mes symboles : dents, beauté OK

L'élément Millevaux : la ruine ou les ruines OK

L'historiette : Chariots à conneries ! J'l'ai pas buté pour la nourriture ! J'l'ai cramé pour
qu'personne mette la main dessus. OK

Le détail forestier : Buisson / Aubépine / Bruyère OK


Le coeur de la journée :

L'album du jour :
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Frjee feather EP, par Forest Swords, un post-rock dub psyché et mazouté à souhait !

Ce qui m'attend :

Après avoir fait mes adieux à Silence, j'ai repris ma route tant bien que mal. Il me fallait mettre du champ entre moi et Sérène ou la chose-souris. J'ai entamé la traversée des dunes battues par le vent. J'avais mon châle sur la bouche et mes dents étaient autour de mon cou, en collier, attachées avec la ficelle prise dans le temple horla. Je m'aidais d'une branche pour marcher et la traversée m'était pénible. Non pas que la présence des arbres, ici réduite à des bosquets rabougris, m'ait manqué, mais parce que je n'étais absolument pas en possession de tous mes moyens mentaux. J'étais désorientée et je me parlais à moi-même, mon souffle et mes lèvres déformant le châle comme une marionnette.

Des aubépines poussaient à une vitesse vertigineuse autour de moi, investissant les dunes. Les nuages du ciel formaient comme une image en négatif. Le soleil est noir [Le moment : le jour]. Plus j'avançais, plus j'avais la sensation de reculer. Je me demande si je ne suis pas prise dans une perturbation limbique [un climat différent, magique ou étrange].

Je me réfugiai dans un vaste terrier à l'abri du vent. Mais trop tard, je pense. J'avais déjà inhalé de l'air. Comment faire autrement.

Je me roule dans le sable. J'ai eu de la peine à respirer. Ma tête à tourné. Je vais me retrouver en proie au délire mémoriel. J'ai plongé dans ma forêt de mémoire, où je vais revivre mon histoire avec Crègne, la femme-chienne.

Mon aventure :

[Une exploration]

Je ferme les yeux. J'ouvre les yeux. Je ferme les yeux. J'ouvre les yeux.

Dehors, je vois des immeubles en ruine [élément : la ruine ou les ruines] émerger du sable. Ils n'étaient pas là auparavant. L'aubépine continue de progresser. Je me redresse et je me dirige à grand-peine vers les ruines. Je sais que je vais y retrouver Crègne. Je veux en savoir plus ce qu'était notre relation [le but de mon exploration = avoir des réponses à mes questions].

J'erre dans des cages d'escalier rognés par l'aubépine, j'entre dans des appartements décrépis et par le mur effondré, j'ai une vue plongeante sur les dunes et les autres immeubles. C'est difficile de me dire que ces endroits ont pu m'être familiers. Avec le sable et l'aubépine, je ne reconnais rien. Je ramasse une cafetière cabossé. Je lèche son métal pour en vérifier l'existence. C'est si réel et si intangible à la fois que c'en est douloureux.

Je me retrouve dans d'autres pièces. Dans une cave en train de réparer le groupe électrogène. Puis ailleurs, nue dans une baignoire de fortune. Je n'ai pas le souvenir de m'être déplacée, mais je me sens fourbue comme si j'avais fait des kilomètres dans ce réseau de vestiges.

Je ferme les yeux. J'ouvre les yeux !

Je suis toujours dans la baignoire. Des mains savonnent mes jambes et massent mes genoux endoloris. De peur et de surprise, je gesticule, je plonge la tête sous l'eau, je remonte. C'est une femme et je sais que c'est Crègne. "Je reviens d'un long voyage mais vous avez l'air plus fourbue que moi". Le sirocco fouette ses cheveux. Elle a des mains déformées par une arthrose précoce ou par une ancienne torture. Des lunettes d'aviateur sont relevées sur son front, et tout son visage est maculé de graisse et de poussière. Elle a à ses côtés un lourd paquetage garni d'outils et d'armes.

"Est-ce que ça s'est passé comme ça ?
- Comme ça ?
- Notre rencontre.
- Je ne sais pas.
- Comment vas-tu te transformer en chienne ?
- De quoi parlez-vous ?
- Je crois qu'on s'est associées pour faire de la fouille de vestiges. Est-ce que c'était avant, après ou pendant Sérène. Je l'ignore. Je crois que c'est comme ça qu'on est tombées amoureuses. Et je dirais que tu as été mordue par un chien enragé. Une morsure qui m'était destinée." [j'émets une spéculation]

Crègne plonge toute habillée dans la baignoire. Nous avons toutes les deux la tête sous l'eau, nous nous embrassons jusqu'au bord de la noyade. Est-ce que c'est logique que ça se passe aussi vite ?

[Je lance deux dés mais j'obtiens deux fois le même résultat : "Tu es sur le point de trouver le secret du lieu mais tu préfère ne pas savoir"]

On nage sous l'eau. Dans les vestiges ensablés où l'aubépine gagne tout. Il y a cette porte et devant ce chien. Il aboie. On ne l'entend pas, mais de l'eau sort de sa gueule. Crègne me tient la main. Mais en fait, je n'en veux plus. Je ne suis pas prête à savoir. Je ne suis pas prête à la voir souffrir, surtout si elle l'a fait pour me protéger. Et je suis pas prête à savoir ce qu'est devenu notre relation après sa transformation. Je lâche sa main et je remonte à la surface.

Je ferme les yeux. J'ouvre les yeux.

Je suis dans le terrier, en position foetale. Je crois bien que la perturbation limbique est passée. Les immeubles ne sont plus que des mirages qui s'effacent. Il faut que je rassemble vite mes affaires. La fée piaille parce que l'aubépine est sur le point d'envahir sa cage, et moi même j'ai été griffée de tous côtés pendant mon inconscience.

J'en ai assez. J'en ai assez d'être une victime. Désormais, je choisis d'être forte. J'assumerai mon destin et je ne laisserai pas les autres prendre les coups à ma place. Les coups, c'est moi qui vais les donner. Je me relève dans le sirocco,  la cage à la main et je fixe l'horizon avec une détermination nouvelle, il est beau et magnifique, strié des veines limbiques d'un crépuscule inversé et là où je vais, il n'y a plus de place que pour l'espoir. Je jette le collier de dents dans le sable, et ma beauté précédente je la laisse derrière moi. Je n'aurai plus que la beauté de ma force [Symbole : la beauté]. Et je retrouverai Crègne. [J'accepte ici une transformation tentante : transformation mentale. Mais elle peut avoir des conséquences désastreuses : ici, je perds l'opportunité de récupérer mes dents.]


Le réconfort :

J'avance encore longtemps, et la nuit ne vient jamais. Je ne fléchis pas.

Frrr... Frrrr...

Je n'ai plus besoin de toi, fée.

Je pose sa cage dans le sable. Je l'ouvre.

La fée vole douloureusement jusqu'à mon visage. Elle m'embrasse dans le cou.

Frrrr... Frrrr....

Je suis tentée. Tentée de la tuer parce qu'elle cherche à se venger de moi. Tentée de la manger. Tentée de la brûler comme du papier journal. [L'historiette : Chariots à conneries ! J'l'ai pas buté pour la nourriture ! J'l'ai cramé pour qu'personne mette la main dessus.]

Mais je repousse ces pulsions. Je suis droite et j'affronte le danger. Je la laisse mordiller mon cou. Je suis fière de moi. Et je l'extrais délicatement de moi et lui fais signe de s'envoler.

Elle me regarde.

Frrrr.... Frrrr....

[Fin de la journée : la journée s'arrête en plein milieu de l'action ou même d'une phrase]

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<![CDATA[Réponse à : [Bois-Saule] Une dent pour chaque baiser]]> DOUZE DE MERDIER

Trigger warning : fantasmagorie, agression, trauma

Contexte

Le lieu : Ma forêt mentale (le reflet de ton inconscient) OK

Le moment : la nuit OK

Le climat : le vent OK

Ce qui me tiraille aujourd'hui : la faim OK


Inspirations

Mes symboles : dents, beauté OK

L'élément de Millevaux du jour : la ruine ou les ruines

L'historiette du jour :
L'idée que jadis les hommes étaient davantage que des bêtes n'est qu'un fantasme.
Tout le monde doit survivre, ouvrez les yeux.

Le détail forestier du jour : Scolopendre / Mille-pattes / Serpent OK


Le cœur de la journée :

L'album du jour :
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Des veines à l'eau creuse, par Enord, un dark-ambient drone avec des cuivres rituels, mantras caverneux et prières insectoïdes, marécageux et incantatoire.

Ce que je m'attends à trouver :

Mon trouble mental a littéralement pris possession de moi, et le scolopendre n'a pas suffi longtemps à me rassasier. Je voulais fuir, mais j'en fus incapable, je suis restée prostrée dans les cendres et la fumée, à veiller ce qui restait du corps de Silence, alors que j'aurais tellement dû fuir, car la chose-souris n'est pas loin, et Sérène est sûrement à ma recherche.

J'ai voulu me réfugier en moi-même et je crois que la fée m'y a aidé. Sans doute parce qu'elle pensait que ça ne me ferait pas du bien. Depuis sa cage, elle m'a fixé avec ses yeux aux paupières de trèfle à quatre feuilles et m'a hypnotisée. J'ai senti chacun de me mes membres se raidir les uns après les autres. A la fin, seuls mes yeux pouvaient bouger et je voyais des mouches nécrophages se déplacer sur mon corps, sans sentir le frottement de leurs pattes. J'ai compris que je m'enfonçais dans ma forêt mentale, et j'ignore si je peux avoir un effort de retour, ni si je vais trouver là-bas le réconfort ou la folie.

Mon aventure :

[Introspection]

Je suis toujours dans la suie, mais je retrouve peu à peu l'usage de mes membres. Je crache. Une dent tombe de ma bouche. Puis une autre. Je vomis. Des dizaines de dents. [Symbole = dents]. Il y a toujours le corps carbonisé de Silence près du bûcher effondré, mais il y a aussi sa tête, près du bidon de plastique renversé. Je la ramasse, je la serre contre moi et je pleure.

La fée est avec moi aussi. Elle n'est pas dans sa cage. Elle fredonne des choses à mes oreilles dans son langage de feuille et je sens qu'elle veut me manipuler et mon corps est parcouru de picotements, devient hypersensible. J'enlève mes chaussures et je foule la cendre. La tempête s'est calmée, l'obscurité règne de nouveau mais curieusement j'y vois clair comme dans une fantasmagorie. [moment = nuit]

Le vent s'engouffre dans des tunnels d'arbres en bordure de la clairière. Des passages vers d'autres tanières de ma forêt mentale.

Je m'aventure dans l'une d'elle, je porte la tête de Silence et curieusement elle devient chaude.

Je m'aventure dans la tanière de Sélène, une grotte à la voûte ornée de toiles d'araignées qui forment comme un ornement de chapelle. Des choses-araignées rampent et certaines se glissent dans mon dos, sous mes vêtements. Sérène est assise sur notre lit rapiécé, et elle pleure. Je pose mes mains sur ses épaules, je veux la rassurer mais en même temps, je sais que c'est moi qui lui ai fait du mal, et quelque part, ça me fait plaisir de la voir aussi triste, cela relève de la jouissance coupable d'avoir brisé quelque chose de beau et d'innocent, ou d'avoir fendu la carapace d'une armure. Elle se tourne vers moi, et je m'attend à ce que son visage est furieux, car dans la réalité il était furieux, j'en suis sûr, mais elle a ce sourire qu'elle avait à la naissance de l'oiseaumme. Je vomis des dents et elle ne relève pas. Je veux dire quelques mots pour m'excuser puisqu'après tout à l'époque je parlais, mais aucun son ne sort, et j'en suis bouleversée.

Frrrr.... Frrrr.... Frrrr...., murmure la fée

C'est plus fort que moi, je l'embrasse. Je sens sa langue passer sur mes gencives nues, repasser, avec volupté. Je sens l'enfant-bécasse pousser dans mes chairs, sortir alors que j'embrasse l'âme-soeur que j'ai trahie. Elle me couche sur le lit. Elle prend un scolopendre et le glisse dans ma bouche. Cette fois, je ne suis plus dégoûtée. Je savoure chaque sensation quand ses pattes grouillent contre mon palais, ma langue, rentrent dans ma gorge. Je sens que la bête se love dans mon estomac pour y mourir et me nourrir.

[je choisis de me garder une possibilité de réconfort, et donc je jette une seule fois les dés pour l'émotion maîtresse de cette introspection. J'obtiens : l'anticipation]

J'aime ce moment parce qu'il est absolument hors du temps et me paraît sans conséquence. Mais les choses ce compliquent à mesure que je me fais cette réflexion, et mon sentiment de culpabilité et ma crainte se liguent contre moi et se mettent à anticiper le pire, quand la vraie Sérène me retrouvera.

Frrrr.... Frrrrr... Frrrrr....

Les mains de Sérène sur mes flancs se font d'un coup plus fermes. Elle a une poigne extraordinaire. Son visage est l'expression même de la haine. Je veux me débattre mais la fée me touche à plusieurs endroit et à chaque fois paralyse un de mes membres. Sérène utilise l'enfant-bécasse, encore tout trempé de placenta et me laboure les chairs avec. La fée ramasse mes dents, et me force à les manger une à une. Je veux implorer la pitié mais je suis toujours muette. [Cette introspection tourne autour d'un élément de la feuille de personnage, la question : "Ai-je commis une faute par le passé qui explique ma condition ?"]

Le réconfort

Alors j'accepte. J'accepte le supplice car il représente ce que je mérite. J'accepte que le bec de mon enfant rentre dans ma chair, et j'accepte cette douleur comme une rédemption. Des racines poussent sur le sol de roche à la mesure de ma douleur. Je me surprends à en ressentir une forme de frisson, et ça ne me rend que plus coupable. Je m'abandonne, et en même temps c'est ainsi que je m'échappe. Je dois en passer par là pour renaître. Tout ceci n'est pas réel, tout ceci n'est pas réel. Parce que dans la vraie vie, je ne mérite pas ça, je ne mérite pas ça.

Sérène brandit la tête blême de Silence au dessus d'elle. Elle a le regard habité d'une prêtresse de la mort. Puis elle descend la tête de mon amant jusqu'à mes lèvres et je l'embrasse, et ça me fait du bien.

Le vent du monde réel fait gonfler et onduler les toiles d'araignées au dessus de moi.

La fin de la journée

[tirage = un coup de théâtre]

La fée et Sérène me transportent en travois vers un autre endroit de ma psyché. Un endroit qui est certainement un souvenir ou quelque chose de très symbolique, et qu'elles veulent porter à ma connaissance, certainement pour me punir davantage. Elles me déposent dans le hall d'un immeuble en ruines et m'y abandonnent. La plupart des planchers des étages au-dessus de ma tête ont disparu et je vois les cimes des arbres et des éclatés de pièces, ici une baignoire, là un évier ou une salle de jeux penchés au dessus de béances éventrées. Des morceaux de parpaings et de ciment et de papier peint s’effritent en permanence comme si l'immeuble se faisait grignoter par une mycose invisible. [Élément de Millevaux = la ruine ou les ruines]

Elle est dans une pièce du haut, elle sort sa gueule d'une baignoire, cette ancienne amante que j'ai voulue oublier. Elle descend le long d'une gouttière jusqu'à moi. Sa poitrine couverte de poils bat sur la même mesure que sa gueule à la langue pendante. Crègne. Elle me respire. Elle avait dit qu'elle resterait civilisée. C'était une scientifique, une protectrice. Et elle a chu. Et maintenant elle aboie !
[L'historiette du jour = L'idée que jadis les hommes étaient davantage que des bêtes n'est qu'un fantasme. Tout le monde doit survivre, ouvrez les yeux.]

Et si l'on m'a amenée jusqu'ici, c'est certainement que c'était à cause de moi.

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<![CDATA[Réponse à : [Bois-Saule] Une dent pour chaque baiser]]> ONZE DE MERDIER

Le contexte

Le lieu : Un futur que j'imagine OK

Le moment : Le jour OK

Le climat : la tempête OK

Ce qui me tiraille aujourd'hui : un trouble mental OK


Inspirations :

Mes symboles : dents, beauté OK

L'élément de Millevaux du jour : l'oubli ou la mémoire

L'historiette du jour : Derrière ces cages de corps, cadavre souriants. Il y avait une perle qui attendait
d’être cueillie.
Kinder, mon chasseur de fée.

Le détail forestier : Branches / Rejets OK


Le cœur de la journée :

L'album du jour :

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Une belle journée, par Nicolas Dick, de l'ambient riches en nappes, en bourdons et en élégies, un long assouplissement d'un seul et même monde dans son dernier soupir.

Ce qui m'attend :

Je me suis réveillée au milieu des cendres fumantes. Comment ai-je pu dormir au milieu du fracas de la tempête et des hurlements des morts ? [climat : tempête] Seule ma très grande fatigue physique et morale peuvent l'expliquer. [Ce qui me tiraille : un trouble mental].
Le corps de Silence, sur son frêle pilotis noir, est carbonisé maintenant. Les rafales de vent en ont chassé toute odeur de mort ou de brûlé. Dans la valse frénétique des feuilles mortes et la plainte des arbres ployés, je me surprends à trouver de la beauté. [symbole : beauté]

Je dessine rêveusement des spirales dans la cendre que le vent emporte aussitôt. Je fais des tours et des détours dans ma pensée. Je fuis le présent et je m'aventures dans des temps qui auraient pu être ou qui ne seront jamais.

J'imagine un futur heureux, et j'ai vraiment envie de m'y perdre et de ne plus jamais revenir. Un futur où j'aurai enfin trouvé mon âme soeur, et cette personne s'appellera : Kinder, le chasseur de fées. [L'historiette du jour : Derrière ces cages de corps, cadavre souriants. Il y avait une perle qui attendait
d’être cueillie. Kinder, mon chasseur de fée.]

Mon aventure :

[J'ai tiré l'exploration]

Nous sommes dans une vaste clairière encadrée d'arbres aux feuilles d'or, venus d'un éternel automne. Notre maison est une modeste cahute de branchages. La brise fait cliqueter les dizaines de cages suspendues aux chênes des alentours [Détail forestier = branches]. A l'intérieur, des petits êtres aux ailes de libellule, de papier journal ou de papillon de nuit, tous souriants, certains bien en vie pépient comme des oiseaux, d'autres agonisent dans un chuintement, les derniers sont déjà momifiés, mais tous arborent un sourire hermétique.

"Je suis revenu". C'est lui, c'est Kinder. Il est petit et on voit dans ses yeux qu'il est à moitié fée. Il a aussi ce même sourire qui tour à tour peut exprimer la bonté, la farce ou la cruauté. Il porte tout son attirail de chasseur, filets à papillons, collets, cages et poudre d'or.

Il jette tout cela à terre et court vers moi et prend mes jambes dans ses bras. Son visage est contre mon pubis et je passe ma main dans ses cheveux pour y récolter les insectes et les rêves qui y traînent. Kinder m'aime parce qu'il voit au travers de moi et mon apparence n'a aucune importance pour lui.

Je le soulève dans mes bras. Il ne pèse rien, il ne pèse même pas ce qu'il a l'air de peser. J'entre dans la cahute alors qu'il me chantonne des vers en langue putride. Je suis bien consciente d'être dans le futur, et je suis tiraillée entre l'envie absolue de profiter de l'instant, et le besoin de trouver des indices qui me conduiraient à accomplir ce futur.

Je sens que le temps m'est compté car déjà j'entends la tempête poindre et les branchages de la cabane trembler : le présent, impérieux, ne veut pas se laisser évincer longtemps.

[Je n'émets pas de spéculation sur le lieu, je lance donc un seul dé pour en percer le mystère. J'obtiens 1 : le grand mystère des lieux m'est révélé]

A l'intérieur de la cabane, KInder me pousse dans notre couche de paille, de plumes et de paillettes métalliques, et nous nous déshabillons sans davantage nous parler, il met sa longue main dans ma bouche et je lèche ses griffes, et moi je parcours son corps, il parcourt le mien, et nous faisons l'amour à la manière du peuple-fée, et c'est quelque chose d'incomparable, mais je suis distraite car je suis en train de scruter tout l'intérieur de la cabane. Il y a ici les plus grands trophées de Kinder, ceux qu'il ne veut pas revendre car ils sont trop précieux. Des branchages tombent de la structure, alors que les bourrasques venues du présent se font de plus en plus fortes. La réponse est dans les trophées. Le sexe avec Kinder est si invasif et en même temps porteur d'un infini et constant respect du consentement que j'ai vraiment du mal à me concentrer sur eux. C'est au milieu de l'orgasme que la cabane s'effondre, et c'est dans ses décombres que je vois Kinder mettre la main sur un corps momifié pour le protéger des intempéries.

Le corps de mon enfant-bécasse. Ce fut lui le prix de notre amour.

Kinder se doute de quelque chose. Il veut me prendre dans ses bras mais l'ouragan m'arrache à lui. Je m'accroche aux branches d'un des arbres de la clairière, je ne touche plus terre. Kinder est soulevé comme un fétu de paille. J'essaye de m'accrocher à quelque chose d'autre, je m’agrippe à une cage sans réfléchir. Et je suis happée avec elle dans le présent.

Je reprends connaissance au milieu des cendres. A cause du vent, j'ai dû heurter le pilotis et la structure s'est effondrée. Le corps noir de Silence gît à mes côtés, au milieu des volutes de cendres.

Je pourrais penser que j'ai rêvé tout ça, que ce n'est pas arrivé ou que ça n'arrivera jamais, mais dans ma main je tenais encore fermement une cage, avec à l'intérieur un être frêle, une fée au visage de trèfle à quatre feuille et de grains de raisin, aux ailes toutes fêtes de pensée, avec des perles serties sur chaque ongle, et qui murmurait dans son langage de feuille, et bon gré mal gré, j'ai redressé la cage, et j'ai décidé d'en faire une amie qui peut-être pourrait me guider jusqu'à Kinder, même si c'était sûrement une erreur que cette fée se vengerait de moi d'une façon ou d'une autre. [Une association très tentante, mais qui aura des conséquences dramatiques].

Et j'essaye de toutes mes forces de me souvenir de ce futur, dans tous ses délices et tous ses indices, mais alors que je serre cette réminiscence de Kinder dans mes bras, je suis déjà en train d'oublier l'essentiel, j'oublie tous les petits détails qui ont son importance, j'oublie que le chasseur de fées est profondément malfaisant, et il ne me reste plus que l'amour. [L'élément du jour : l'oubli ou la mémoire]

Un réconfort :

A genoux, je me penche sur la cage que j'ai posée entre deux pilotis effondrés pour la protéger du vent. Et je touche les doigts sertis de perles de la fée, et je tente de la rassurer, elle me répond dans son langage de feuille, qui devrait être imperceptible dans le vacarme ambiant, et que pourtant j'ai la sensation de comprendre. Et pour une fois, je souris sans me soucier de ce que çà peut bien faire sur mon visage déformé.

La fin de la journée :
[La journée s'arrête en plein milieu de la journée ou même d'une phrase]

"Tikeli-Tireli-Ti... Pour soigner ton trouble mental... Tireli-Tinkeli-Bling... Frrrr... Mon amie.... Frrrr... Tu dois..."

]]>
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<![CDATA[Réponse à : [Bois-Saule] Une dent pour chaque baiser]]> DIX DE MERDIER

Trigger warning : nécrophilie

Le contexte

Le lieu

Un lieu sacré OK

Le moment

La nuit OK

Le climat

La tempête OK

Ce qui me tiraille aujourd'hui

La faim OK

Inspirations

Mes symboles

dents, beauté OK

L'élément de Millevaux du jour

L'égrégore ou la superstition OK

L'historiette du jour

Sur son corps démembré, les volutes de fumée disparaissaient peu à peu.
Ne laissant que cendre et chaos en guise de réconfort OK

Le détail forestier du jour

Scolopendre / Mille-pattes / Serpent OK


Le cœur de la journée

L'album du jour

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Corpo Mente, par Corpo Mente, entre opéra baroque et musique zeuhl, la bande-son d'un conte de Grimm macabre en perruque poudrée

Ce qui m'attend

Je pense qu'une fois que j'ai repris mes esprits, j'ai bravé la tempête [climat] et suis retournée sur mes pas. Silence avait perdu sa vie en essayant de me retrouver, je me devais d'en savoir plus. J'ai dû trouver son corps sans tête quelque part aux abords du temple horla de bâches plastiques, et je l'ai traîné, face au vent, dans les bourrasques et dans l'écume qui ployait la forêt sous son bras, vers cet endroit dans la forêt où l'on érige les bûchers funéraires [lieu sacré + historiette : "Sur son corps démembré, les volutes de fumée disparaissaient peu à peu. Ne laissant que cendre et chaos en guise de réconfort"].

Et je me demande si au dernier moment, je n'ai pas été tentée de le manger [ce qui me tiraille : la faim] ou de lui faire l'amour, parce qu'après tout Silence était une personne tellement spéciale pour moi, je pense qu'au-delà de la mort, j'éprouve pour lui du désir et un besoin maladif de lui rendre hommage. Et puis, j'ai tellement faim...

Péripétie du jour = Introspection

Je me suis agenouillée au milieu des bûchers funéraires, macabres pilotis de bois carbonisé. Ici, l'endroit était a peu près à l'abri des intempéries, mais on entendait le vent mugir et j'ai compris que les esprits des morts étaient tous là [l'élément de Millevaux = égrégore ou superstition] Le corps de Silence était à mes côtés dans les feuilles mortes et dans la cendre. J'allumai tranquillement le feu, et toute à la contemplation des escarboucles que formaient les braises, mon esprit se mit à vagabonder. Et je n'avais toujours rien mangé, et pour tout dire je n'avais aucune idée de comment faire maintenant que j'avais perdu mes dents. [Symbole = dents].

Je caresse le visage et les bras de Silence, raides, froids, visqueux et blancs. Je repense à Sérène. Est-elle à ma recherche pour me venger ? Malgré mon souvenir de la veille, je pense qu'elle m'en veut d'avoir embrassé la créature-corbeau. Je m'estime heureuse que l'enfant-bécasse soit de lui, et tout en y pensant, notre étreinte me revient, et se ravive dans ton mon corps comme une caresse toxique.

[Je renonce au réconfort et je fais deux tirages sur la table des émotions : le dégoût et la tristesse. Je vais opter pour le dégoût.]

Je m'allonge dans les bras de Silence pour oublier Sérène, pour oublier la mort de Silence même. Je déchire ses vêtements et je glisse sur lui. Qu'est-ce qui me prend ? Peut-être qu'un peu de chaleur humaine pourrait lui rendre vie ? Peut-être que j'ai besoin de chaleur humaine ? Je refais plusieurs tentatives, mais c'est plus fort, c'est mon corps même qui se refuse à cette union charnelle.

Et dans le vent et le battement frénétique des branches et de l'armature du bûcher, les esprits hurlent.

Alors j'essaye de le manger, parce que ce serait lui rendre hommage que de garder une partie de lui en moi, mais ma bouche mutilée ne peut que happer, et la peau de Silence est atrocement aigre, et ça ressemble trop à un baiser, et c'est trop érotique pour que j'en supporte davantage, alors je m'éloigne brutalement de son corps et je vomis de la bile.

Et dans le vent les esprits des morts m'insultent. Je me dégoûte moi-même au plus haut point.

Alors que les flammes commencent à prendre, je monte Silence sur le bûcher, mais je n'arrive pas à le faire avec déférence, ce n'est plus qu'un fardeau dont je me veux me défaire, et quand les flammes le dévorent, écartant la nuit d'une aura rouge [le moment = la nuit], je n'ose pas regarder.

Je reste à genoux, lui tournant le dos, priant. C'est alors que je vois, éclairé par l'holocauste, un scolopendre grouiller dans le terreau à mes pieds. Alors je fais les choses sans plus du tout y réfléchir, j'attrappe la bestiole avec une rapidité que je m'ignorais et je le fais entrer de force dans ma bouche, je l'avale sans mâcher, je sens ses pattes qui grouillent le long de mon oesophage. Voilà ce qui constitue mon premier repas depuis ma fuite. [Détail forestier : Scolopendre / Mille-pattes / Serpent]

Je reste à genoux, l'incendie me chauffe le dos, j'ai la main sur ma bouche pour m'empêcher de vomir.

Quand enfin la chose cesse de bouger dans mon ventre, j'enlève ma main et je veux crier. Mais rien ne sort. Les rafales me fouettent le visage, pleine des cendres de Silence.

Voilà ce que j'ai hérité de lui. Je suis désormais muette ! [transformation physique héritée de l'introspection]

Me voilà plus démunie que jamais, et je sens que maintenant le moment est proche... ou Sérène me remettra le grappin dessus pour me faire payer [fin de la journée : anticipation d'événements à venir]

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